jeune homme cherche groupe pour se rendre à caracas en vélo rjoindre le prochain FSM

CARACAS À VÉLO, EMBARQUEZ-VOUS?
Proposition folle à l’endroit de fous convaincus

"Il y a assez d’Hommes aux certitudes identiques
pour que, une fois les contacts réalisés par dessus les frontières,
le volume des échanges s’établisse suffisant aux besoins de tous les jours (…)"

Paul-Émile Borduas
Projections Libérantes

Salut à vous, qui que vous soyez.

Mon nom est Alexis Beaudet, j’ai 20 ans et suis présentement à la recherche d’un groupe avec qui partir en vélo à Caracas pour rejoindre le prochain Forum Social Mondial, qui comme vous le savez y tiendra sa version américaine en janvier 2006 (alors que deux autres auront lieu simultanément en Afrique et en Asie)

Avec cette action, j’entends prouver qu’un autre monde n’est pas seulement possible, mais bien qu’un autre monde existe et se bat pour un avenir meilleur. Nous traverserons le continent nord-américain et les quelques 10 000 km qui nous séparent de Caracas par voie de terre, la voie des Hommes de tout acabit, des échanges constructifs et des nouveaux liens; le tout sans gaspiller une goutte de pétrole!

Trop peu de choses sont dites sur le Forum Social Mondial, d’ors et déjà plus vaste et ouvert que son antipode helvétique. Avec ce voyage, nous profiterons d’une visibilité médiatique certaine, ce qui nous permettra d’engager le débat altermondialiste partout sur notre route. À ce sujet, je dois dire que je compte beaucoup sur le mouvement ATTAC pour nous offrir l’avantage de son réseau lors de notre traversée des Amériques. Étant à la base même du FSM, je ne vois pas de meilleur appui pour cette entreprise. De plus, ATTAC-Québec faisant officiellement partie de la branche « Amérique latine » du mouvement, ce voyage serait un bel exercice de solidarité avec les altermondialistes du sud. D’une Amérique à l’autre, un autre monde est possible!

J’ai connu ce mouvement en 2001, alors qu’un groupe de cyclistes passait dans mon village pour se rendre au sommet des Amériques de Québec. Nous avions discuté, et j’avais choisi de m’y rendre malgré mon jeune âge et mon manque de connaissances sur la mondialisation. Je me sentais concerné et j’avais le goût d’apprendre. Cet événement fut la porte d’entrée de mon militantisme. Plus récemment, une conférence avec Robert Jasmin sur le FSM m’a fait prendre conscience que l’action que je prévoyais accomplir seul devait être prise en groupe, que la force et la portée n’en seraient que décuplées. C’est pourquoi j’attends beaucoup de ce mouvement, mais je ne m’y cantonne pas. J’envoie aussi cette missive au Campement Jeunesse Québécois et je demande à tous ceux qui la recevront de la faire passer à tous les groupes, organismes, ou individus pouvant être intéressés par cette action. Nous avons des réseaux, utilisons-les à bon escient!

Le projet n’est pas encore fixé, mais je puis dire aux intéressés que dans ma caboche un départ début août serait souhaitable. Nous disposerions alors de cinq mois pour parcourir dix mille kilomètres. Sachant qu’un bon cycliste peut réaliser ce voyage en moins de cent jours à raison de 150 km par jours sans trop se fatiguer (je parle avec expérience), une marge de manœuvre de cinq mois devrait être suffisante pour partir plus nombreux avec des cyclistes en tous genres et de tout âge, tout en nous arrêtant beaucoup pour discuter mondialisation avec nos hôtes.

À la fin du mois de mai, j’entends faire le tour des cégeps et universités pour récolter des volontaires. Je ferai aussi un tour des classes pour dénicher deux finissant-e-s en technique d’infirmerie voulant mettre à profit une année sabbatique leur permettant de conjuguer expérience personnelle et professionnelle. Ces personnes seront chargées de nous informer sur les vaccins à prévoir et s’occuperont de nos blessures de guerre lors de l’odyssée.

Je tiens également à rappeler à tous les étudiants qui envisageraient une éventuelle année sabbatique que l’an prochain sera la bonne. Premièrement à cause de mon projet, et deuxièmement parce que la réforme en éducation des libéraux rendra l’an prochain très coûteux pour les étudiants. La grève ne s’étant soldée que par une demi-victoire, le pourcentage des bourses sur le programme de prêts et bourses ne sera revenu à la « normale » (soit ce à qu’il était avant l’arrivée des libéraux au parlement) qu’à l’année 2006-2007. Alors, que faire l’an prochain? Hum…

Une récolte de fonds est également à prévoir pour subvenir à nos besoins en pièces et nourriture. Si nous devons calculer une importante contribution personnelle, je crois que nous pourrons également compter sur l’aide de différents organismes concernés par cette action. Mais, bien que les idées ne me manquent pas, rentrer dans les détails organisationnels n’est pas mon but aujourd’hui.

Ainsi, j’en appelle à tous les fous de la province à se manifester en faveur de ce projet, qui dès lors que vous l’accepterez ne sera plus mien. À tout le moins, j’attends de vous qui lisez ceci de faire suivre la lettre où bon vous semblera. Il importe d’utiliser à plein rendement la technologie et les réseaux qui nous sont offerts.

Pour toutes questions, commentaires, suggestions, applications et autres explosions d’allégresse, veuillez vous adresser à : maud...@caramail.com

Solidairement vôtre et avec enthousiasme,

Alexis Beaudet

P.S. : Je compte sur vous pour faire suivre la lettre!