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Les « Protocoles des Sages de Sion » et l’héritage d’Arafat

asterix, Tuesday, July 12, 2005 - 17:22

 
Le plus sinistre pamphlet antisémite du vingtième siècle, « Les Protocoles des Sages de Sion » (un faux fabriqué par la police tsariste), est cité comme référence dans un manuel scolaire publié en 2004 par l'Autorité palestinienne de Yasser Arafat. Parallèlement, le texte des mêmes « Protocoles » était reproduit sur un site Internet officiel de l'Autorité palestinienne. La mort d'Arafat a-t-elle mis un terme à cette propagande antisémite ? Il faut l'espérer.

 
Extrait de L’Arche n°566, juin 2005
Numéro spécimen sur demande à i...@arche-mag.com

Reproduction autorisée sur internet avec les mentions ci-dessus

Un manuel scolaire palestinien : « Ce sont les Protocoles du premier Congrès sioniste »

Un nouveau manuel scolaire est entré en circulation dans les écoles de l’Autorité palestinienne. Il a été publié en 2004 sous l’égide du ministère palestinien de l’éducation, et a pour titre Histoire du monde moderne et contemporain. Il s’adresse à des jeunes gens qui sont dans leur dixième année d’études, et qui sont donc âgés d’environ seize ans.

En page 63 de ce manuel on trouve un paragraphe relatif au premier Congrès sioniste, qui s’est tenu en 1897 dans la ville de Bâle. Après avoir résumé les principales décisions prises lors de ce congrès, l’auteur ajoute : « Il y a un ensemble de résolutions secrètes adoptées par le Congrès. Elles sont connues sous le nom de Protocoles des Sages de Sion, et leur objectif est la domination du monde. Elles ont été rendues publiques par Sergueï Nilus et traduites en arabe par Muhammad Khalifa Al-Tunsi. »

Ainsi, un manuel scolaire palestinien reprend à son compte les Protocoles des Sages de Sion, cet épouvantable faux fabriqué en 1900 sur commande de la police tsariste (1) afin de servir d’argument à une campagne antijuive - et qui, après avoir été le livre de chevet de Hitler et le fer de lance de la propagande nazie, est devenu le bréviaire des antisémites du monde entier. Qui plus est, le manuel scolaire explicite, à l’intention du jeune lecteur palestinien, l’accusation monstrueuse portée par les auteurs du faux : « leur objectif est la domination du monde ». Enfin, et c’est peut-être le plus grave, le lien établi entre les Protocoles et le premier Congrès sioniste, qui est un thème récurrent de la propagande arabe (2), a pour effet d’enraciner dans les jeunes esprits la composante « antisioniste » de la haine antisémite, à moins que ce ne soit l’inverse.

On observe par ailleurs qu’il s’agit là d’un manuel publié en 2004, donc bien après les déclarations des responsables palestiniens - et de leurs amis français - selon lesquelles la composante antijuive des livres scolaires palestiniens (3) était l’héritage d’un lointain passé auquel on aurait mis bon ordre. Il s’avère que les éducateurs palestiniens, qui après l’autonomisation du système scolaire palestinien en 1994 y avaient conservé des textes manifestement antisémites, n’ont pas exercé un « droit d’inventaire » dont leurs amis étrangers les avaient rapidement dispensés (4).

La seule consolation, dans l’affaire, est que ce manuel a été publié du vivant de Yasser Arafat. Il faut espérer que le nouveau régime palestinien, qui s’est engagé à mettre un terme à l’incitation anti-israélienne et anti-juive, interviendra également dans ce domaine.

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Un site officiel palestinien reproduit le texte des « Protocoles »

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Le site internet Al-Nakba appartient au Service d’information de l’Autorité palestinienne, ainsi qu’il est indiqué en anglais dans sa page de garde (SIS : State Information Service - Palestinian National Authority). Son adresse internet (nakba.sis.gov.ps) indique à la fois son appartenance au Service d’information (sis) et son statut « gouvernemental » (gov).

Le Service d’information est un organisme créé le 12 février 1996 par un décret de Yasser Arafat, alors président de l’Autorité palestinienne. Il dépend directement de la présidence de l’Autorité palestinienne. Le site Al-Nakba est donc, à tous points de vue, un organe palestinien officiel.

Ce site, consacré à la commémoration de la défaite arabe de 1948 (en arabe : nakba) lors de la naissance de l’État d’Israël, est présenté principalement en langue arabe, avec une version anglaise. La version anglaise du site est relativement anodine. Si l’on en juge par la pauvreté de l’argumentation et la mauvaise qualité de la langue, les responsables du Service d’information palestinien ne lui ont accordé qu’une attention limitée. Il n’en va pas de même de la version arabe, qui est beaucoup plus étoffée.

L’une des particularités de la version arabe du site est qu’elle contient le texte des Protocoles des Sages de Sion. Sous l’intitulé « L’arrière-plan historique de la Nakba », le site propose le texte intégral des Protocoles, dans la traduction effectuée par le journaliste libanais Ajaj Nuwayhid. Cette traduction, publiée pour la première fois à Beyrouth en 1967 puis rééditée à plusieurs reprises en Syrie et au Liban, a été mise en ligne sur le site internet d’un parti chiite irakien, le Parti de la Dawa. Sur le site Al-Nakba, le texte des Protocoles est présenté ainsi : « On trouvera ci-dessous la traduction par l’historien Ajaj Nuwayhid de la version des Protocoles qui est parue dans la 81e édition anglaise publiée en 1958 par Victor Marsden, à partir de la première édition publiée en russe en 1905 par le chercheur Sergueï Nilus. »

On observe que le site Al-Nakba n’est pas régulièrement mis à jour. La page contenant les Protocoles a été mise à jour par les responsables du site le 12 mai 2004 ; la page de garde en langue arabe a été mise à jour le 3 juin 2004. Aucune modification n’y a été apportée depuis lors. Il s’agit donc d’un produit de l’ère Arafat, dans sa période la plus tardive. Comme pour le manuel d’histoire, on peut espérer qu’une remise en ordre effacera bientôt les contenus antisémites du discours officiel palestinien, tout en déplorant que cela n’ait pas été fait plus tôt.

Dans ce cas précis, les protestations publiques ont été suivies d’effet. Le 4 mai 2005, le Centre israélien d’information sur le renseignement et le terrorisme rendait publique la présence des Protocoles sur le site Al-Nakba. L’organisation américaine ADL publia aussitôt une protestation. Le 18 mai, le texte des Protocoles avait été retiré du site.

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NOTES

1. Sur l’invention des Protocoles, leur contenu et leurs usages ultérieurs, voir Pierre-André Taguieff, Les Protocoles des Sages de Sion, 2004, Berg International / Fayard. Voir également notre dossier « L’antisionisme et le mythe du complot juif », L’Arche n°551-552, janvier-février 2004.

2. L’affirmation selon laquelle les Protocoles ont leur origine dans le premier Congrès sioniste figure déjà dans la préface à la traduction arabe des Protocoles publiée en 1951 par Muhammad Khalifa Al-Tunsi.

3. Voir notre dossier « Les enfants palestiniens à l’école de la haine », L’Arche n°515, janvier 2001, et le livre de Yohanan Manor, Les manuels scolaires palestiniens. Une génération sacrifiée, 2003, Berg International.

4. NDLR : Pour des exemples d’allégations selon lesquelles il n’y aurait pas de contenus antisémites dans les manuels scolaires de l’Autorité palestinienne, voir l’article publié en avril 2001 par Le Monde diplomatique (« Les manuels palestiniens sont-ils antisémites ? ») et le livre de Pascal Boniface Est-il permis de critiquer Israël ?



Subject: 
0 ambiguïté
Author: 
Paul
Date: 
Wed, 2005-07-13 08:44

0 ambiguïté
Je suis confus entre les revendication de justice social du texte et l'apparent racisme face au Palestinien.

Je sais que dans le doute on publi, mais je crois que cette thématique mérite une réflexion collective.

Paul


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Subject: 
+1
Author: 
simms
Date: 
Sun, 2005-07-17 14:04

je ne vois pas de 'racisme face aux Palestiniens' ici. au fait, c'est une dénonciation de la propagation des mythologies racistes tels que les fameux `Protocoles'..


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Subject: 
Haine aussi en Israël
Author: 
Rosenfeld
Date: 
Sun, 2005-07-17 15:34

Il faut aussi que la haine est présente en Israël. L'historien israélien Moshe Zimmerman a déjà comparé l'éducation des enfants des colons juifs avec l'endoctrinement de la jeunesse hitlérienne. Ca peut paraître excessif comme affirmation, mais quand on voit le comportement haineux, raciste et extrémiste d'une bonne partie des colons ainsi que de toute la droite et l'extrême-droite israélienne il y a des questions à se poser. Lors de l'Opération Rempart en avril 2002 des enfants de colons juifs ont envoyé des lettres à des soldats israéliens leur demandant de tuer le plus d'Arabes possibles! Ce fait a été rapporté dans le quotidien Haaretz par l'historien Zeev Sternhell. Celui qui a perpétré la tuerie à la mosquée d'Hébron en 1994, Baruch Goldstein, fait encore d'un culte immense parmi les colons d'Hébron et de la colonie voisine de Kyriat Harba.

Le ministre Shaul Mofaz a déjà comparé les Palestiniens à un cancer qu'il "faut extirper à n'importe quel prix". Benny Elon, ex-ministre du tourisme, a déjà dit qu'on doit rendre la vie des Palestiniens tellement misérable pour les forcer à partir.

L'enseignement de la haine est donc très présent en Israël et la revue l'Arche aurait intérêt à traiter de cette question.

Rosenfeld


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Subject: 
Les racistes dont on parle, et ceux dont on ne parle pas
Author: 
Spzl
Date: 
Mon, 2005-07-18 10:38

Tout le monde sait qu'il existe des racistes anti-arabes en Israël. La presse en parle, indymedia en parle, les sites antisionistes en parlent, les livres sur le conflit en parlent.

Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas être au courant.

Par contre, il est rarement question du racisme dans les media arabes et plus spécifiquement palestiniens (y compris media officiels comme on le voit ici). On avait un peu parlé à une époque du contenu de bouquins scolaires de l'AP, mais parce qu'ils étaient co-financés par l'UE. Et c'est à peu près tout.

Seuls des media juifs, ainsi que quelques media non-anti-israéliens, abordent le sujet ci-dessus. Ils sont systématiquement dénoncés comme "haineux" et "racistes" par les antisionistes et beaucoup d'altermondialistes. Doit-on s'en étonner...

Comme le précise régulièrement l'Arche dans ses articles consacrés au sujet, ce ne sont pas TOUS les media arabes qui s'expriment ainsi, et ils ne brodent pas sur les Juifs à perte de temps, mais ce contenu existe et n'est pas un "problème mineur".

J'ajoute aussi que l'on peut comprendre le racisme antijuif chez certains Palestiniens (de même que l'on peut comprendre le racisme anti-arabe de certains Israéliens, et je précise que "comprendre" ne veut pas dire "admettre" ni "encourager"), mais l'AP est un peu plus que "certains Palestiniens", l'AP est le partenaire avec qui la paix devra être signée. La décision a été prise de virer les Protocoles du site "al-nakba", ce qui est plutôt encourageant.

Rassurez-vous, ça ne rendra pas le site plus amical envers Israël!


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Subject: 
Sur le racisme
Author: 
Rosenfeld
Date: 
Mon, 2005-07-18 15:28

Il faut spécifier que le racisme anti-arabe en Israël n'est pas que le fait de quelques marginaux, mais a ses entrées dans la classe politique israélienne. Toute la droite et l'extrême-droite ainsi qu'une partie de la gauche israélienne est raciste. A ma connaissance la revue l'Arche n'a jamais traité de ce sujet.

Les militants progressistes et pacifistes israéliens tels que Uri Avnery, Gila Svirsky, Tanya Reinhart, Baruch Kimmerling, Michel Warschawsky, Shulamit Aloni, etc ne cessent de dénoncer la déshumanisation des Palestiniens en Israël et le fait que des hommes politiques importants se permettent de faire les commentaires les plus haineux sans que ça soulève de controverse.

Rosenfeld


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Subject: 
La paille et la poutre
Author: 
Spzl
Date: 
Mon, 2005-07-18 23:30

Si la revue n'en parle pas dans ses dossiers (pas dans ceux que j'ai lu, en tout cas, et je parle des dossiers, pas des brèves), c'est que les quelques racistes qui siègent à la Knesset ou ailleurs sont connus, et pas que de ses lecteurs.

Régulièrement on nous ressort les petites phrases de responsables israéliens. Tout pour faire oublier qu'environ 18% d'Israéliens sont arabes, qu'ils ont leurs partis, leurs élus à la Knesset, etc.

Parfois on n'hésite pas à broder ("nous peuple juif contrôlons l'Amérique, et les Américains le savent", aurait dit Sharon à Peres sur Kol Israel, une intox de plus - cf Antoine Vitkine, Les nouveaux imposteurs, ed. La Martinière). Et je ne suis pas d'accord avec vous : ces propos soulèvent d'amples controverses, au point que certains, lorsqu'on leur parle de racisme antijuifs chez les voisins d'Israël, amènent immédiatement le sujet sur le racisme anti-arabe en Israël...

L'Arche est lue essentiellement par des Français juifs, dont une partie a des liens familiaux avec Israël, qui suivent la politique israélienne (il existe d'autres revues et journaux que l'Arche, et se consacrant principalement aux news israéliennes). Pas la peine de leur rappeler la phrase de Rabin "leur briser les os" lors de la 1ere intidafa, ils la connaissent. Tout le monde la connait.

Et bien évidemment tout le monde connait Baruch G. (ou plutôt connaît les dernières minutes de sa vie, légère nuance).

Cela dit, pourriez-vous citer de mémoire le nom D'UN terroriste "kamikaze" palestinien des dernières années, "mort en service"? Le nom, au complet, d'un seul "kamikaze"? Instructif comme test, non?

Si une télé israélienne diffusait un feuilleton, intitulé par exemple "Les yeux de Rachel" (avec des Arabes faisant du trafic d'organes d'enfants juifs), on aurait un tollé jusqu'à Bornéo, et l'ambassade à Paris serait assaillie par les manifestants. Eh bien Sahar 1 (tv iranienne) a diffusé un tel feuilleton, les antisionistes et certains altermondialistes ont pris la défense de la chaîne et ont insulté le CSA et Baudis. Pas mal, pour des antiracistes.

L'hostilité en vogue chez les voisins arabes d'Israël (et dont sont d'ailleurs victimes des Arabes, ceux qui n'endossent pas le discours anti-israélien "politiquement correct" dans leurs sphères professionnelles, comme par exemple Ali Salem http://www.library.cornell.edu/colldev/mideast/alsalem.htm) est très rarement traité par la "grande presse", et pas du tout par les Cattori et consorts.

Lorsque la "grande presse" fait défaut, il faut bien que la petite s'y colle.


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Subject: 
Mise au point
Author: 
Rosenfeld
Date: 
Tue, 2005-07-19 09:44

Je ne suis pas d'accord avec vous. Il y a plusieurs racistes qui siègent à la Knesset sans compter les autres groupes politiques qui travaillent à l'extérieur du Parlement israélien. Ce ne sont pas de petites phrases qui sont prononcées par les politiciens israéliens tels que Shaul Mofaz, Benny Elon, Avigdor Lieberman, Effi Eitam, Bibi Netanyahu, etc mais des appels à la haine.

Quant à Baruch Goldstein il était un disciple fervent de feu le rabbin fasciste Meir Kahane et il constamment prêché la haine des Arabes. Pourquoi parler seulement des dernières minutes de sa vie? Essayez-vous de le dépeindre comme un bon militant sioniste progressiste qui s'est "égaré" à la fin de sa vie?

Il y a aussi le groupe Les Femmes en Vert qui se réclame de la pensée kahaniste et qui prône ouvertement l'expulsion des Palestiniens d'Israël et des territoires occupés. Les groupes Kach et Kahane Chai fonctionnent en toute légalité malgré de soi-disant interdictions.

On dirait toujours que le racisme anti-arabe est moins pire que le racisme anti-juif. Deux poids deux mesures? Les principaux médias américains parlent abondamment du racisme anti-juif et pratiquement pas du racisme anti-arabe.

Les Arabes israéliens ont des députés à la Knesset, mais il ne faut pas oublier qu'ils représentent le cinquième de la population israélienne et qu'en général leur présence sur cette terre est bien antérieure à la création d'Israël en 1948. Par contre ils sont discriminés au niveau de la répartition des terres, ils ont accès à seulement 3% des terres. Ils sont beaucoup plus touchés par la pauvreté et le chômage, sont presque absents de la fonction publique israélienne et des dizaines de municipalités arabes qui ne sont pas reconnus par le gouvernement et qui ne reçoivent aucun service public.

Rosenfeld


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Subject: 
Concernant Baruch Goldstein
Author: 
Rosenfeld
Date: 
Tue, 2005-07-19 13:41

Quand Baruch Goldstein a perpétré son massacre à la mosquée d'Hébron en 1094, il portait son fusil bien visiblement et les soldats israéliens qui étaient à l'entrée de la mosquée l'ont laissé entrer sans problème. Peut-on parler dans ce cas de complicité? Est-ce que les soldats israéliens auraient laissé entrer un Palestinien armée dans une synagogue?

De plus suite à ce massacre, ce sont les Palestiniens qui ont été soumis à un couvre-feu par le gouvernement israéliens et non les colons juifs d'Hébron et de de Kyriat Arba, pourtant reconnus pour leur extrémisme et leur violence. Pourtant c'était les Palestiniens qui avaient été victimes de violence et Baruch Goldstein habitait la région d'Hébron et avait beaucoup de partisans parmi les colons. Depuis ce temps il fait l'objet d'un culte.

Le premier ministre Rabin a refusé catégoriquement d'évacuer les colons juifs d'Hébron et de Kyriat Arba alors que plusieurs membres de son gouvernement, dont Shulamit Aloni, y étaient favorables.

Mais bien entendu ces faits sont sans importance pour Spzl et la revue l'Arche.

Rosenfeld


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Subject: 
La comparaison est vite faite
Author: 
Spzl
Date: 
Thu, 2005-07-21 15:12

- les soldats israéliens "protégeaient" tellement bien Baruch G. que celui-ci a été lynché après son crime / par contre, lors du lynchage de deux Israéliens désarmés à Ramallah, des (je n'écris pas "les" intentionnellement) flics palestiniens étaient présents, et ont donné la main (le lynchage à d'ailleurs commencé dans un poste de police de l'AP)

- après 11 ans, on nous reparle toujours de Baruch G. Et c'est normal... Alors que les attentats contre les civils israéliens ne se comptent plus, et ce depuis bien avant les débuts de l'intifada II, les attentats contre des civils arabes (commis par des Juifs, précision utile car les Palestiniens se flinguent aussi entre eux à l'occasion) sont nettement plus rares... Ce qui aide à retenir le nom du terroriste de Hébron

- l'Etat israélien n'a pas donné le nom de Baruch G. à une colonie de vacances. Contrairement à une officine dépendant de l'AP du temps d'Arafat, qui l'a fait avec une "martyre" palestinienne, soit par conviction, soit pour faire plaisir aux exaltés de la ceinture d'explosifs, ce qui a quelque peu irrité les ONG (heureusement que les bailleurs de fonds regardent parfois un peu ce qu'ils financent)

- le "culte" autour de Baruch G. concerne quelques dingues, et n'engage certainement pas le gouvernement, la Knesset, la Cour Suprême, la presse

- des clips video vantant le "martyre" de Baruch G. ne sont pas diffusés sur les télés israéliennes, contrairement à la télé de l'AP, qui a diffusé (du moins du temps d'Arafat) des clips vantant les "martyrs" anti-israéliens

- les relations entre la secte kahaniste et l'Etat juif ne sont pas excellentes, en admettant qu'il y en ait! Elles sont bien moins bonnes, en tout cas, que celles entre l'AP d'un côté, le Hamas etc de l'autre


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Subject: 
Eh bien!
Author: 
Rosenfeld
Date: 
Thu, 2005-07-21 23:13

Pour ton information il y a régulièrement des actes de violence qui sont perpétrés par les colons juifs contre les Palestiniens et ce en toute impunité. Même la presse israélienne en parle. Donc les attentats contre les Palestiniens ne sont aucunement rares mais au contraire très fréquents. Sans compter les tueries perpétrées par Tsahal, notamment lors des manifestations pacifiques contre le Mur, comme c'est arrivé le 9 juillet dernier. Voir à ce sujet le site www.lapaixmaintenant.org, un site sioniste de gauche.

Les soldats israéliens ont laissé entrer Baruch Goldstein dans la mosquée d'Hébron, comme ils laissent les colons attaquer les Palestiniens, notamment en octobre lors des récoltes d'olives.

Le culte de Baruch n'est le fait de "quelques dingues", mais de milliers de personnes parmi les colons et l'extrême-droite israélienne, qui a des représentants à la Knesset. D'ailleurs des députés israéliens ont participé en 2002 à une commémoration du rabbin fasciste Kahane et ont loué son oeuvre.

Le gouvernement israélien, Likoud et Travaillistes confondus, n'a jamais entrepris la moindre action contre les colons juifs d'Hébron et de Kyriat Arba, malgré le fait qu'ils étaient très proches de Baruch Goldstein et qu'ils continuent de lui vouer un culte sans bornes. Pourtant ces colons sont armés jusqu'aux dents en plus d'être profondément racistes et haineux. Comme je l'ai dit Rabin a refusé de les évacuer en 1994, à l'encontre de l'avis de certains de ses ministres, tels que Shulamit Aloni.

Quant à la secte kahaniste, ses idées circulent librement en Israël comme la déportation massive des Palestiniens vivant en Israël et dans les territoires occupés. Les relations avec le gouvernement israélien ne sont donc pas si conflictuelles!

On parle beaucoup du lynchage de deux soldats israéliens par des Palestiniens à Ramallah en 2000, mais on parle beaucoup moins des treize arabes israéliens tués par l'armée israélienne en 2000 lors de manifestations en appui aux Palestiniens des territoires occupés, sans compter ceux qui ont été massacrés lors de pogroms à Nazareth et ailleurs.

Mais bien entendu la violence contre les Palestiniens demeure toujours excusable pour Spzl et consort.

Rosenfeld


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Subject: 
Amalgames
Author: 
Spzl
Date: 
Fri, 2005-07-22 08:26

Et comme d'habitude, lorsqu'on lui parle du discours antisémite chez les voisins d'Israël, "Rosenfeld" répond "ah mais les Juifs aussi sont racistes, regardez Baruch G."

Les soldats israéliens n'ont pas laissé entrer Baruch G. uniquement dans "la mosquée d'Hébron" (son nom est plutôt "mosquée d'Ibrahim" pour les musulmans), mais aussi dans "le caveau des Patriarches" (Me-arat Hamachpelah), lieu saint pour les musulmans et les juifs. L'hypothèse d'une complicité de l'armée est intéressante (bien que pas très innovante). Encore un coup de Al-Mossaida?

Wikipedia parle de la réaction en Israël après les meurtres :

"Goldstein's actions were immediately condemned by the Israeli government, and the Israeli populace in general. Spokespeople for all the organized denominations of Judaism denounced his act as immoral and as terrorism. The Kach movement, to which he belonged, was outlawed. The victims of the shooting received financial compensation"

Notons qu'en 1994 le Kach était déjà barré de la Knesset (voir plus bas).

"Quant à la secte kahaniste, ses idées circulent librement en Israël"

Mais le mouvement est hors-la-loi, sans doute un point de détail... (Hamas, Djihad, et compagnie sont parfaitement légaux, eux).

Et les Israéliens n'ont pas attendu le massacre d'Hébron (celui de 1994, pas celui de 1929 qui visait des Juifs, lui) pour réagir contre le parti Kach, puisqu'en 1985 la loi fondamentale a été modifiée pour barrer l'accès de la Knesset à ce mouvement. Certains de ses dirigeants ont aussi eu l'occasion de goûter à la prison.

Bref, pas vraiment une lune de miel... mais tous les amalgames sont bons pour donner corps à la fable d'un Israël intrinsèquement raciste et fasciste.


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Subject: 
Réplique
Author: 
Rosenfeld
Date: 
Fri, 2005-07-22 10:07

Si le gouvernement israélien a condamné le carnage d'Hébron pourquoi n'a t-il pas soumis les colons juifs fanatiques au couvre-feu au lieu des Palestiniens? Pourquoi ne les a t-il évacué comme le voulait certains membres de son gouvernement?

La secte kahaniste ne se résume pas aux mouvements Kach et Kahane Chai, mais comprend aussi les Femmes en Vert et pratiquement toute l'extrême-droite israélienne. L'idée du "transfert" (déportation et expulsion massive des Palestiniens) a gagné du terrain en Israël. Il y a des députés à la Knesset qui flirtent dangereusement avec cette mesure (Benny Elon, Effi Eitam, et bien d'autres). Le racisme en Israël ne se résume pas à Baruch Goldstein et ses disciples. Loin de là. Le Goush Emounin qui a été encouragé tant par le Likoud et les Travaillistes, en est un exemple.

Spzl se plaint des critiques que l'on fait à Israël et pourtant il n'hésite pas à blâmer continuellement les Palestiniens. Deux poids deux mesures!

L'armée israélienne ne fait ABSOLUMENT RIEN pour protéger les Palestiniens contre la violence des colons. D'ailleurs le quotidien Haaretz s'est lamenté à ce sujet en février 2004 et rien n'a changé depuis. D'ailleurs comme j'ai dit dans mon précédent message Tsahal tue régulièrement des Palestiniens lors de manifestations pacifiques contre le Mur.

Quant au fait de mettre mon nom entre guillemets, je ne comprends pas l'idée. Est-ce pour prétendre que je ne serais pas un "vrai Juif" à cause de mes critiques de la politique israélienne? Ça me fait aux pro-israéliens fanatiques qui nous ont critiqué "Hitler aurait du vous tuer" en 2003 lors d'une manif à Montréal.

Rosenfeld


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Subject: 
De quel côté penche la balance?
Author: 
Spzl
Date: 
Sun, 2005-07-24 10:32

La présence d'une minorité de députés fachos au parlement ne transforme pas le pays en dictature fachiste. Sinon, bien des pays en Europe, et non des moindres, pourraient être baptisés "fachistes".

Le "transfert" des Arabes palestiniens dans le Sinai, ou sur Mars, est une absurdité. Certaines personnes ayant perdu contact avec la réalité y croient? Et alors? Il y a des gens qui croient que le 9/11 c'est un coup du Mossad, ou encore que les Américains ne sont pas allés sur la Lune, ou qu'en massacrant suffisamment de civils, l'entité sioniste disparaitra.

Ce que la Knesset a voté récemment (avec moultes réticences), c'est un retrait israélien de Gaza, et non pas un transfert des Arabes sur Pluton.


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Subject: 
Au sujet du fascisme
Author: 
Rosenfeld
Date: 
Sun, 2005-07-24 19:54

Il ne s'agit pas de dépeindre Israël comme une "dictature fasciste" mais de parler du racisme anti-arabe présent en Israël. Le racisme anti-francophone et anti-autochtone est présent au Canada mais ne fait pas de ce dernier un pays fasciste. Effectivement il y a des députés d'extrême-droite dans certains pays européens, notamment en France, comme il y en a dans beaucoup d'autres pays dans le monde.

Quant à la "minorité de députés facho" à la Knesset, il ne faut pas oublier qu'elle a détenu jusqu'à tout récemment des ministères importants du gouvernement israélien, sous les mandats de Netanyahu, Barak et Sharon. On n'a qu'à penser à Yitzhak Lévy et Effi Eitam du Parti national religieux qui ont été ministres du Logement, Rehavam Zeevi et Benny Elon au portefeuille du Tourisme, Avigdor Lieberman aux Transports et en ce moment Shaul Mofaz à la Défense. Le ministre des Finances Benyamin Netanyahu n'est certes pas un fasciste, mais c'est un politicien ultranationaliste et très à droite dont les politiques sauvagement néolibérales font passer la plupart des ministres des Finances en Occident pour des gauchistes invétérés.

Rosenfeld


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