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Comment se fait-il que nous ayons quitté Gaza ?Anonyme, Saturday, August 27, 2005 - 16:16 (Analyses) Comment se fait-il que nous ayons quitté Gaza ? Nous ne saurons jamais avec certitude ce qui a traversé l'esprit d'Ariel Sharon, en février 2004, lorsqu'il a déclaré pour la première fois, sans consulter personne, qu'il était prêt à évacuer les colonies juives de Gaza. Sharon a de bonnes raisons de croire que sa tactique d'évitement sera couronnée de succès. Au cours du premier round, confronté à la feuille de route de l'administration Bush, il s'est engagé à un cessez-le-feu durant lequel Israël aurait dû revenir au statu quo d'avant septembre 2000, geler les constructions de colonies et démanteler les avant-postes. Rien de tout cela n'a été fait. Sharon et l'armée ont prétendu (au cours du round Malgré l'actuelle période de calme, l'armée israélienne a poursuivi ses incursions dans les villes palestiniennes, ses arrestations et ses assassinats ciblés. L'impression prévalait que le prochain attentat terroriste, au lendemain duquel le calme volerait en éclats, était imminent, et la presse israélienne regorgeait de détails sur l'opération « Poing d' Jusqu'à ce virage à cent quatre-vingt degrés, il y avait en Israël un consensus général sur le fait que jamais les Etats-Unis n'avaient été dirigés par un président aussi amical pour Israël que George W. Bush. Bien sûr, personne ne pensait que c'était son amour des juifs qui motivait ce soutien inconditionnel chez l'évangéliste Bush. Mais il y avait le sentiment, en Israël, que grâce à sa supériorité aérienne, Israël représentait une carte maîtresse dans la guerre que Bush avait déclarée au Moyen-Orient. Avec l'euphorie de puissance qui était palpable alors, on aurait dit que l'Afghanistan et l'Irak étaient d'ores et déjà « entre nos mains » et que nous allions désormais nous «occuper » ensemble de l'Iran, et peut-être même de la Syrie. Mais, au début de l'année, les roues se mirent à tourner dans l'autre sens. Depuis le début de cette année, le rouleau compresseur américain avance, inexorablement. Tout d'abord, le tout-puissant lobby israélien aux Etats-Unis fut neutralisé, sans tapage. Deux ex-responsables de l'American Public Affairs Committee [Aipac] ont été mis en examen pour transfert d' La mesure suivante consista à geler l'assistance militaire à Israël, en se prévalant de la crise née de la vente par Israël d'armes (américaines) à la Chine. Il aurait été possible de traiter ce problème embarrassant d'une simple pirouette, comme par le passé. Mais, cette fois-ci, les Etats-Unis ont imposé de véritables sanctions. Les contacts en vue de l'achat de nouvelles armes ont été gelés, et les Etats-Unis ont suspendu la coopération dans divers projets de recherche et développement. A Washington, on a claqué les portes au nez des officiers israéliens. C'est dans ces circonstances que la date prévue pour le désengagement a fini par arriver. A la lumière des préparatifs, au vu et au su de tout le monde, d'une opération militaire, des soupçons se firent jour au sein de l' Au fil des années, nous avions été habitués à l'idée que l'expression « pressions américaines » désignait des déclarations qui ne mangent pas de pain. Mais, soudain, les mots ont acquis une nouvelle signification. Quand les Etats-Unis exercent effectivement des pressions, aucun dirigeant israélien n'oserait mettre leurs injonctions au défi (et certainement pas Netanyahu). Aussi nous sommes-nous retirés de Gaza. Si les Etats-Unis continuent à perdre du terrain en Irak, peut-être serons-nous contraints à nous retirer aussi de Cisjordanie ? [Souhaitons-le.] [1] D'après cet article, dès le début, dès 2004, « le Premier ministre a opposé une rebuffade à la recommandation du major général Giora Eiland [conseiller ès sécurité nationale auprès de la présidence de la section de planification du désengagement de l'armée israélienne], et il a décidé que le gouvernement ne ferait pas construire de logements provisoires. » [2] Steven Erlanger, in The New York Times, 7 août 2005 |
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