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Les Fonds gouvernementaux ternissent l'objectivité d'une organisation

Anonyme, Saturday, May 14, 2005 - 14:31

Diana Barahona

The Guild Reporter
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March 11, 2005

Les Fonds gouvernementaux ternissent l'objectivité d'une organisation
par Diana Barahona, Northern California Media Guild

Au cours de l'année dernière, les articles dans la presse états-unienne portant sur la liberté de la presse ont de plus en plus mentionné une organisation basée à Paris, Reporters Sans Frontières (RSF). Effectivement, malgré sa petite taille et l'absence de principes clairement affichés, RSF a réussi à obtenir la même reconaissance que le Comité pour la Protection des Journalistes basé à New-York qui peut se vanter de compter Walter Cronkite, Dan Rather et Tom Brokaw dans son conseil d'administration.

Il est certain que RSF a adopté de nombreuses causes chères aux journalistes états-uniens. Par exemple, elle était parmi les organisations qui ont demandé le plus fermement au Pentagone une enquête sur le bombardement de l'hotel Palestine, où deux journalistes trouvèrent la mort de façon inexpliquée. Plus récemment, elle a critiqué les procureurs qui s'en sont pris à Judith Miller, Matthew Cooper et d'autres journalistes qui refusaient de révéler leurs sources.

Mais RSF, contrairement à CPJ, est largement financée par des gouvernements, ce qui soulève des questions sur son objectivité. Un examen plus précis des combats menés par RSF - et ceux qu'elle ignore - suggère fortement un parti pris politique orienté en foncion de ses bailleurs de fonds. Malheureusement, l'organisation semble réticente à aborder ce sujet : le représentant de RSF à New York, Tala Dowlatshahi, mit fin à une conversation téléphonique lorsque la question fut posée de savoir si l'oganisation avait demandé l'année dernière des fonds gouvernementaux US autres que ceux déjà accordés par le National Endowment for Democracy.

Peut-être plus révélateur est le parti pris évident de l'organisation sur Haiti. RSF exprima son soutien au renversement du président Haitien, le 29 février 2004, par des forces franco-étatsuniennes et dans le même temps recevait 11 % de son budget du gouvernement français (397.604 euros pour 2003). Selon un journaliste basé à Haiti, Kevin Pina, l'organisation n'a parlé que des attaques contre les radios d'opposition, tout en ignorant les attaques contre d'autres journalistes et animateurs, afin de créer l'impression d'une violence d'état provoquée par les partisans d'Aristide.

RSF a attaqué Aristide pour les meurtres non résolus de deux journalistes, le qualifiant de "prédateur de la liberté de la presse", puis a salué son départ en juillet 2004 dans un article intitulé "La liberté de la presse retrouvée : un espoir à entretenir" [ http://www.rsf.org/article.php3id_article=10888 ]. "un vent de liberté souffle de nouveau sur les stations de la capitale haïtienne" proclamait l'article, ajoutant qu'Aristide - qui n'avait pas d'armée - planifiait un "Un final "néronien" " à la crise qui fût déclenchée par l'invasion, depuis la République Dominicaine, de 300 paramilitaires armés de fusils M-16.

Mais RSF est restée silencieuse sur les lendemains sanglants du coup d'état, même devant les attaques répétées de journalistes. Par exemple, la mort du journaliste de radio Abdias Jean dans un bidonville de Port-au-Prince au mois de janvier dernier, tué par la police, est passée inaperçue auprès de l'organisation, tout comme l'agression par des coups de feu tirés contre le journaliste Raoul Saint-Louis au mois de février et après qu'il ait reçu des menaces de mort et qui doit désormais vivre caché. En fait, à la différence de sa campagne résolue contre Aristide, RSF ne trouve rien à dire sur le gouvernement actuel.

Pina affirme que les histoires racontées dans la presse sur la perte de soutien d'Aristide et le recours à des gangs pour s'accrocher au pouvoir étaient une manipulation d'une opposition créée par le Département d'Etat des Etats-Unis et les médias nationaux et internationaux. La version de l'histoire que les médias - et RSF - ont refusé est celle d'un président très populaire et d'une population qui voulait le voir terminer son mandat. Les opposants d'Aristide ont organisé de grandes manifestations que les médias ont retransmises avec zèle tout en ignorant les manifestations pro-Aristide bien plus nombreuses ; dans le même temps, le plus grand parti politique du pays, Lavalas, fût décrit comme une bande de voyous.

RSF a aussi critiqué le président du Venezuela, Hugo Chavez , accusé d'avoir critiqué les médias privés. Le conflit entre l'administration Chavez et les médias remontent à avant avril 2002, lorsque les quatre chaines de télévision privées ont activement aidé et soutenu un coup d'état militaire contre le gouvernement. La nuit du coup d'état, après des mois de diffusions de discours anti-Chavez et des appels pour "un gouvernement de transition", la station du patron de médias Gustavo Cisnero accueillaient des réunions de comploteurs - dont le futur dictateur Pedro Carmona.

Le président de l'Association des Télévisions Venezueliennes signa un décret pour dissoudre l'assemblée nationale, et pendant deux jours les télés ont censuré les informations sur l'enlèvement du président et la reprise du palais présidentiel par des troupes loyalistes appuyées par des milliers de partisans dans les rues. Aucun propriétaire ou responsable de chaine n'a été poursuivi ou ne s'est vu retirer sa licence d'émettre ; cependant, RSF continue de se ranger du côté des médias privés et contre un Chavez "authoritaire".

Le 26 novembre 2004, RSF a publié un rapport critiquant une proposition de réforme de la loi sur l'audiovisuel à l'Assemblée Nationale du Venezuela ("Reporters sans frontières dénonce une régression de la liberté de la presse" http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12968 ). Par pur hasard ou non, ce rapport a été publié deux semaines seulement après que RSF ait demandé une subvention auprès du U.S. National Endowment for Democracy (NED). Bien que le NED soit officiellement une agence privée, ses fonds sont versés par le Congrès et Controlés par le Département d'Etat.

L'avocate des Droits de l'Homme, Eva Golinger, a découvert que plus de 20 millions de dollars ont été versés par le NED et USAID aux groupes d'opposition et médias privés du Venezuela, dont beaucoup avaient participé au coup-d'état. Le NED a accordé à RSF prés de 40.000 dollars au mois de janvier dernier. Bien que l'organisation ait critiqué Chavez avant le coup d'état de 2002 - bien avant le versement de la subvention - sa demande de subvention auprès d'une agence du gouvernement des Etats-Unis qui tente de renverser le président Venezuelien pose de sérieuses questions sur l'indépendence de RSF, et sur sa volonté de critiquer ses bienfaiteurs.

Ce qui nous amène à l'Irak et le rapport de 2004 de RSF sur l'invasion et ses suites, un rapport radoteur et contradictoire. Par exemple, le rapport signale que le renversement de Hussein "a ouvert une nouvelle ère de liberté... pour les journalistes Irakiens;" dans le même temps, le International News Safety Institute [ http://www.newssafety.com/ ] signale que plus de 44 journalistes Irakiens et leurs assistants sont morts en couvrant le conflit depuis deux ans. De même, RSF affirme que le bombardement du Ministère de l'Information - un crime de guerre selon la Connvetion de Genève - "[mit fin] à des décennies d'absence de liberté de la press". Cette affirmation optimiste est suivie par 11 pages de compte-rendu sur des journalistes tués, blessés, disparus ou emprisonnés.

A leur crédit, le rapport de RSF ne fait pas totalement l'impasse sur la mort de cinq journalistes étrangers par des forces US ou les attaques par missile contre les télévisions Al-Jazeera et Abu-Dhabi. Mais ces attaques et d'autres contre la presse en Irak, comme la fermeture d'Al-Jazeera, n'ont apparemment pas fait trop de mal aux Etats-Unis dans le classement de RSF sur la liberté de la presse dans le monde. Les Etats-Unis occupent une honorable 17e place. En comparaison, le Venezuela est en 77e position.

Mais un exemple révélateur sur la manière dont RSF modère ses critiques contre les Etats-Unis est l'exemple de l'enlèvement du cameraman d'Al-Jazeera Sami Al Haj. Al Haj a disparu en décembre 2001, lors d'un reportage en Afghanistan, pour se retrouver dans le camp de concentration de Guantanamo, où il est toujours enfermé. Non seulement Al-Haj a physiquement disparu, mais a aussi disparu toute référence à lui sur le site internet de RSF, où il n'est mentionné qu'une seule fois depuis un communiqué sur Al-jazeera du 27 janvier. Par contraste, RSF lance régulièrement de grandes campagnes pour les journalistes européens enlevés par la résistance Irakienne.

http://www.newsguild.org/gr/gr_display.php?storyID=2213



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