La description des événements terroristes depuis 1992 montre une étrange dissonance entre le pouvoir et les moyens qu'on attribue à Al-Qaïda et les moyens utilisés
par les terroristes pour créer la peur.

Commentaire: Al Qaïda - 6janvier 2005 --Le monde diplomatique

B. Raman nous invite à la prudence. Spécialiste de quelque-chose, il nous invite à la méfiance envers les spécialistes. Malgré, tout, grâce à lui, nous nous couchons moins nieseux. Voici des extraits de son texte, qui réfère à l'intense chasse aux sorcières idéologique décrétée par Bush, divisant le monde idéologique en droite, les bons(américains), et la gauche, "communiste", "islamiste"…

Citation:
« Depuis le 11 septembre, nous avons assistons à une semblable émergence d'un groupe "qaïdologues" [Al-Qaeda watchers], dont les écrits et histoires d'horreur rappellent étrangement les kremlinologues d'alors. (…)
Regardons comment beaucoup de ces experts ont modifié leur attitude depuis le 11 septembre. Al Qaïda a tout d'abord été présenté comme une organisation monolithique, avec des effectifs de 42.000 hommes, répartis à travers de nombreux pays du monde. Ensuite, ils ont commencé à diminuer progressivement les chiffres, jusqu'à tomber à 500. Et maintenant, on nous dit qu'Al Qaïda a franchisé ou délégué ses opérations à des organisations indigènes dans de nombreux pays, se bornant à leur fournir un soutien idéologique. »

L’ennemi il est soit à droite ou à gauche, mais jamais au centre. Dans le temps de la guerre froide, c’était les russes, aujourd’hui la menace islamiste. Au centre, c'est un mélange disparate et indéfini d'opinions, impossible à contrôler pour un régime dictatorial. Lorsque la radio, et les autres médias, se divisent d'une part et d'une autre du "centre", c'est qu'il y a problème de démocratie. La lutte idéologique amène les partisans de gauche ou de droite aux pires atrocités pour le triomphe de leur vérité. Au bout du compte, une seule idéologie domine, et c'est celle de ceux qui auront poussés leurs adversaires vers l'exil ou la mort, à coup de menace et d'intimidation.

Al-Qaïda : la multinationale du terrorisme ?

La question est d’importance : la supposition de l’existence d’un véritable réseau terroriste a de très sérieuse répercussions sur nos vies quotidiennes, et même très possiblement sur la liberté d’expression au Canada. La terreur règne : le «mal», pour Bush, étrangement, comme l’argent, n’a aucune saveur aucune odeur aucune couleur et en plus il se trouve partout. Il vaudrait mieux, par conséquent, si on suit la logique du secret militaire américain, interdire toute information qui donnerait des munitions à « Al-Qaïda », cette « multinationale » du crime sans contours précis. Déjà, la peur fait interdire à toute personne possédant un casier judiciaire d’entrer aux States. Les Américains possédant un casier judiciaire se voient interdire les prêts et bourses pour les études universitaires de ce pays. Des gens sont arrêtés pour un oui ou pour un non dans ce pays sous prétexte qu’ils ressemblent à des arabes, d’autres ailleurs sont torturés.
Or, Al-Qaîda est un réseau secret, dont l’organisation et la stratification de l’organisation en différents paliers ne saurait être démontré…pour cause qu’il s’agit d’une organisation secrète !

À voir les renseignements obtenus sur

http://radio-canada.ca/nouvelles/regardinteractif/terrorisme/

De la foutaise, une véritable propagande de oui-dires sur ce qui n’est que de l’incertitude, à savoir, premièrement, l’existence d’une tête pensante du réseau, Ben Laden, qui n’a jamais été vraiment été repéré, et de deux d’une «activité économique » qui serait générée par l’activité d’Al-Qaïda ! Toute l’histoire me rappelle le roman 1984, de Georges Orwell, qui décrivait un monde en guerre où 1 nation s’étaient inventée un dialogue imaginaire entre 2 ennemis, le héros et la crapule, pour maintenir la stabilité sociale d’un monde injuste en affaiblissant les pauvres par un état de guerre permanent.
Mais c’est sûr que quand c’est loin, tout événement peut être attribué à une «culture» qu’on ne comprend pas, mais jamais à des particularités individuelles comme on le fait ici. Quand c’est un «bon» Québécois qui fait sauter du monde, c’est un fou ou un criminel. Quand ca se passe ailleurs, facile de prétendre que TOUT est dû à un milliardaire Arabe et musulman qui contrôle les volontés de foules, sans plus d’analyse. Or, la description des événements terroristes attribués à « Ben Laden » depuis 1992 montre non seulement un laxisme dans l’analyse des preuves, mais aussi une étonnante absence générale de corrélation des événements, à la fois dans les lieux et le temps. Incoordination attribuée bien sûr par l’administration Bush à une «menace globale et diffuse». Les méthodes terroristes utilisées non plus ne sont pas d’un raffinement extrême, pas à celui dont on s’attendrait dans le cas d’une organisation financée à coup de millions par le traffic de drogue et le blanchiment d’argent. Au contraire, la description des événements laisse croire que des petits groupes non reliés entre eux auraient fomentés la plupart des attaques, leur niveau d’organisation et leur capacité de planification n’excédant pas celle des amateurs de films américains(sauf pour le 11 septembre). Une organisation plus étoffée aurait exigé l’emploi, notamment, d’éclaireurs, d’espions etc pour connaître l’heure exacte des déplacements des militaires, diplomates américains etc si souvent visés par les attaques. Surtout si le but visé était d’en tuer le plus possible.

Analysons la chronologie des événements terroristes relié à « Al-Qaïda » dans le monde, à partir de 1992.

1992 : Attentat au Yémen—les soldats viennent de quitter la base, 2 touristes sont tués. Mauvais timing

26 février 1993—Attentat en « bas de la ceinture » dans le sous-sol du World Trade Center. Un camion piégé explose, faisant 6 morts et 1000 blessés. On se reprendra en 2001, en visant « plus haut ».
26 juin 1996—Un camion citerne contenant une énorme bombe explose devant une caserne contenant au moins 2900 militaires américains, mais n’en tue que 19 et en blesse quelque centaines d’autre… Encore une fois «mauvais» timing.
7 août 1998—Nairobi et Tanzanie : une bombe explose devant l’ambassade Américaine en Tanzanie et au Kenya : naturellement beaucoup plus d’africains que d’américains tués dans ces attentats. Comme les 2 attentats ont lieu le même jour, certains ont établi la corrélation absolue entre les deux attentats et on supposé qu’un «cerveau» supérieur avait savamment planifié le tout. Il ne faut pourtant pas beaucoup de connaissances générales pour savoir que de un, les américains ont toujours été détestés, et de deux, partout où qu’ils aillent et plantent leurs ambassades, ils sont le symbole du capitalisme sauvage…
1999—É.U. Canada. Un type est arrêté à la frontière transportant dans son coffre de char avec plein d’explosifs. Il est malheureusement d’origine algérienne : apparemment il s’en allait faire exploser sa dynamite à Los Angeles lors des festivités du nouveau millénaire. Rien d’original là-dedans ; dans tous les clubs vidéos canadiens on trouve des films d’action où l’on voit des terroristes s’en prendre à des groupes de fêtards. De quoi donner des idées à n’importe quel dépressif, pas nécessairement musulman.
12 octobre 2000 : une petite embarcation remplie d’explosifs est lancée contre un destroyer américain stationné dans un port. Encore une fois, une attaque facile à planifier, avec relativement peu de moyens.
9 septembre 2001-un général hostile aux Talibans est assassiné par une fausse équipe de télévision, en Afganistan. Encore une fois, pas besoin d’un doctorat pour planifier ce genre d’attaque. L’attaque du 11 septembre allait JUSTEMENT survenir 2 jours plus tard…

11 septembre 2001 : une brochette un peu plus garnie de terroristes s’attaque à 4 avions de ligne, les détournent et en écrasent 1 au Pentagone et 2 sur les tours jumelles du World Trade Center. Le dernier se perd dans la nature. 3052 morts / 19 +1 terroristes = 152, 6 morts /terroristes. (…) Comme ces maniaques se sont entraînés à piloter des avions au préalable, on peut au moins dire qu’ils faisaient partie d’un groupe un peu mieux organisé. Tout le monde sait qu’à 20 newfies, ca pense mieux qu’à 4!
22 décembre 2001 : Richard Reid, un britannique qui pensait prendre son pied en s’envoyant en l’air, mais pensait en fait comme un pied, tente de faire exploser une chaussure piégée sur le vol Miami-Paris d’Américan Airline… Comme son plan est aussi poche que lui, il se tire dans le pied et sa tentative échoue. Il est arrêté et il est pris pour le 20e terroriste ( le laps de temps écoulé depuis le 11 est court ; les américains aiment les chiffres ronds: 19+1 ca fait 20)

17 mars 2002 : une grenade explose dans une église tuant des américains, 3 de plus que de pakistanais… C’était sans aucun doute un attentat contre les Américains, et Ben Laden est derrière ca, assurément, même si une église n’est pas un symbole américain en tant que tel.

En 2002, suivra une série d’attentats, sans doute inspirés par la folie du 11 septembre. Y est inclu l’attentat qui tua un ressortissant allemand en Arabie le 29 septembre 2002…

6 octobre 2002 : tellement bien organisés les terroristes du réseau mondial d’ «Al-Qaïda» qu’en voulant attaquer la frégate américaine qui accompagnait le pétrolier ravitailleur de la 5e flotte américaine dans le golfe persique, ils coulent le pétrolier à la place ! Malgré un total manque d’imagination(d’originalité), ces terroristes qui visaient un symbole!!! arrivent à un résultat plus dommageable pour l’armée américaine que la simple destruction d’une frégate…
12 octobre 2002 : une discothèque et un bar sautent sur Bali, une île doté d’une forte population musulmane. Il était inévitable que certains frustrés s’attaquent à un tel symbole du diable qu’est le genre d’endroit où se retrouvent fêtards, danse collante et alcool. Encore une fois, étant donné qu’une bombe a sauté, peu importe la cible, c’est inéluctablement relié au grand méchant, Ben Laden…

28 octobre 2002, Jordanie : Un diplomate américain, Laurence Foley, est tué par balle devant son domicile à Amman. Deux présumés assassins, un Libyen et un Jordanien, tous deux membres du réseau terroriste Al-Qaïda, sont arrêtés à Amman le 15 décembre de la même année. Si le Lybien et le Jordanien ne sont que soupçonnés d’être les assassins, on est au moins sûrs qu’ils font partie du complot mondial contre les Américains. Déjà ca.

12 mai 2003, Arabie saoudite : La veille d’une visite du secrétaire d’État américain Colin Powell en Arabie saoudite, des hommes armés attaquent trois complexes résidentiels de Ryad abritant des ressortissants américains et occidentaux. Oui, mais Collin Powel, ca excite les excités…Etc..

12 mai 2003, Russie : un camion piégé explose devant un immeuble des services de sécurité russes dans la ville de Znamenskoye, en Tchétchénie. Au moins 60 personnes sont tuées par la déflagration. C’est quoi le rapport avec Al-Qaïda ? Ah oui, Afganistan, russes, talibans, trafic de drogue, guerre froide et Américains. Et voilà! Tout se tient dans la logique Américaine, surtout depuis que le «mal», même flou, s’est étendu….

14 mai 2003, Russie : Une femme déclenche une ceinture d’explosifs lors d’une fête religieuse dans les environs de la ville d'Ilaskhan Iourt, en Tchétchénie. L’attentat-suicide fait 18 morts et près de 150 blessés. Bon! Encore une fois, pas de grosse planification là-dedans, à faire exploser du monde qui ont du fun;)

16 mai 2003, Maroc : Une série de cinq attentats à la bombe et à la voiture piégée, menés simultanément contre des restaurants, un hôtel, un centre culturel juif et le consulat de Belgique, a fait 41 morts au centre-ville de Casablanca. Une dizaine de kamikazes ont trouvé la mort, et trois suspects, tous de nationalité marocaine, ont été arrêtés par la police. Je ne vois pas trop trop le rapport entre le resto et le consulat de Belgique, mais on pourrait raisonnablement supposer qu’ils sont les symboles d’une certaines présence étrangère dans le pays. Et que la bouffe du resto était immangeable.