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La guerre silencieuse du Canada

beru7, Wednesday, July 27, 2005 - 07:44

Mike Smith

Quand Jean-Bertrand Aristide devint président d'Haïti en 2000, le Canada, les USA et l'UE coupèrent l'aide internationale, citant des irrégularités dans l'élection de sept sénateurs.

Aujourd'hui, aux lendemains encore sanglants d'un coup d'état, le chef transitoire non élu d'Haïti, le Premier Ministre Gérard Latortue, se retrouve avec un prêt de la Banque Mondiale de plus de 60 millions de dollars et les dollars et euros autrefois retenus, y compris une promesse de 180 millions de $ du Canada.

Si un président élu de façon irrégulière causait l'avarice alors pourquoi un qui n'a pas du tout été élu est-il l'objet de tant de générosité ? C'est une question qui hante les défenseurs des droits humains alors qu'ils regardent la police nationale Haitienne (HNP) tirer sur les manifestants, exécuter des suspects, et emprisonner des membres du parti populaire Lavalas d'Aristide sans inculpation. Ceux qui veulent se donner la peine d'y regarder peuvent trouver les rapports quotidiens de raids sanglants par l'HNP et la force de maintien de la paix de l'ONU, y compris un contigent Civpol de 1600 hommes sous le commandement de 100 officiers de la GRC.

"Les gens sont perplexes", dit Jean Saint-Vil, un Canadien Haïtien membre du Comité d'Action Haiti Canada. "Ils n'ont jamais vu le Canada agir de la sorte auparavant."

Haiti n'est pas un simple conflit interne, me dit-il. "Les personnes qui ont orchestré le coup d'état s'entrainaient depuis deux ans en république Dominicaine". Pendant ce temps, fin 2003, des représentants de l'Union Européenne, de la France de l'Organisation des Etats Américains se sont réunis au Canada pour décider entre eux qu'Aristide devait partir. La réunion s'appelait l'initiative d'Ottawa.

Quelques mois plus tard, des soldats Canadiens prenaient le contrôle de l'aéroport Haïtien duquel Aristide s'en alla, escorté par des marines américains, au milieu de combats de rue déclenchés par des groupes d'affaires financés par les Etats Unis. La police Canadienne entraina la HNP. "Le Canada est allé trop loin pour changer de direction", dit Saint-Vil. "Il a investi dans le coup d'état".

Parmi ceux qui s'accordent avec Ottawa se trouve le nouvel ambassadeur d'Haïti au Canada, Robert Tippenhauer, "qui fait partie de la minorité blanche et riche", dit Saint-Vil. Tippenhauer a quitté la Chambre de Commerce Haïtienne-Canadienne pour prendre le poste. Son neveu, Hans Tippenhauer, l'entrepreneur derrière PromoCapital, première banque d'investissement d'Haïti, est un membre du "Groupe des 184". Propriétaires de la plupart des médias d'Haïti et bénéficiaires de financements massifs de Washington, le groupe a monté une campagne anti-Lavalas considérable avant le coup.

Les partenaires Canadiens du groupe en bénéficient. Le chef du groupe des 184, Andy Apaid est le premier sous-traitant haïtien de la dynastie montréalaise du T-shirt, Gildan Activewear. Mentionnant la nécessité de de concurrencer l'industrie chinoise du textile, Gildan se dirige droit vers le fond en matière de salaires, et a atteint de nouvelles profondeurs en Haïti, où le salaire minimum avait été remonté à 72 gourdes (2.11$) par Aristide. Latortue prévoit de le ramener à 36.

St. Geneviève Resources et sa filliale KWG resources, toutes deux Canadiennes, ont commencé des explorations minières en Haïti. Et SNC-Lavalin a reçu un contrat du gouvernement transitoire pour la construction de routes.

"C'est du blanchiment d'argent", dit Anthony Fenton, journaliste et co-auteur du livre "Canada en Haïti: faire la guerre à la majorité pauvre" (prochainement publié). "Une fois que vous envahissez un prétendu état en échec, il faut le reconstruire et les contrats sont accordés à droite et à gauche."

"L'entrainement proposé par la police Canadienne vise à instiller les plus hauts standards... dans le complet respect des droits humains. Les officiels Canadiens utilisent chaque opportunité pour encourager une solution constructive et durable." explique le Département des Affaires Etrangères et du Commerce International.

Mais alors que la plupart des opérations policières ciblent les communautés opposées au gouvernement transitoire, le Canada ne semble pas vraiment soutenir un consensus.

"Après l'élection (proposée pour novembre), peu importe qui gagne, il pourrait y avoir un autre coup" explique Saint-Vil. "Il y a besoin d'une vraie réconciliation".

Site de publication originale de l'article
www.nowtoronto.com


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