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Ce n'était pas un spectacle isoléRosenfeld, Tuesday, July 5, 2005 - 10:12 Article pertinent du journaliste israélien Uzi Benziman qui démontre que le lynchage récent du jeune Palestinien n'est pas un fait isolé et que la violence des colons juifs contre les Palestiniens est un phénomène régulier. Ce n’était pas un spectacle isolé mis en ligne le lundi 4 juillet 2005 les scènes honteuses du Goush Katif, où un jeune Palestinien a failli être lynché à mort, continuent à hanter les esprits. Dans le même esprit que l’éditorial d’Ha’aretz, "Ce ne sont pas des brebis galeuses" , Uzi Benziman s’attaque à toute l’entreprise de colonisation. Espérons que cet épisode marquera suffisamment les esprits en Israël pour provoquer une prise de conscience. Signalons que Tsahal a rendu visite à la famille de la victime, et a commencé des travaux de réhabilitation de la maison palestinienne souillée par les fascistes juifs http://www.haaretz.com/hasen/spages... Ha’aretz ; 3 juillet 2005 Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant Les récents événements dans le Goush Katif reflètent la conception du judaïsme des colons : d’abord, on s’empare d’une maison palestinienne abandonnée, on y place une mezouza [1] et on la déclare propriété juive. Puis on y organise des séances de prières et de danses hassidiques. Plus tard, on provoquera les voisins palestiniens, provocation qui produira des jets de pierres et finira par une tentative par de jeunes Juifs de lyncher à mort un adolescent palestinien évanoui. Voilà, en quelques mots, l’histoire de la prise de contrôle par Israël des territoires depuis 1967 : vol de terres étrangères, justification du vol au nom de la halakha [2] et des ancêtres, créer des frictions et des confrontations violentes avec les voisins palestiniens, user de la force pour garantir que les nouveaux biens restent entre ses mains, compter sur le puissante appareil de sécurité de l’Etat pour éliminer la résistance des Palestiniens à l’injustice qui leur est faite. La rhétorique de petit saint qui a accompagné la tentative de lynchage dans l’"avant-poste de Tal Yam" [3] est caractéristique de l’entreprise de colonisation dans son ensemble (plaquer des noms hébraïques, en général bibliques, sur des avant-postes et des communautés fait partie du processus de leur "conversion" au judaïsme). Le député Shaul Yahalom (Parti National Religieux) a appelé l’opinion en Israël et dans le monde à croire que les brutes qui ont lynché le jeune Hilal Ziyad Majaida n’étaient pas des Juifs religieux, qu’ils n’étaient qu’habillés en Juifs religieux. D’autres dirigeants des colons, dont certains semblaient sincèrement choqués par ce qu’ils avaient vu, se sont exprimés dans le même sens. Il est probable qu’au moins quelques-uns parmi les leaders des colons, rabbins et représentants politiques, sont sincèrement dégoûtés par le comportement meurtrier de la jeunesse des collines et des jeunes partisans de Kahana. Dans ce cas, il faut leur dire quelques vérités : l’entreprise de colonisation est devenue un institut de judaïsme contemporain. C’est la chaîne de production d’où est sorti le néo-judaïsme. Les colons sont venus en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et ont imposé leur position à des gouvernements israéliens faibles, au nom d’une droite originelle, s’emparant de territoires qui ne leur appartenaient pas et privé les habitants palestiniens de leurs droits et de leurs terres. L’Etat, après avoir été entraîné dans cette manipulation, l’a soutenue rétroactivement. Il s’est alors retrouvé coincé et obligé de soutenir le projet, par la force militaire et au moyen d’artifices plus ou moins légaux. C’est ainsi que l’enclave de Hebron a été créée en 68, suivie par la plupart des 122 colonies et des 105 avant-postes illégaux. Ce processus, un acte de gouvernement faussé à la base, était politiquement stupide, immoral et inhumain, et a créé une dynamique dont le résultat inévitable est, entre autres choses, le spectacle qui a tant choqué le député Yahalom l’autre soir. Au début, les radicaux et les illuminés se sont accumulés dans quelques communautés des territoires. Les frictions violentes avec les Palestiniens ont créé les conditions pour que se déchaîne l’animal qui est en l’homme. Quelles qu’en soient les causes, les débordements des skinheads à Goush Katif n’étaient pas un spectacle rare. L’histoire des colonies est remplie de meurtres et de vols, et de honteuses violations des droits des voisins palestiniens où leur dignité a été foulée aux pieds. Le rapport Sasson est plein d’exemples où la loi a été violée par les colons, leurs collaborateurs et les politiciens au-dessus d’eux. Cette atmosphère où la loi n’a plus cours dérive d’un péché originel (le besoin de s’établir dans les territoires) et fournit le bouillon de culture où se développent les pulsions mortifères, comme cela s’est vu lors du massacre dans le Caveau des Patriarches [4], le meurtre d’innocents agriculteurs, l’assassinat d’Yitzhak Rabin et aujourd’hui la tentative de lynch dans le Goush Katif. Les colons refusent cette description. Ils considèrent que leur installation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza n’est que l’application du droit de la nation juive sur la terre de ses ancêtres. Ils justifient la contradiction entre leurs motivations et leurs conséquences fatales par le fait de "brebis galeuses" isolées. C’est là leur erreur. Même en tenant compte de la contribution des Palestiniens au conflit, même en prenant soin de ne pas généraliser et en connaissant l’humanité de nombreux colons, on ne peut échapper à la conclusion. L’entreprise de colonisation a créé les conditions qui génèrent ces actes terribles, commis par l’Etat et par des individus au nom du droit des Juifs à un foyer national. [1] mezouza : petites boîtes de forme allongée, contenant deux textes du Deutéronome, que les Juifs observants ou traditionalistes placent sur le montant de leurs portes [2] halakha : loi juive, application des enseignements de la Torah dans la vie concrète [3] Tal Yam : nom donné par les extrémistes juifs à la maison palestinienne qu’ils ont investie et rebaptisée pompeusement "avant-poste de Tal Yam" [4] En 1994, un extrémiste nommé Baroukh Goldstein a tiré à la mitraillette sur un groupe de fidèles musulmans en prière. Sa tombe continue d’être un lieu de pèlerinage pour certains extrémistes de droite, en particulier les partisans du "rabbin" Kahana Autres articles écrits par l'auteur : Uzi Benziman Sources Ha’aretz |
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