Brève réaction face à la couverture de presse des actions étudiantes de la CASSÉ du 23 mars.

Enfin, il était temps, que trop même, pour qu`un mouvement se lève pour tenter de stopper la machine néo-libérale de démolition des acquis sociaux, machine mise en branle depuis plusieurs années et dont le gouvernement Charest en a passablement accéléré le fonctionnement. Les étudiantes et étudiants, en déclenchant la grève générale illimitée sur la question des prêts et bourses et, ne l`oublions pas, sur l`accessibilité en général à l`éducation, ont non seulement mis ce gouvernement au pied du mur mais il ont aussi permis de révéler les contradictions des autres acteurs sociaux.

Les flottements des directions de la FEUQ et de la FECQ, pour ceux et celles qui connaissent leur historique, ne sont que trop prévisibles: poussées par leur base, elles tiennent le fer de la grève au chaud tout en laissant entendre qu`elles ne sont pas fermées à un compromis sur la question de la coupure de 103 millions de $, réduisant d`ailleurs ce conflit à cette seule question alors que d`autres points sont en litiges comme la dégradation du système d`enseignement, la privatisation rampante, la menace "d`autonomisation" des CÉGEPs, etc..

De son côté, le mouvement syndical qui est engagé, au niveau du secteur public, dans de difficiles négociations avec le gouvernement Charest, reste d`une passivité désarmante. Ou, il appelle à tout simplement baisser les bras comme on a pu l`entendre de la bouche de Henri Massé de la FTQ quand ce dernier, mardi le 22 mars, conseillait aux étudiantes et étudiants de faire des compromis sur le 103 millions. On peut voir là un judicieux conseil venant de quelqu`un d`aussi expérimenté dans l`art de la négociation: diminuer vos demandes à un point tel qu`en bout de ligne, vous n`aurez pas grand chose!
Quant aux divers partis d`opposition, ils grenouillent en espérant pouvoir récupérer quelque chose de ce mouvement qui leur soit utile dans leur petite politique partisane. Il faut avoir peu de mémoire pour ne pas se souvenir ("Québec, je me souviens", tu parles!) que c`est les politiques du PQ (déficit zéro et compagnie) qui ont amorcé la démolition sociale que poursuivent les libéraux...

La grève étudiante a donc été un révélateur. Elle s`accompagne de "casse" (blocage du port de Montréal, etc.) décriée dans tous les médias. On peut cependant se demander qui sont les véritables "casseurs" au moment même où Québec décide, le même jour du blocage du port de Montréal, de procéder à une coupe de 150 millions de $ sur le dos des prestataires de l`aide sociale...
La grève étudiante sera, peut-être, ce grain de sable que beaucoup espéraient pour stopper, ne serait-ce qu`un temps, cette machine de destruction sociale. Elle constitue aussi un appel à la responsabilité auprès des acteurs sociaux (groupes communautaires, mouvement syndical) qui oeuvrent avec les populations qui subissent au quotidien les impacts de ces politiques, un appel à ne pas rester passif mais à passer à l`action. Enfin!