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Cessons nos guerres intestines!!! Le cancer nous ronge!!!

Socialo, Sunday, May 8, 2005 - 19:28

socialolibertaire

 
Mon texte sans prétentions s'adresse à toutes les personnes se disant ou s'autoproclamant révolutionnaires devant leur ordi ou dans leur salon. Je me demande quand le mouvement de contestation anticapitaliste grandira, quand le CMAQ, la CLAC et les diverses biblairies alternatives seront forcées d'oeuvrer dans la clandestinité et que nous devrons faire des actes révolutionnaires contre le rouleaucompresseur répressif du capital, on aura pas le temps de déblatérer sur des nouvelles catégories, des nouvelles sectes politiques ou sur l'action de Makno en Ukraine agraire de 1917...
Petit texte visant à peut-être cesser les attaques personnelles et construire un véritable réseau solidaire de lutte...

 
Mon texte sans prétentions s'adresse à toutes les personnes se disant ou s'autoproclamant révolutionnaires devant leur ordi ou dans leur salon. Je me demande quand le mouvement de contestation anticapitaliste grandira, quand le CMAQ, la CLAC et les diverses biblairies alternatives seront forcées d'oeuvrer dans la clandestinité et que nous devrons faire des actes révolutionnaires contre le rouleaucompresseur répressif du capital, on aura pas le temps de déblatérer sur des nouvelles catégories, des nouvelles sectes politiques ou sur l'action de Makno en Ukraine agraire de 1917...

Certains échanges sur le CMAQ portant sur le mouvement de communisation (qui n'est pas à mettre à la poubelle, mais à discuter ensemble) me semblent impertinentes. Je doute que vous pourrez rejoindre la "masse" des personnes exploitées que vous prétendez défendre en vous faisant des guerre intestines de clochers en parlant de folklore intello-militant... Les femmes monoparentales, à temps partiel, les sans-abris, les chômeurs, chômeuses , les assistéEs sociaux et la population étudiante post-secondaire qui vient des classes populaires n'en n'ont rien à cirer de vos propos évangéliques de prophètes miracles comme si la Révolution armée au Québec était pour demain, la méchante classe bureaucrate bolchévique arrive au pouvoir bientôt, attention vite des cellules de 30 personnes à Montréal pour les surveiller!

On devrait regarder peut-être plus tôt le PQ et tout le discours référendaire souverainiste qui va prendre la place des débats politiques au Québec dans les prochaines années. Mettons-nos énergies là-dessus pour diffuser et informer les gens de la base qu'on dit défendre sans les consulter et parler avec eux et elles. Détruisons le mythe du PQ comme parti social et construisons nos actions et notre argumentation pour dire haut et fort que le référendum national ne changera pas le système social, économique et politique: le capitalisme. Dénonçons les propos racistes de Parizeau à qui on donne raison dans l'Autjournal sans mentionner que le NOUS pour lui égal: québécois francophones nés ici... ETC...

Il serait intéressant de lâcher nos envolées cybernétiques et de se mettre à l'ouvrage. Je ne nie pas le besoin de faire une Révolution, mais ns ne sommes pas dans une société agraire chinoise en 1945, nie dans une faculté de débats de la Sorbonne en 1968, ns sommes dans une société post-industrielle en 2005 où il y a des manifs de 50 000 pour CHOI FM, et 300 révolutionnaires le 1er mai...
Travaillons d'arrache pied pour faire de l'action directe compréhensive: briser les câlisses de publicités en y mettant des messages politiques ACCESSIBLES, organisons-nous dans nos milieux de travail, scolaires, de quartiers, dans des groupes de défense des immigrantEs, des femmes et homosexueLLes, etc. Avec l'Amérique latine qui s'embrase tranquillement, mais sûrement, donnons-nous les moyens de bâtir une lutte à long terme sur des bases autogestionnaires anticapitalistes, antipatriarcales et solidaires des mouvements sociaux sans en perdre la critique constructive de ceux-ci... Hasta la victoria siempre!!! sans prétention...

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Subject: 
Bien dit
Author: 
patc
Date: 
Mon, 2005-05-09 11:03

Bien dit, socialo.

Par contre je ne vois pas très bien en quoi l'activité du CMAQ serait plus utile sous le couvert de la clandestinité... Notre activité est déjà assez marginale telle qu'elle est actuellement.

La priorité, à mon sens, serait justement de développer des liens avec des bases plus diversifiées de la communauté élargie, faire mieux connaître la pensée radicale du plus grand nombre possible (en passant par un retour à la propagande par le fait, à l'agitation populaire et la sollicitation des sympathies dans les milieux ouvrier, communautaire et autres).

Éducation et action avant tout. Éducation par l'action si possible.

En ce sens, l'activité clandestine, pour reprendre vos mots, est complémentaire à l'activité "légitime", et ne s'inscrit pas contre elle.

Pour ce qui est de la propension qu'ont certains camarades à la logorrhée lyrique/théorique et la diarhhée verbo-moteur, ça n'est pas un phénomène nouveau. J'admet qu'il ne s'agît pas toujours du moyen le plus efficace de persuader le monde de la justesse de l'analyse radicale, mais leurs efforts ne sont pas vains.

Il est difficle de quantifier l'impact qu'ont à long terme les échanges théoriques qui s'épanchent sur le Web, par exemple.

Je suis également de l'avis que c'est dans l'action que la révolution s'écrit, mais je ne voudrais pas nier aux camarades plus "cérébraux" le plaisir de fouiller les confins obscurs de la matière grise radicale.

Ceci dit, pour celles et ceux des lecteur-trices assidu(e)s du CMAQ qui seraient trenté(e)s par l'action, il y aura ce vendredi 13 mai une assemblée d'organisation de Solidarité sans frontières pour la marche Personne n'est illégal, entre Montréal et ottawa, qui aura lieu du 18 au 25 juin.

Faites un tour par www.solidaritesansfrontieres.org pour les détails.

Longue vie au CMAQ!
Nadie es illegal
PAtc.

Un appel à la solidarité
PERSONNE N’EST ILLÉGAL!
La Marche sur Ottawa
Du 18 au 25 juin 2005

Solidarité sans frontières, un réseau montréalais d’individus et de groupes autonomes de réfugié(e)s et leurs allié(e)s, planifient actuellement une marche d’une semaine, entre Montréal et Ottawa, pour attirer l’attention sur les luttes des réfugié(e)s pour la vie et la dignité au Canada et au Québec.

Les quatre revendications centrales de Solidarité sans frontières sont : La régularisation de toutes les personnes sans-statut; La fin des déportations; La fin des détentions des immigrant(e)s et réfugié(e)s; L’abolition des certificats de sécurité.

La condition de sans-statut, la perspective d’être déporté(e) ou détenu(e), et l’existence même des certificats de sécurité sont des facteurs qui contribuent à rendre les immigrant(e)s vulnérables à l’exploitation, la pauvreté, l’insécurité et l’humiliation. Personne ne devrait être forcé de vivre de pareilles situations. Dans le contexte politique actuel, alors que l’État canadien vise à « harmoniser » ses politiques d’immigration avec celles des États-Unis afin de « sécuriser » la Forteresse Amérique du Nord et perpétuer la soi-disant Guerre au Terrorisme, la situation des immigrant(e)s et réfugié(e)s ne fait qu’empirer. Chaque jour, des milliers d’immigrant(e)s et leurs familles luttent contre l’incertitude et l’angoisse engendrées par le processus de criminalisation raciste et anti-pauvre mené par Immigration Canada. Ils et elles sont poussé(e)s à la clandestinité; menacé(e)s de détention ou de déportation vers des conditions sans espoir; sujet(e)s à des critères légaux de discrimination qui ne rencontrent même pas les standards internationaux en termes de droits de la personne. Les immigrant(e)s qui mèneront la marche ne font que revendiquer leurs droits fondamentaux à vivre une vie digne et à espérer un avenir meilleur.

La marche de sept jours sur Ottawa se déroulera du 18 au 25 juin 2005. Nous commencerons à marcher au centre-ville de Montréal, cheminerons à travers quelques uns des quartiers populaires principalement habités par des communautés immigrantes, et poursuivrons ensuite vers l’ouest de l’île.

Au deuxième jour, nous projetons de sortir de l’île de Montréal et de continuer sur l’autoroute qui nous mènera à Ottawa. Nous sommes en contact avec les communautés Mohawk et Algonquins qui parsèment l’itinéraire de la marche. Nous reconnaissons pleinement leur statut de premiers habitants de la terre et nous exprimerons notre solidarité avec leurs luttes pour l’autodétemination. Tout au long de la marche, nous arrêterons dans les villes et villages pour parler aux membres des communautés.
La Marche est un projet d’envergure, qui reflète l’urgence de la situation actuelle des immigrant(e)s. Cette action rappelle d’autres marches similaires qui ont été entreprises par le passé pour revendiquer les droits fondamentaux des travailleurs(euses) et des femmes.

La préparation est intense. Relation externe et démarchage à travers tout le pays, le long de l’itinéraire ainsi qu’à Montréal; support logistique pour une marche d’une semaine; conditionnement physique; programme d’activités pour permettre la participation des enfants; récolte des matériaux nécessaires; organisation d’événements tout au long de la marche; etc.

La solidarité populaire sera cruciale à la réussite de cette marche historique, c’est pourquoi nous vous demandons de participer à cet effort solidaire.

VOTRE SOUTIEN PEUT PRENDRE DIVERSES FORMES :

- participer à la marche ;
- organiser des actions de solidarité dans votre localité une semaine avant, ou pendant, la marche (délégation aux bureaux du gouvernement, piquetage, marche, événement public, etc.) ;
- Appuyer les revendications de la marche (appuis de groupe, envoyer un courriel à l’adresse ici-bas) ;
- nous inviter à faire une présentation sur la campagne et la marche à votre école, centre communautaire, dans votre organisation, centre religieux, etc. (si vous êtes à Montréal) ;
- faire un don ou un prêt, en argent ou en nature, (nourriture, véhicules, chaussures, téléphones cellulaires, carrosse pour bicyclettes, etc.). Toutes les contributions sont bienvenues et NÉCESSAIRES – SVP, contactez nous pour plus de détails ;
- inclure un article à propos de la marche dans votre journal, publication ou bulletin d’information, sur votre site Internet, dans le cadre de votre émission de radio, etc. ;
- nous envoyer des lettres, des enregistrements audio ou vidéo, déclarant votre soutien (nous les utiliserons dans nos démarches de relations externes et également pendant la marche, pour encourager les marcheurs-euses.) ;
- nous envoyer des témoignages personnels en tant que réfugié(e) ou immigrant(e) (là encore, ces témoignages seront utilisé pour les relations externes et pendant la marche) ;
- écrire une lettre à votre député(e) pour exprimer votre appui pour la marche, et aussi pour encourager votre député(e) à s’engager dans un soutien public et tangible pour la marche et pour nos revendications ;
- faire suivre le présent message dans vos réseaux et auprès de vos connaissances, tout en encourageant les appuis et la solidarité ;
- participer aux efforts d’organisation (si vous êtes à Montréal).

SVP, n’hésitez pas à nous contacter pour obtenir plus de détails sur n’importe lequel des points mentionnés, ou pour toute autre raison.

De plus, nous sommes en train de contacter les communautés qui se trouvent le long de l’itinéraire et à Ottawa afin de déterminer quels types d’appuis spécifiques nous aurons besoin de la part de ces différentes communautés. Si vous vivez à Ottawa dans l’une ou l’autre des communautés situées sur la route entre Montréal et Ottawa, SVP entrez en contact avec nous pour déterminer comment vous pourrez nous aider

Nous vous remercions d’avoir pris le temps nécessaire à lire cet appel à la solidarité et d’y répondre. Nous avons hâte d’être en contact avec vous et nous sommes persuadé(e)s qu’avec votre soutien notre lutte commune sera couronnée de succès.

Solidarité sans frontières
Le comité de relations externes de la Marche sur Ottawa
sans...@resist.ca
Tél. 514.859.9023


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Subject: 
La communisation comme réponse et riposte
Author: 
calvaire01
Date: 
Tue, 2005-05-10 16:22

Le mouvement de commmunisation s'inscrit dans des pratiques sociales très concrètes de notre point de vue en permettant de s'organiser sur des bases autonomes et communisatrices qui nous redonnent le pouvoir de créer ensemble nos propres formes de vie qui s'opposent au mouvement du Capital qui structure et restructure les gens dans leur vie même et les maintient dans la pauvreté systémique. Le Capital est tout-puissant et donne pour faire taire la contestation et empêcher les révolutionnaires de s'organiser sur leur base propre, en-dehors de la communisation n'existe qu'un démocratisme de moins en moins radical qui ne veut que de meilleures bureaucraties, donner un visage humain au capitalisme et vivre dans un monde gouverné doucement qui permet aux gens de s'asservir doucement mais sûrement. Ces gens se verront de toujours réduits aux mouvements du capital qui un jour donnent pour se re-légitimer (ce à quoi mène la sociale-démocratie, le syndicalisme...) et l'autre jour reprennent quand il est plus puissant (mesures néolibérales...).

Nous n'attendons plus rien de ce système qui ne fait que perpétuer la domination et nous ne voulons plus juste nous battre pour les miettes du Capital, de l'État... qui assurent notre domination.

« S’organiser veut dire : partir de la situation, et non la récuser. Prendre parti en son sein. Y tisser les solidarités nécessaires, matérielles, affectives, politiques.

Nous nous organisons par une constellation expansive de squats, de fermes autogérées, d’habitations collectives, de rassemblements fine a se stesso, de radios, de techniques et d’idées. L’ensemble relié par une intense circulation des corps, et des affects entre les corps. Entre autres...

Comme disent certainEs, nous avons déjà commencéEs.

La prochaine révolution sera communisation de la société, c’est-à-dire sa destruction, sans période de transition ni dictature du prolétariat, destruction des classes et du salariat, de toute forme d’État ou de totalité subsumant les individus... Communisation - Christian Charrier

La prochaine révolution sera cela et bien d’autres choses (mais qui ne seront plus des choses). Mais elle ne partira pas de nulle part. Ainsi donc la communisation comme révolution sera le processus généralisé, mais en attendant, nous construisons les fondements de cette communisation, nous livrons la guerre révolutionnaire (que nous pourrions appeler aussi grève humaine) qui ne trouvera son aboutissement que dans la révolution comme communisation généralisée. Et encore là, ce ne sera qu’un début : le début d’une véritable nouvelle histoire comme le pensait Marx, une histoire commune créatrice...

Hasta la communisacion siempre ! »


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Subject: 
À pied levé, camarade...
Author: 
patc
Date: 
Tue, 2005-05-10 20:27

il y a longtemps que nous avions échangé des mots ici.

Ne serait-ce que pour reprendre cette discussion inachevée sur l'anti-intellectualisme, j'aimerais te poser cette question concernant le choix des mots.

Dans cet extrait:

>>La prochaine révolution sera communisation de la société, c’est-à-dire sa destruction, sans période de transition ni dictature du prolétariat, destruction des classes et du salariat, de toute forme d’État ou de totalité subsumant les individus... Communisation - Christian Charrier>>

l'auteur évoque la destruction de la société sans clarifier pourquoi il fait équivaloir communisation et destruction.
Admettons que l'on souhaite réellement la "destruction" de la société, encore faudrait-il bien définir les termes employés.

Par société on entend ici, je suppose, l'amalgame des règlements et mécanismes capitalistes, des bureaucraties exclusionnistes, des réflexes conditionnés et comportements programmés, du mensonge démocratique et de tous ces petits trésors propres à la civilisation occidentale avancée. Fiction permanente.

On usurpe alors le terme, à l'instar de la culture de masse, qui confond volontiers "société" et "société de consommation".

La société n'est pas cet amalgame. Pour souhaiter la destruction de la société, il faut aussi expliquer que ca n'est pas le groupe social lui même qui est visé par la destruction (des images sanguignolentes projetées dans les esprits des gens ne les convaincra pas du bien fondé de l'argument, profondément social, qui est produit), mais bien les représentations, mentales ou physiques, du système capitaliste.

Si on évoque la destruction purement symboliquement, il faut l'expliquer, sans quoi la masse critique sera rebutée inutilement.

Si au contraire on invoque une violence incarnée, toujours tournée vers le système capitaliste - ultime manifestation de la violence et de la destruction - il me semble crucial de préciser que le geste est posé dans le respect et l'amour pour la vie.

Le meurtre, l'élimination, sont des comportements antisociaux, jusqu'à preuve du contraire.

C'est la distinction qu'on oublie trop souvent.

Pour te connaître un peu Calvaire, je t'imagine assez difficilement armé d'une machette au tranchant finement aiguisé, te précipiter sur un groupe de cadres capitalistes (ou maoïstes) pour les hacher menu comme dans un film de Mel Gibson.

Je me demande à quoi sert de nourrir une imagerie violente dans la rhétorique. Ça ne sert pas la cause à mon avis. C'est un reproche que je ferais aussi bien aux anars plus destroy et aux Mao. On aime toujours plus l'ironie et les propos optimistes, soient-ils révolutionnaires, que les boutades impulsives, les chicanes idéologiques et les propos démesurés.

Une certaine parcimonie dans le choix et l'usage de certains mots profiterait sûrement à l'image du radicalisme.

Pour ce qui est du contenu du message, bien dit, comme toujours.

peace

Patc.


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Subject: 
Destruction et guerre
Author: 
calvaire01
Date: 
Thu, 2005-05-12 10:17

La Société est l'ensemble organique autoritaire, hiérarchique, réificateur... d'institutions sociales qui dominent et régulent les mondes humains : généralement unifiées par des États mais qui pourraient l'être par autre chose comme une fédération par exemple : entreprises, système judiciaire et pénitencier, polices, institutions scolaires, familles comme premier processus social d'aliénation et de domination...

Cette unité instituée sera détruite dans le mouvement de communisation comme destruction de toute médiation sociale et politique donc de toute Organisation unitaire (États, Fédérations, Programmes...): sans période de transition ni dictature du prolétariat, destruction des classes et du salariat, de toute forme d’État ou de totalité subsumant les individus...

Ce processus présuppose une violence qui sera forcément exacerbée entre les puissances dominantes et ce processus de communisation. Et les étatistes pourraient dans ce cadre agir contre les forces révolutionnaires et donc se livrer à la guerre et la guerre est toujours violente.

Salutations révolutionnaires,
Calvaire


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Subject: 
Pour la bonne mesure
Author: 
patc
Date: 
Thu, 2005-05-12 13:31

Trouvé à http://atilf.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/affart.exe?19;s=2490078825;...

SOCIÉTÉ, subst. fém.
I. A. État de vie collective; mode d'existence caractérisé par la vie en groupe; milieu dans lequel se développent la culture et la civilisation. Individu et société; nature et société; l'homme en société; vivre en société; concept, conception de la société.
[P. oppos. à individu] Si chacun de nous vivait d'une vie purement individuelle, s'il n'y avait ni société ni langage, notre conscience saisirait-elle sous cette forme indistincte la série des états internes? (BERGSON, Essai donn. imm., 1889, p. 110). C. H. Cooley le seul sociologue américain qui ait conçu la réalité sociale comme un tout et qui ait insisté sur l'impossibilité d'opposer l'individu et la société comme les termes d'une alternative (Traité sociol., 1967, p. 16).
[P. oppos. à nature] Jamais l'homme n'est en face des conditions de sa propre activité. La société fait écran entre la nature et l'homme. Être en face de la nature et non des hommes, c'est la seule discipline. Dépendre d'une volonté étrangère, c'est être esclave (S. WEIL, Pesanteur, 1943, p. 156):

1. .... [Rousseau et Montesquieu] admirent comme base de la science de la société, ou du moins établirent dès l'entrée la bonté native de l'homme, et un prétendu état humain de pure nature antérieur à la société, et meilleur que la société. « L'homme est né bon, dit J.-J. Rousseau, et la société le déprave... Tout ce qui n'est pas dans la nature a des inconvéniens, et la société civile plus que tout le reste ».
BONALD, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 90.

B. 1. Vieilli. Ensemble de relations éphémères ou durables, de rapports organisés ou fortuits que les êtres humains entretiennent entre eux. Ils partirent. Cette séparation me brisa le cœur. Ma société intime, presque réduite à ma famille, se trouvoit diminuée de ceux qui en faisoient le charme le plus précieux (FIÉVÉE, Dot Suzette, 1798, p. 33). Ces hommes (...) n'ayant point une soirée à donner à l'amitié et à la société! Ouvriers solitaires et renfoncés, vivant loin de la vie, avec une pensée et une œuvre! (GONCOURT, Journal, 1860, p. 711).
2. P. méton.
a) Compagnie, présence habituelle de quelqu'un. Synon. fréquentation. Société agréable, aimable; recherche de la société des femmes. Toute la maison a été dîner hier chez monsieur de Warberg, et comme la société de sa femme m'ennuie, j'ai pris le prétexte de ma santé pour rester chez moi (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1666). Mon ami Shaw (...) dit que désirer la société permanente d'une jolie femme, jusqu'à la fin de ses jours, c'est comme si, sous prétexte que l'on aime le bon vin, on voulait toujours avoir la bouche pleine (MAUROIS, Sil. Bramble, 1918, p. 132).
b) En société (avec). En compagnie (de). Je suis toujours languissant et faible, peu expansif, et taciturne en société (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p. 224). L'homme isolé, peut souvent plus qu'en société avec mille autres (ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1937, p. 74).
P. anal. [À propos de plantes] Originaire d'Amérique du Nord (...), le sapin géant y vit en société avec (...) le thuya et diverses autres espèces (COCHET, Bois, 1963, p. 43).
c) Vieilli. Ensemble, réunion de personnes. Oh! la banban [Gervaise qui boite]! Et ce mot: la Banban, courut dans la société (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 442). Après le dîner, il faut que je parte (...). Je quitte la société et je redescends du côté du faubourg Saint-Honoré (VALLÈS, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 321).
Jeu de société. Jeu (p. oppos. aux jeux et sports de plein air) qui réunit plusieurs personnes. Une dévote qui ne pouvait à seize ans souffrir qu'on l'embrassât dans des jeux de société (SENANCOUR, Obermann, t. 2, 1840, p. 28). À la danse je préférais les petits jeux de société et les charades qui étaient en grande faveur chez mon parrain (FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 505).
d) En partic. Groupe de personnes entretenant des relations mondaines, qui se réunissent pour se distraire, pour le plaisir de la conversation. Société brillante, mondaine, parisienne. On y jouissait d'une société fort agréable en hommes et en belles dames (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p. 96). La princesse savait le regret qu'avait Mme de Cambremer d'être restée à la porte de la haute société aristocratique, où personne ne la recevait (PROUST, Fugit., 1922, p. 665).
Talent de société. Talent propre à distraire dans une réunion de salon. Il m'eût peut-être fait du tort: ses talents de société éclipsaient les miens; il devenait le héros de la fête (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 332). Surtout avec moi, qui n'ai rien que mon génie, et qui suis (...) absolument dépourvu de brillant, et sans conversation, et sans talent de société, et presque sans intelligence après tout! (LARBAUD, F. Marquez, 1911, p. 157).
Vers de société. Vers faciles propres à distraire dans une réunion de salon (d'apr. LITTRÉ).
La société. L'ensemble des personnes qui ont une vie sociale ou mondaine. On ne peut vivre dans la société après l'âge des passions. Elle n'est tolérable que dans l'époque où l'on se sert, de son estomac pour s'amuser, et de sa personne pour tuer le temps (CHAMFORT, Max. et pens., 1794, p. 36). La (bonne) société. Synon. le monde, le gratin (fam.), la haute (fam.). Proust prit son essor dans la société lors de l'affaire Dreyfus, chez Geneviève Halévy (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 103).
La haute, la meilleure société. L'ensemble des personnes les plus connues pour leur naissance, leur fortune, leur culture, leur influence, leur pouvoir, etc. Synon. le grand* monde. Les trois quarts de ses personnages [de M. Ohnet] appartiennent à la meilleure société, sont ducs, marquis ou comtes: dans chacun de ses romans vous trouverez la description consciencieuse d'un vieux château de famille (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 351). Elle était retournée à Paris et y avait institué un ouvroir, tâche qui l'avait mise en rapport avec la haute société parisienne (BILLY, Introïbo, 1939, p. 28).
La bonne société. L'ensemble des personnes importantes, dont les idées, les manières sont conformes aux valeurs en vigueur. Il faut bien que tu lui montres que nous connaissons de la bonne société, quelque chose d'élevé (JANIN, Âne mort, 1829, p. 142). Un inspecteur général me protégeait, la bonne société d'Aurillac voulait bien me recevoir, ma jeune femme me portait l'affection la plus tendre (SARTRE, Mots, 1964, p. 153).
II. A. Communauté organisée d'individus conçue comme une réalité distincte de l'ensemble des individus qui la composent. Société idéale, future. C'est dans la société enfantine que les histoires de fées et de lutins, après avoir émerveillé les grandes personnes, trouvent leur suprême auditoire (DÉVIGNE, Légend. de Fr., 1942, p. 13):

2. Non, dit-on, la société n'existait pas; les hommes étaient agglomérés, mais point associés: la constitution arbitraire de la propriété et de l'état, ainsi que le dogmatisme intolérant de la religion, le prouvent. Rhétorique pure: la société existe du jour où les individus, communiquant par le travail et la parole, ont consenti des obligations réciproques et donné naissance à des lois et à des coutumes. Sans doute la société se perfectionne à mesure des progrès de la science et de l'économie...
PROUDHON, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 372.

Société conjugale. Communauté dont l'équilibre repose sur la vie de couple. Faites régresser au delà d'un certain point la division du travail sexuel, et la société conjugale s'évanouit pour ne laisser subsister que des relations sexuelles éminemment éphémères (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 24). Les diverses adaptations sollicitées par la société conjugale et par les nouveaux groupements familiaux achèvent cette mise en place de la personnalité (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 153).
P. anal. Communauté organisée d'animaux. Deux méthodes mathématique et attrayante qui régissent l'ensemble de l'univers matériel et les sociétés d'animaux industrieux (FOURIER, Nouv. monde industr., 1830, p. 73). L'homme d'aujourd'hui, né de l'évolution biologique et prenant sa place, simplement sa place, dans la hiérarchie des sociétés animales après la société simple de certains insectes, de certains oiseaux comme les chauve-souris, les sociétés d'animaux migrateurs comme celle des hirondelles, ou celle des bandes de criquets, enfin les sociétés à travail collectif dont le modèle est fourni par les castors, les termites, les abeilles (Univers écon. et soc., 1960, p. 62-15).
P. métaph. La statue est seule. Même dans une société de statues, chacune est seule; il y a donc du sauvage et du rustique dans la statue (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p. 219).
B. 1. Communauté d'individus organisée autour d'institutions communes (économiques, politiques, juridiques, etc.) dans le cadre d'un état ou plus généralement dans le cadre d'une civilisation à un moment historique défini. Société actuelle, ancienne, moderne, de classes; crise, problème de société; rôle de la femme dans la société. Les sentiments, la culture, le bonheur; j'ai besoin de penser que dans la société sans classe l'humanité s'accomplira sans rien renier d'elle-même (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 195).
[L'accent est mis sur les instit. pol., jur., etc.] Société démocratique. J'ai vécu (...) [le système politique] qui résultait de la constitution de 1790, le système républicain de 1793, le système de guerre et de conquête sous Buonaparte, et enfin l'établissement d'une nouvelle société basée seulement sur les besoins des hommes (DELÉCLUZE, Journal, 1827, p. 413).
[P. oppos. à société politique] Société civile. La société civile n'est évidemment pas née en juin 1988 (...). C'est même une réalité permanente, puisqu'on pourrait la définir comme ce qui, dans la société, n'est pas directement la société politique, c'est-à-dire qu'elle n'exerce pas le pouvoir d'État (La Croix, 19 juill. 1988, p. 9, col. 1).
[L'accent est mis sur l'organ. écon.] Société bourgeoise, capitaliste, industrielle, libérale, paysanne, socialiste. Rome était essentiellement une société agricole et guerrière (DURKHEIM, Divis. trav., 1902, p. XXII). Keynes est mort et, avec lui, les politiques du « plein emploi ». La question qui se pose maintenant est: la troisième révolution industrielle va-t-elle conduire à la société du chômage ou à la société du temps libre? (Le Nouvel Observateur, 4 déc. 1978, p. 81, col. 2).


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Subject: 
La société...
Author: 
calvaire01
Date: 
Thu, 2005-05-12 22:12

Évidemment cette conception du concept de Société en est une qui restreint son sens pour mieux la cerner comme ensemble institutionnel. C'est une défition proprement sociologique au sens de la sociologie comme discipline. Et le concept de Société a plusieurs sens. Mais la destruction de la Société, c'est celle de cette ''Société''. J'admettrai facilement que j'aurai dû préciser que c'est un des usages du concept.


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CMAQ: Vie associative


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