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Les mensonges de Reporters sans FrontièresAnonyme, Saturday, September 10, 2005 - 18:49 (Analyses)
Salim Lamrani
Dans une déclaration datant du 6 juillet 2005, Reporters sans frontières Les mensonges de Reporters sans Frontières Dans une déclaration datant du 6 juillet 2005, Reporters sans frontières Selon RSF, « la liberté de la presse n’existe pas » à Cuba car « l’information reste un monopole d’Etat (2) ». Ainsi, les journalistes cubains sont, d’après l’organisation dirigée par M.Ménard, soit des incompétents inaptes à saisir la réalité de leur pays, soit des laquais entièrement dévoués aux désideratas du gouvernement de La Havane et incapables de se démarquer de la ligne officielle. Par conséquent, la production intellectuelle de ces journalistes n’est point digne d’intérêt et ne mérite pas une once de Par exemple, la presse internationale prétendument libre n’a pas daigné aborder la RSF prétend justifier ses attaques contre Cuba par le fait que « 21 journalistes sont Cependant, le raisonnement émis par l’organisation parisienne souffre de nombreuses De la même manière, RSF n’explique pas pourquoi MM. Elizardo Sánchez et Oswaldo RSF n’aborde pas non plus une question qui relève du pur bon sens : Une autre explication, évidente mais soigneusement éludée par l’organisation parisienne, est plus plausible : les « journalistes indépendants » évoqués par RSF ne sont point journalistes, d’une part, puisque qu’ils n’ont jamais reçu de formation journalistique. Les accusations émises par les autorités cubaines sont confirmées par les témoignages Dès le triomphe de la Révolution cubaine en 1959, les Etats-Unis ont mis en place une De la même manière, le 19 juin 1963, Kennedy a approuvé le « Plan intégré d’action L’entité française de « défense de la liberté de la presse » prétend également ne réserver aucun traitement spécial à Cuba. Cependant, RSF n’explique pas pourquoi l’unique page spéciale présente depuis au moins deux ans sur son site trilingue, relative à un pays en particulier, concerne Cuba (18). L’organisation parisienne n’indique pas non plus pourquoi les seules campagnes médiatiques lancées au niveau national et international destinées, entre autres, à dissuader les touristes de se rendre sur l’île (19), comme le stipule le rapport de M. Powell (20), stigmatisent uniquement l’Archipel des Caraïbes, alors que selon ses propres critères, plus idéologiques qu’objectifs, la plus grande prison du monde pour journalistes est la Chine (21). M. Ménard n’a jamais demandé à l’Union européenne d’émettre des sanctions contre la Chine pour violations des droits des journalistes comme il l’a fait dans le cas de Cuba (22). Le secrétaire général de RSF n’explique pas non plus pourquoi il se réunit avec des organisations à caractère fascisant de Floride, ennemies acharnées de la Révolution cubaine, impliquées dans le terrorisme international (23). Le « troisième classement mondial de la liberté de la presse » d’octobre 2004 de RSF soulève également de nombreuses interrogations (24). Pourquoi la Chine, où « 26 journalistes » sont emprisonnés, dispose d’un meilleur classement que Cuba (162ème contre 166ème rang) ? Pourquoi l’Irak (148ème), où 44 journalistes ont été assassinés depuis le début du conflit jusqu’à octobre 2004, dispose-t-elle d’un meilleur rang que Cuba, où pas un seul journaliste n’a été assassiné depuis 1959 ? Pourquoi le Brésil (66ème), Haïti (125ème), le Mexique (96ème), le Pérou (124ème) où plusieurs journalistes ont été assassinés, disposent-ils d’un meilleur classement que Cuba (25) ? Pourquoi la situation des professionnels de la presse en Colombie où, toujours selon RSF, cinq journalistes ont perdu la vie en 2004, où une soixantaine ont été enlevés, où près d’une vingtaine ont été obligés de quitter la région, est seulement qualifiée de « difficile », alors que la situation à Cuba est qualifiée de « très grave (26) » ? Pourquoi le texte qui accompagne le classement de 2003 est-il entièrement focalisé sur Cuba avec le titre « Cuba, avant-dernier, avant la Corée du Nord (27) », au lieu d’un titre plus adéquat comme par exemple : « Corée du Nord, dernière » ou « Finlande, première » ? RSF peut-elle oser nier réserver un traitement spécial à Cuba ? M. Ménard nie recevoir de l’argent de Washington mais admet avoir perçu des subventions du Center for a Free Cuba (28). Il omet de signaler, toutefois, que cette organisation est financée par les Etats-Unis par le biais de l’Agence internationale pour le développement (USAID) et la Fondation nationale pour la démocratie (NED) (29). Il ne souligne pas le fait qu’elle est dirigée par M. Franck Calzón, un membre de l’extrême droite fasciste cubaine, ancien agent de la CIA, ancien dirigeant de l’organisation terroriste Abdala, et ancien directeur de la Fondation nationale cubano-américaine qui a, entre autres, financé les attentats terroristes contre l’industrie touristique cubaine qui ont coûté la vie à un jeune vacancier d’origine italienne (30). Le secrétaire général de RSF ne précise pas non plus que le Center for a Free Cuba a pour objectif, selon ses propres statuts, de renverser le gouvernement cubain (31). De la même façon, M. Ménard confesse être financé par la Fondation nationale pour la démocratie (NED), elle-même financée par le Département d’Etat étasunien, dont le rôle est de promouvoir 4 l’agenda de la Maison-Blanche32. Donc, M. Ménard est directement financé par l’extrême droite cubaine et indirectement financé par les Etats-Unis. RSF clame haut et fort que le fait d’être financée par des fondations étasuniennes, elles-mêmes créées et subventionnées par le gouvernement des Etats-Unis, ne l’empêche pas « de dénoncer les exactions de l'armée américaine contre des journalistes en Irak. L'organisation a également publié un rapport détaillé sur le tir d'un char américain contre l'hôtel Palestine qui avait coûté la vie à deux journalistes, en avril 2003 (33) ». Ici, l’organisation de M. Ménard fait allusion à l’assassinat prémédité du caméraman espagnol José Couso et de son collègue ukrainien Taras Protsyuk par les soldats étasuniens. Ce qu’omet de mentionner RSF est que ledit rapport, publié le 15 janvier 2004, exonère de toute responsabilité les militaires étasuniens responsables du crime. La lettre ouverte envoyée par la famille de José Couso à RSF est édifiante : La famille Couso, au vu du rapport publié par Reporters sans frontières, « Deux assassinats pour un mensonge », souhaite manifester ce qui suit : Les conclusions de ce rapport exonèrent les auteurs matériels et reconnus du tir sur l’Hôtel Palestine en se basant sur la douteuse impartialité des personnes impliquées, et sur le propre témoignage des auteurs et responsables du tir, rejetant cette responsabilité sur des personnes non identifiées. La réalisation du rapport a été signée par un journaliste, Jean-Paul Mari, qui entretient des relations notoires avec le colonel Philip de Camp, militaire qui a reconnu son implication dans l’attaque et les morts des journalistes de l’Hôtel Palestine, et de plus, son rapport s’appuie sur les témoignages de trois journalistes très proches des forces nord-américaines, tous étasuniens, dont l’un d’eux – Chris Tomlinson – a été membre des services de renseignements de l’armée des Etats-Unis durant plus de sept ans. Aucun des journalistes espagnols qui se trouvaient dans l’Hôtel n’a été consulté pour l’élaboration de ce document. Le rapport contient de nombreuses erreurs, contradictions et irrégularités en ce qui concerne des données importantes comme la situation des chambres de l’hôtel, le lieu de l’impact du tir, le lieu de présence des témoins etc. Il nous semble, de plus, que la biographie si « humaine » faite d’un des assassins de José Couso Permuy et de Taras Protsyuk constitue un manque absolu de délicatesse, poussant l’offense jusqu’à remercier ces militaires nord-américains pour leur collaboration au rapport. Reporters sans frontières – Section espagnole – a souhaité se porter partie civile dans la plainte déposée par la famille le 27 mai 2003 contre les responsables de la mort de José Couso. Au vu de la publication de ce rapport qui, selon votre version, les exonère de toute responsabilité dans l’assassinat des journalistes de l’Hôtel Palestine, la présence de votre organisation […] au procès est absolument incohérente et contradictoire. Pour cette raison, nous vous exprimons le désir de la famille que vous retiriez votre demande de présence au procès […] (34). Contrairement à ce qu’elle affirme, RSF n’a jamais vraiment dénoncé les exactions commises par les troupes militaires étasuniennes en Irak. Elle a même implicitement soutenu l’invasion illégale et meurtrière de l’Irak en affirmant que « le renversement de la dictature de Saddam Hussein a mis un terme à trente années de propagande officielle et ouvert une ère de liberté nouvelle, pleine d'espoirs et d'incertitudes, pour les journalistes irakiens ». L’organisation française ajoute que « pour les médias irakiens, des dizaines d'années de Ces « croisés de la révolution castriste », ainsi sont-ils qualifiés par l’organisation parisienne, ne méritent aucune attention et représentent même une menace pour la mission de RSF. Ici, les invectives et les insultes envers les personnes qui commettent l’impardonnable pêché de mettre à nu les véritables activités de l’association « de défense de la liberté de la presse » remplacent la démonstration argumentative (36). Selon l’idéologie dominante, la norme consiste à cautionner, au moyen d’un silence Suite aux odieux attentats de Londres du 7 juillet 2005, commis contre des civils Notes 1. Reporters sans frontières, " Pourquoi s'intéresser autant à Cuba ? La
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