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Une Amérique au goût d’AfriqueAnonyme, Wednesday, September 7, 2005 - 17:03
Tony Mardaye
Réaction indignée face à la situation des afro-américains qui se sont trouvés piégés dans la ville de La Nouvelle Orléans après le passage du cyclone Katrina. Le cyclone Katrina qui s’est abattu sur le sud des USA n’a pas fait que ravager, inonder et tuer, il a laissé transparaître, une «Amérique » que beaucoup feignent d’ignorer, celle de millions d’Afro-américains vivant dans l’indigence avec moins de 8 000 $ par an ; je parle de ces Noirs, descendants d’esclaves, de ces petits-fils de ramasseurs de coton, dont misère, violence et pauvreté sont le lot quotidien. En Louisiane, 1/3 de la population est noire, dont ¼ d’entre eux vit en dessous du seuil de pauvreté, ce sont eux qui ont été le plus durement touchés par les effets du cyclone. Certes on leur avait demandé d’évacuer, mais il s’avère que certains n’avaient pas les 40 $ pour faire un plein d’essence, puis partir pour aller où et sans argent de surcroît ? Des milliers de morts, dont 300 000 rescapés se sont retrouvés pris dans cette catastrophe humanitaire. Et quatre jours pour que les autorités fédérales ne réagissent – entre-temps et encore – les gens meurent de faim et de soif. L’Amérique blanche s’en est émue, il a fallu qu’elle soit scandalisée pour que le « maître du monde » daigne interrompre ses vacances pour faire du « dammage control » comme on dit chez eux. Signalons que la première mesure phare qu’il a pris, fut d’ordonner aux militaires de tirer à vue sur les pillards. Sans doute que le cyclone n’avait pas tué suffisamment de Nègres. Toutefois, comment définir un pillard en pareille circonstance ? C’est la presse américaine qui s’en est chargée : « Si c’est une famille noire, on dit qu’elle pille. S’il s’agit d’une famille blanche on dit qu’elle cherche de la nourriture.» C’en est pitoyable, mais nous n’en sommes plus à une bouffonnerie près dans ce pays. Quoi qu’il en soit, Katrina a révélé la crise de texture que traverse cette nation , montrant nettement la césure noir-blanc. Sans préjuger, c’eut été 300 000 blancs américains pris dans cette tourmente, je ne crois pas que les autorités fédérales auraient mis autant de temps pour intervenir. Ne reste plus qu’à espérer que cette crise revivifiera cette société et qu’elle repartira sur de nouvelles bases, mais ne soyons pas optimistes. Néanmoins, tous ces jeunes Afro-antillais ou Africains bercés à la MTV, Trace TV, de cette réalité de paillettes et de poudre aux yeux, auront compris que la réussite de quelques uns ne saurait masquer l’échec du plus grand nombre.
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