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Argentine : Au-delà du salaireAnonyme, Sunday, March 27, 2005 - 09:46 (Analyses)
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AU-DELA DU SALAIRE Réflexions à partir de la lutte des travailleurs du métro de Buenos Aires. Cela a été d’une décennie de gel des salaires où le pouvoir d’achat était attaché à la perverse Loi de Convertibilité. L’unique manière d’obtenir des augmentations était de sacrifier les clauses des conventions collectives, ce qui flexibilisait les droits acquis pendant des décennies de lutte. Les syndicats qui résistèrent à ce troc sinistre de l’ajustement perpétuel qu’exige le capitalisme et qui ne flexibilisèrent pas leurs conventions ont été peu nombreux. LE MAL VIVRE Le chantage du chômage et la précarisation endémique dans les relations de travail du nouveau siècle, ont servit de dispositifs pour empêcher des exigeances de salaires post- dévaluation, malgré la terrible détérioration du pouvoir d'achat. (3) Récemment, dans le dernier semestre de l'année dernière, la revendication nécessaire et, qui avait été mise de côté, a surgit. Et ce qui ne s'était pas passé depuis plus de dix est arrivé : le retour de la demande salariale. Ce furent les travailleurs du métro de Buenos Aires et des entreprises de téléphonie -pas par hasard deux grandes privatisées- ceux qui ont indiqué le chemin et généré les luttes les plus significatives de la nouvelle étape. LE REVEIL LE BIEN VIVRE Ce qui transparaît dans toutes ces années de résistances et d'organisation est la bataille quotidienne pour le contrôle du terrain. Le scénario construit par la direction de l'entreprise est le non-lieu de la routine irréfléchie et mécanique du voyageur, avec ses caractéristiques d'automatisation et d'absence de relation. De son côté, la construction du collectif "des taupes" du métro articule les singularités (ce qui est différent des individualités) dans un procesus de construction qui donne du sens au collectif de travail face au vide créé par Metrovias. Cette urgence subjective d'humanité multiple, non seulement aide à raccourcir les temps des voyageurs pressés, mais diminue, à chaque interruption contestataire, la souffrance du travail forcé auquel nous a condamné le système. Notes : (1) Officiellement, le taux de chômage, après avoir atteint 25%, est de 14,8 %, mais il prend pas en compte les chômeurs qui "bénéficient" d'un plan social (150 pesos/40 euros). (NdT). (2) On estime le nombre d'entreprises récupérées par leurs travailleurs à environ 200 avec à peu près 10 000 personnes concernées. (NdT). (3) Metrovias recoit 65 millions de pesos de subventions de la part de l'Etat. Le nombre de passagers a augmenté de 73 % et la valeur du ticket a augmenté de 77 % depuis que cette entreprise a prit la concession du métro. Les 39 personnes du directoire de Metrovias gagnent 480 000 pesos par mois. (NdT) (4) Le seuil de pauvreté est estimé officiellement à 750 pesos par mois pour une famille type de quatre personnes. Mais l'on évalue à 1 800 pesos le revenu nécessaire pour satisfaire les besoins élémentaires (nourriture, logement, eau, électricité, habillement, transport...). Le salaire minimum est actuellement en Argentine de 450 pesos (120 euros). Mais 49 % des travailleurs ne sont pas déclarés (au noir) et touchent donc un salaire inférieur et ne bénéficient pas de protection sociale. (NdT). Jorge Muracciole |
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