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Texte d'un exposé contre la démocratie

Anonyme, Wednesday, September 21, 2005 - 20:46

Nous entendons par démocratie directe l’autogestion procédurière de nos misères, le lieu de pacification des conflits, l’espace structurant de rencontres légitimé comme lieu de programmation de la discussion, de la non-vie, de la domination du code sur la vitalité et le dynamisme du mouvement, la tentative de concilier toutes les puissances sociales dans un même mouvement en faisant l’économie de la violence entre tendances dominantes et mouvements de destruction de ces formes de domination...

Exposé polyphonique sur la sauvagerie communisatrice de nos vies : au-delà et souvent contre la démocratie directe comme forme autogérée de la domestication

(Texte pour une présentation orale lors d’une conférence)
Exposé polyphonique sur la sauvagerie communisatrice de nos vies : au-delà et souvent contre la démocratie directe comme forme autogérée de la domestication
Le Démocratisme Radical
Le démocratisme radical se veut, dans le meilleur des cas, la critique du mode de production capitaliste pour laquelle il ne s’agit plus pour le prolétariat d’abolir ses conditions d’existence, c’est à dire abolir le mode de production capitaliste et lui-même, mais de maîtriser ses conditions d’existence. Pour cela ce mouvement social trouve dans la démocratie revendiquée comme radicale la forme et le contenu le plus général de son existence et de son action (maîtrise, contrôle). Le prolétaire est remplacé par le citoyen, la révolution par l’alternative. La notion d’alternative est centrale en ce qu’elle suppose que les conditions actuelles de la production et de la société en général pourrait être gérées de deux façons différentes. Le démocratisme radical a des solutions pour tout. Le mouvement est vaste : de formes qui ne revendiquent qu’un aménagement, un capitalisme à visage humain, jusqu’à des perspectives alternatives qui se veulent rupture d’avec le capitalisme tout en demeurant dans la problématique de la maîtrise.

- Roland Simon

De l’affirmation sans compromis de notre existence communisée, nous attaquons les procédures de gestion de nos vies y compris la démocratie directe particulièrement sous sa forme assembléiste. Nous n’avons que faire de passer nos vies à gérer le monde dans la procédure dans de vastes assemblées générales qui mettent en place la pacification des conflits. Notre vie est une attaque constante contre sa formalisation-programmation. Nous ne voulons pas nous autogérer, nous ne voulons pas nous gérer tout simplement.
Quand nous créons, quand nous baisons, quand nous nous aimons, quand nous produisons, quand nous pensons et même quand nous discutons, nous n’avons pas besoin de passer par l’AG pour savoir quoi faire et quoi penser et surtout comment nous policer. Nous vivons furieusement sans canaliser nos forces dans la maîtrise du tout et la programmation de nos vies. Nous communisons dans l’illégalité en libérant les espaces, les ressources alimentaires, les techniques, les idées, les désirs...

Nous entendons par démocratie directe l’autogestion procédurière de nos misères, le lieu de pacification des conflits, l’espace structurant de rencontres légitimé comme lieu de programmation de la discussion, de la non-vie, de la domination du code sur la vitalité et le dynamisme du mouvement, la tentative de concilier toutes les puissances sociales dans un même mouvement en faisant l’économie de la violence entre tendances dominantes et mouvements de destruction de ces formes de domination...

Notre sauvagerie insoumise, notre insoumission sauvage, se vit comme dépassement de la reproduction sociale, comme sabotage de la reproduction sociale bureaucratique, étatique, capitaliste, patriarcale...

Nous sommes en rupture avec la vie hiérarchique, triste, normalisée, régulée... Nous nous reconnaissons dans la souveraineté et la communisation.

Nous nous reconnaissons contre la Police et contre ce qui police, ce qui norme, ce qui purifie, ce qui gère...

Nous assumons la fureur et la ferveur du vivre...

Nous désirons et vivons sans fin...

Nous sommes des barbares contre la civilisation qui domine et celle qui le voudrait.

Nous sommes en grève permanente...

La communisation et la souveraineté sauvage de nos vies s’opposent à toute pacification fusse-t-elle le résultat de la domination de l’Assemblée générale, de ses procédures, de ses réthoricien-ne-s ou encore de la tyrannie de la majorité domestiquée...

« Nos orientations dans la période actuelle, c’est la critique des rapports de production capitalistes restructurés, c’est donc la critique de l’alternativisme, du démocratisme radical, c’est l’affirmation que le communisme n’est pas démocratie vraie, n’est pas économie sociale, qu’il ne répond pas à la question de comment relier les individus entre eux ; c’est l’affirmation de la rupture révolutionnaire comme incontournable. » (Roland Simon)

« Communisation est ici définie comme antagonique à ce monde, en conflit irréconciliable et violent (jusqu’à l’illégalité) avec lui. Elle diffère donc de l’alternative qui cherche (et souvent réussit) à se faire accepter à la marge, et à coexister durablement avec l’Etat et le salariat, dans l’espoir que le rapport de forces s’inverse un jour tout seul, et que les zones et activités " libérées " deviennent majoritaires puis finissent par tout emporter, sans révolution, grâce à la supériorité naturelle de rapports humains et fraternels sur les relations mercantiles et de domination. » (Gilles Dauvé)

« A l’écart des AG, nous avons pu vivre des débats intenses, des repas collectifs, voir des tags apparaître, des murs se briser : une violence et une joie qui, pour une fois, n’étaient pas entravées par l’atmosphère tristement citoyenne des luttes étudiantes. Nous avons senti qu’à ce niveau se jouait tout autre chose qu’une simple contestation ponctuelle, qu’à cet endroit s’élaborait puissamment un refus de ce monde et de ces règles du jeu. Nous avons vu que, la disconvenance aidant, la lutte étudiante pouvait devenir, dans ses marges, un moment de communisation, un moment où le partage des pratiques et des expériences s’exprime telle une nécessité sensible pour abattre ce qui nous réduit. Peut-être nous appartient-il, à présent, de jouer avec cette disconvenance, d’utiliser ce mal-être que nous avons en partage avec bon nombre de ceux qui nous entourent, dans notre pratique politique quotidienne. Ce qui signifie, pour ceux qui luttent déjà, de cesser de recourir à des prétextes vaseux de type "réforme" ou "répression", qui font toujours courir le risque de retomber dans de vaines perspectives syndicales et des contre-propositions foireuses. Il faut désormais nous battre pour nous-mêmes, pour les formes de vie, les mondes, qui sont les nôtres. Nous avons des pratiques communes de vies partagées, d’organisations collectives, des stratégies de récup’, de débrouille, de vol (ou comment manger sans recourir à papa-maman et en limitant nos sacrifices au monde du travail). Nos envies de temps pour nous reposer, nous balader, écrire, parler, fabriquer, faire l’amour qui sont bien plus nuisibles à ce monde si nous essayons de les faire exister jusqu’au bout que les minces revendications des mouvements traditionnels. Une de nos premières armes devient alors les modes de vie qui nous conviennent, nos modes de partage et d’expression collective, qu’il nous appartient de montrer et de mettre en oeuvre à l’intérieur des espaces auxquels on nous assigne - et donc, pour ce qui nous concerne ici, les couloirs, les amphis, les hall : ces lieux pacifiés dans lesquels se construit quotidiennement la séparation. Car la disconvenance, comme sentiment d’inadéquation à ce monde, ne s’expérimente jamais aussi bien qu’à partir d’un vécu convenant, à partir duquel il est possible de porter un regard réflexif sur ce qui a lieu : on n’en prend pas conscience, on l’expérimente par corps. Dès lors, d’ailleurs, il est possible d’envisager des actions offensives qui tenteraient de la rendre sensible à un haut degré d’intensité ; intervenir au coeur des rapports de domination prof-élève, des laboratoires universitaires de l’ennui, de ces rapports et de ces espaces dans lesquels la disconvenance a toutes les chances de se construire, et mettre à nu en acte la possibilité de s’en arracher, de s’en sortir. » (Comité Universitaire de Libération)

« La prochaine révolution sera communisation de la société, c’est-à-dire sa destruction, sans "période de transition" ni "dictature du prolétariat", destruction des classes et du salariat, de toute forme d’État ou de totalité subsumant les individus... » Communisation - Christian Charrier



Subject: 
Contre la démocratie ?
Author: 
simono
Date: 
Thu, 2005-09-22 16:49

L'erreur est flagrante, on confond trop souvent démocratie et capitalisme. Ils ne vont pas de pair, le capitalisme étant à l'aise dans presque tous les systèmes politiques. Dans le cas du communisme, je pense aux apparatchiks et autres profiteurs sans vergogne qui ont exploité une idée qui ne marchera jamais à grande échelle. C'est un peu le cas de la démocratie au demeurant, surtout lorsque le capitalisme à outrance (mondialisation) en profite...

O. Simon


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Subject: 
communisme ?
Author: 
calvaire01
Date: 
Fri, 2005-09-23 13:34

''une idée qui ne marchera jamais à grande échelle'' Qu'est-ce que tu en sais ? Et de quel communisme il s'agit ? Toute forme d'État s'oppose au communisme, même Marx et Bakounine s'accordaient sur ce sujet.


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Subject: 
meeting.senonevero.net
Author: 
Dave L
Date: 
Fri, 2005-09-23 08:38

Ci-bas, la critique du texte ridicule de Calvaire01 "exposé polyphonique sur la sauvagerie communisatrice de nos vies : au-delà et souvent contre la démocratie directe comme forme autogérée de la domestication", et qui a un peu contribué à soulager le forum de Meeting de ce véritable Calvaire de la théorie.

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Reconceptualisation polyphonique et Invite
vendredi 22 avril 2005.

Par Marceau

Bon, je ne croyais pas participer à déclencher cette suite de messages, que je viens de lire, lorsque j’ai envoyé mon mail, somme tout assez sommaire, sur les contributions du site de Meeting, dont je venais de prendre connaissance. Mais puisque le pastis est tiré, vidons-le...
Je me permets donc ici une rapide suite et fin pour préciser ma pensée sur cette discussion virtuelle et par la même occasion, prendre définitivement mes distances avec un possible dialogue avec le refondamentaliste en question.

L’arroseur arrosé !

Il est plutôt amusant de voir ce délire paranoïde d’excommunication aux accents décidément très œcuménique de la part d’un « sauvage communisateur » et qui s’insurge maintenant contre les « insanités écrites », « insultes qui ne mènent nulle part... sans arguments, ils ne font que sermonner.. » etc.. J’en comprends que cela empêcherait maintenant ce polyphonique reconceptualisateur de « penser la divergence dialogique comme constitutive » si je suis bien les méandres reconstructivistes de sa pensée...Je renvois encore au message du 23 novembre 2004 que j’ai précédemment cité pour clore sur le numéro de l’arroseur arrosé qui s’offense de la chose. Quant au reste, il me semble évident qu’en appeler au modérateur d’un site, ne fais en rien référence à la modération tel que RS semble la définir dans un autre cadre ; simplement le respect des balises de discussion pour garder lisible et intelligible une entreprise de ce genre.
Essentiellement, après avoir en ce matin de congé , relu entièrement la prose en question, je ne vois pas en quoi un dialogue est possible avec l’interlocuteur polyphonique sur des bases communes critiques

Les fruits amers de « l’imaginaire instituant... »

En jouant habilement et alternativement de la provocation et de la flagornerie, du chaud et du froid, la prose calvairiste qu’il m’a été permis de lire réussit à faire l’impasse sur tout ce qu’elle touche. Une classe, pas de classe, contre le démocratisme radical mais pour la sauvage communisation des conditions actuelles, de nos vie par la radicalisation de luttes ...démocrates radicales, doit-on comprendre etc. Si la « théorie est tendance à la synthétisation et à l’abstraction des conditions particulières pour parvenir à une expression générale et au dessus de la singularité de chaque cas » comme disait plus théoricien que moi, force nous est de constater qu’ici c’est tout le contraire qui se produit . J’accorde que les mots sont souvent identiques mais on voit rapidement que leur fonction est tout à fait autre : celle de paravent aux plus plates pratiques activistes, comme dans le mouvement étudiant, dans ce cas-ci et si je comprends bien les allusions de certains textes sur la pratique de l’auteur. Mais c’est, entre autre, dans le mail du 13 octobre 2004 que cette sauvage polyphonie communisatrice me semble donner sa note la plus juste en répondant à une question, que l’on comprend comme portant sur la nature du communisme : « Ce peut-être vu aussi comme une création sociale- historique, fruit de l’imaginaire instituant, au sens de Castoriadis... » Moi qui croyait avoir affaire à quelque étudiant de Jussieu fraîchement dé-Bourdieusé me voici en face de « l’imaginaire instituant » du vieux bouc de Castoriadis.

Bigre, l’affaire se corse et nous aurons bientôt besoin de bien plus qu’un modérateur... Car si il a été facile et rapide de se débarrasser du GCI, les forceps seront ici nécessaires pour faire avorter cette hydre théorique qu’on nous invite à discuter.
Tout cette nana-théorie est bien stérile et on aura beau accoupler mille fois tous ces post-modernistes avec le communisme théorique, on n’engendra jamais une once de subversion, encore moins de révolution.

Le Maëlstrom de l’Invite.

Pour terminer cette transgression, je reviens sur l’Invite qui semble se comprendre de multiples façons .Pour ma part, je me suis toujours méfié de cette absence de modestie propre aux nouveaux adeptes qui s’autoproclament théoriciens , ce qui est bien visible ici, dans le cas qui nous occupe. Je rappelle, sans sacraliser, que les divers écrits et hypothèses qui fondent et qui appuient les présentes discussions sur ce site sont issues d’années d’efforts théoriques de la part de TC, de Dauvé et Cie, et de biens d’autres qu’on retrouvent, en partie dans le livre « Rupture... ». On peut bien en arracher ça et là quelques lambeaux théoriques pour habiller la sociologie dite critique d’oripeaux subversifs, nous restons aux antipodes d’une réelle théorie révolutionnaire même contradictoire.
Soyons clair et brusque, qui veux réellement discuter à partir des soliloques délirants de la « sauvage communisation de nos vies » ? Ces incantation irréelles desservent la critique radicale en actes que la situation actuelle amène les prolétaires, nous amène à poser. Cette posture re-ceci et post-cela dépasse largement les termes et l’esprit que je comprends de l’Invite : comme le point 4 où on dit, entre autre, partager tant théoriquement que pratiquement, « la certitude que la lutte de classes entre le prolétariat et la classe capitaliste est partout dans le monde l’unique dynamique de cette destruction » et le point 5 qui affirme en son début : « la communisation n’est pas un programme qu’il faudrait appliquer, ni même quelque chose que l’on pourrait d’ores et déjà décrire , etc.... »
Mais au delà et plus important que ce cadre formel, qui est souvent mis en questionnement de façon sérieuse par plusieurs dont La Matérielle par exemple, j’insiste sur le fait que pour faire « travailler » des textes à leur propre dépassement, encore faut-il une base au dépassement et qu’il ne sert à rien de se confronter en permannece à des expressions totalement divergentes ou pire récupératrices. C’est ce qui se passe présentement, à mon avis, avec ces morceaux d’anthologie de la confusion auquel d’ailleurs la plupart des participants ont cessé de vouloir répondre. Et c’est ce que je vais moi-même faire... . Désolé de ce long épilogue qui n’en méritait pas tant et j’espère pouvoir vous envoyer des choses plus intéressantes d’ici peu....

Marceau.

PS
Il serait bon de relire ou de mettre en ligne la réponse de TC à Maëlstrom qu’un copain m’a récemment remis en mémoire et qui pourrait être d’actualité....sous certaines de ces facettes.

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Texte critique paru sur http://meeting.senonevero.net


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Subject: 
Pourrais-tu penser un jour par toi-même ?
Author: 
calvaire01
Date: 
Fri, 2005-09-23 13:18

Ce texte ne répond en rien, la preuve c'est qu'il s'attaque davantage à Castoriadis qu'à la dite prose calvairiste et que l'exposé en tant que tel en question n'est en rien considéré sauf à partir des interprétations tronquées de Marceau sur un quelconque démocratisme radical alors que tout l'exposé est une critique de ce démocratisme radical. C'est encore une fois de la démagogie et non de l'intelligence critique. QUant à Dave L., incapable de cette intelligence critique (?), il ne fait que reprendre textuellement les textes des autres pour exprimer sa hargne relativement vide de contenu. Pourrais-tu penser un jour par toi-même ?


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Subject: 
Mes excuses
Author: 
calvaire01
Date: 
Fri, 2005-09-23 17:13

Outré par la façon de juste ridiculiser sans argumenter de Dave L., je me suis emporté. Mes propos sur l'intelligence critique de celui-ci sont à proscrire de ce genre de débats. Mes excuses...


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Subject: 
pensée du jour
Author: 
Dave L
Date: 
Sat, 2005-09-24 08:19

Sache, cher Calvaire, que toute la construction de notre pensée interactive, cognitive- celle qui fait que je t'écris actuellement- a une origine sociale. Le fait de penser qu'on pense par soi-même- à moins d'avoir été une expérience scientifique improbable où le sujet a été complètement isolé du reste du monde- relève de l'erreur dialectique. Par ailleurs, tout ceci reflète ton nombrilisme caractériel en générale: celle de vouloir toujours refonder, reconceptualiser, réinventer la roue!


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Subject: 
Il y a une différence fondamentale
Author: 
calvaire01
Date: 
Sat, 2005-09-24 16:59

Il y a une différence fondamentale entre penser à travers un langage et une culture dont nous héritons mais pour structurer notre propre discours et ne répéter que servilement ce que les autres ont dit et qui fait notre affaire.


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CMAQ: Vie associative


Quebec City collective: no longer exist.

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