C'est cette semaine qu'on saura si l'alliance Harper-Duceppe aura raison du gouvernement minoritaire de Paul Martin, lui-même soutenu par le NPD. Tout comme le scandale des commandites, qui est à la source de la crise politique actuelle, le spectacle affligeant auquel on assiste en ce moment n'est qu'une expression un peu plus crue de la déchéance du parlementarisme dans le cadre du système bourgeois canadien.

C'est cette semaine qu'on connaîtra le dénouement de la crise politique qui secoue actuellement la Chambre des communes, à Ottawa. En effet, c'est au plus tard jeudi, selon toute vraisemblance, qu'on saura si l'alliance Harper-Duceppe aura raison du gouvernement minoritaire de Paul Martin, lui-même soutenu par le NPD.

Depuis déjà plusieurs jours, les travaux de la Chambre sont paralysés par les manœuvres de blocage systématiques entreprises par les deux principaux partis d'opposition. Ceux-ci, le Parti conservateur et le Bloc québécois, ont choisi de s'allier pour tenter de renverser le gouvernement libéral -- un geste qui n'est pas aussi contre-nature que certains le prétendent. Car le Bloc, faut-il le rappeler, tire son origine du Parti conservateur, dont il s'était dissocié après l'échec de l'accord du Lac Meech en 1990.

Les journalistes et commentateurs politiques sont unanimes à dénoncer le caractère lamentable et proprement affligeant du spectacle donné par les membres de la Chambre des communes depuis quelques semaines. Mais tout comme le scandale des commandites, qui est à la source de la crise politique actuelle, ce à quoi on assiste en ce moment n'est qu'une expression un peu plus crue de la déchéance du parlementarisme dans le cadre du système bourgeois canadien.

Que le parlement soit devenu un lieu où se déroule un cirque ridicule duquel les discussions sur les véritables enjeux des politiques législatives et gouvernementales sont exclues -- celles-ci étant déterminées, en toutes circonstances et de toutes manières, par les intérêts suprêmes des capitalistes qui détiennent et exercent réellement le pouvoir dans ce pays -- il n'y a là rien de particulièrement nouveau. Comme il n'y a rien de nouveau, non plus, dans le fait que le système parlementaire et l'appareil gouvernemental attirent un tas d'opportunistes et de carriéristes qui souhaitent s'en mettre plein les poches et remplir celles de leurs petits amis. Ce qui ressort actuellement de l'enquête menée par la commission Gomery, ce n'est en fait que la pointe de l'iceberg, la seule nouveauté étant que maintenant que le couvercle de la marmite a sauté, il semble qu'il soit de plus en plus difficile d'empêcher les uns et les autres de se tirer dessus et de se dénoncer mutuellement.

L'an dernier, à la même époque, les Libéraux avaient réussi à se faire réélire et à former un gouvernement minoritaire, au terme d'une campagne électorale assez désastreuse pour les partis bourgeois (partis "ouvriers bourgeois" inclus), qui s'était notamment soldée par un taux d'abstention record de près de 40%. Nul doute que cette fois-ci, si des élections sont déclenchées par la volonté de l'alliance Duceppe-Harper, l'abstentionnisme sera encore plus important.

Le PCR(co) appelle l'ensemble des militantes et militants anticapitalistes et révolutionnaires à se préparer à déployer un énorme blitz d'agitation et de propagande au cours des prochains jours, qui exprimera clairement la volonté populaire de boycotter les élections et de se débarrasser du système capitaliste pourri et corrompu!

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Article paru dans Arsenal-express, nº 49, le 15 mai 2005.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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