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Le CUL et Splendeurs et misères des luttes étudiantes

calvaire01, Wednesday, March 16, 2005 - 03:12

CUL

Il y a une sécession à mettre en place, une sortie consistante de l'Université à construire, une désertion du salariat épuisant à organiser, des sensibilités qui doivent s'exprimer.

Voici un texte très inspirant venant du CUL (Comité Universitaire de Libération), un collectif de France qui se vit comme partie prenante del'autonomie, de la communisation et de la grève humaine

le site est : http://mattam.ath.cx:81/

le PQ (synonyme de papier de toilette) est leur journal

Université

Splendeurs et misères des luttes étudiantes
La disconvenance contre l'entrepreuneuriat mouvementisite
Le vendredi 14 janvier 2005.
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Ceci est un texte du PQ qui est en train de paraître. le voici, sur ce site, en exclusivité... Sans les italiques, et avec un pseudo... En gros, ce serait vachement mieux sur format papier.

Chaque année, à la même période, le traditionnel " mouvement étudiant " tombe comme les feuilles mortes. A plusieurs reprises déjà, nous avons vécu la remise en cause de la réforme LMD-ECTS. Cette rentrée encore, un " mouvement " aura sûrement lieu, comme par tradition. Nous verrons encore : AG, piquets de grève, discours alarmiste sur la-nouvelle-mesure-qui-est-un-nouveau-pas-dans-la-marchandisation-de-l'université. L'éternelle pièce retrouvera ses acteurs principaux, entre le spécialiste ès réforme, le syndicaliste qui pousse au calme, la masse passive des étudiants qui votent n'importe quoi, pourvu qu'ils justifient leur désir de ne pas aller en cours, et de ne pas trop s'engager. Une fois de plus, quoiqu'il arrive autour de ce motif, ce sera un échec. Même si le gouvernement recule, nous resterons dans un système universitaire qui n'a d'autre sens que de nous résigner à ce monde, qui n'a d'autre sens que de produire dans le flux - ou de reproduire, avec notre consentement d'unité travaillant à se faire reconnaître, la séparation, la vie déliée et absurde à laquelle les générations précédentes se sont déjà condamnées.

La lutte étudiante, sous un certain angle, reflète bien ce monde dans tout ce qu'il peut avoir de plus sordide. La bureaucratie qu'elle occasionne, avec ces différentes commissions, l'ennui mortel qui gagne chacun des participants aux AG, les revendications collectives bidons sans rapports avec les aspirations subjectives, le jeux des rivalités mesquines, la volonté de faire-masse, la pensée-slogan sont dans la continuation du désert et du vide propre à la société spectaculaire. Le " mouvement " fait presque figure de passage obligé dans l'acceptation du " principe de réalité de Monoprix " que les psys rabâchent. Mais la lutte étudiante exprime aussi d'autres choses, qui, quoique toujours inhibées, sont en opposition véritable avec cet enfer devenu destin. Le refus de la " privatisation de l'université " n'est que l'avatar modéré et syndical d'un puissant refus du travail salarié avec ses petits chefs, ses tâches inutiles et la vie pourrie qu'il engendre - destin de travailleur auquel les grévistes se sentent tous confusément condamnés pour le pire. Une réforme quelconque, seule, ne pourrait provoquer une telle rage dans les discours d'AG ou une telle présence quotidienne sur les piquets de grève matinaux. Le gréviste ne sacrifie pas ses cours, son sommeil, ses habitudes pour maintenir la session de septembre ou par amour du système antérieur, il le fait tout simplement pour participer à la création commune d'un événement qui pourrait changer l'ordre du monde, pour qu'enfin il se sente pouvoir faire quelque chose dans ce monde conformément à ses désirs. Les grévistes n'ont pas encore pris parti pour ce monde ; et le mouvement qu'ils engendrent, avec ses vides et ses liens en construction, leur montre à la fois leur impuissance et le fait que l'atomisation n'est pas inéluctable. Néanmoins, s'ils n'ont pas encore pris parti pour ce monde, ils se placent à l'intérieur de celui-ci, et c'est dans des formes rituelles que les grévistes vont agir. C'est finalement dans la lutte qu'ils finissent, à la suite des syndicalistes, par accepter ce monde qui, pour solide qu'il soit, leur offre un terrain de jeu molletonné à leurs désirs de changements démocratiques. Dans la lutte étudiante s'expérimente l'espoir d'aménagements possibles du système, espoir qui soutient l'ambition affichée du gréviste d'être, dans le futur, le diamant pur dans le tas de merde du monde du travail. Quand on prend goût au réformisme, par les grèves à revendications ou autres, on se résigne à ce monde.

"Les étudiants", c'est aussi cette entité que le mouvement étudiant doit toucher. C'est l'éternelle figure qui revient, cette masse dont on se demande si elle va suivre… " Les étudiants ", pour le mouvement et les syndicats, c'est la matière qu'il s'agit d'informer, l'objet informe qui, dès qu'il sera au courant, s'érigera fièrement contre l'injustice. " Les étudiants ", c'est " l'homme de la rue " universitaire, l'inconnu qui se méfie de la manipulation, de la politique, celui qu'il faut ménager, apprivoiser, au risque de voir le mouvement échouer. " L'étudiant " incarne l'Autre du gréviste fiérot de son analyse critique. " L'étudiant " est la figure de l'humanité haïe par le gréviste : cette humanité télévisée, manipulée, consommatrice, dépolitisée dont le gréviste se plaît à se distinguer. " Les étudiants " est cet objet-masse auquel il suffirait d'un déclic, d'une étincelle ou d'un électrochoc (au choix selon la profondeur de son aliénation supposée) pour qu'il devienne sujet politique. Il est la figure de la passivité, de l'éternel mineur. " Faire de l'information ", sensibiliser pour faire que certains parmi ces Autres se lèvent. Comme si les informations avaient fait naître mécaniquement le mouvement, comme si être gréviste était le signe sûr d'une intelligence critique… Les discours épurés, sordidement soft des divers mouvements - car il faut bien plaire à " l'étudiant " - sont tels car ils visent exclusivement un inconnu, une entité qui n'existe pas, et qui réagirait rationnellement à des messages. Les discours de " sensibilisation ", stéréotypés par tradition syndicale, manquent toujours ce qui fait véritablement se mouvoir les grévistes eux-mêmes, ce qui les fait sensiblement agir et qui relève peu d'une rationalité ou d'informations. Si chacun doit apprendre par cœur son discours de combat, c'est bien parce que ce discours est bel et bien inhabitable sauf pour ces rhéteurs spécialistes qui sauront toujours parler à vide. Il nous semble qu'à force de se focaliser sur " les étudiants ", les grévistes tendent toujours à nier ce qui les prend intensément, ce qui les pousse avec force - il est vrai aussi que nous faisons d'ordinaire preuve d'une certaine pudeur avec les inconnus. Et peut-être est-ce bien dans ce refoulement que se trouve la racine des échecs successifs. Car les grévistes ne parlent jamais avec des inconnus, ils parlent toujours avec des personnes dont ils sont éminemment proches en terme de vécu sensible : ne partagent-ils pas avec eux, pourtant, l'angoisse d'un travail pourri, le sentiment d'isolement, l'arrivée prochaine d'un petit quotidien mesquin ? C'est toujours la disconvenance qui pousse le gréviste à agir. C'est cette disconvenance qui, par-delà les revendications du jour, le relie aux autres, qu'ils soient grévistes ou non - anti-grévistes mis à part. La disconvenance est toujours lisible sous sa forme positive dans les mouvements, quand se montrent des engagements intenses, presque vitaux, quand affleurent des discours qui prennent véritablement aux tripes, quand on sent que quelque chose d'important se passe. Quand, contre le vernis rationnel et informatif des discours, perce le rejet de ce monde (et non simplement de ce qui fournit un prétexte au mouvement) et le désir de le modifier radicalement. C'est un souci d'en finir avec la disconvenance qui pousse à la constitution de ces moments qui, sans rapports directs (et le professionnel de la grève le soulignera toujours) avec la lutte, sont l'expression de désirs de partages et de rencontres, comme ces petits " ateliers " de réflexion et d'action en marge des " comités de grève " ou les repas collectifs.

La disconvenance est systématiquement refoulée du mouvement pour son manque de sérieux et d'objectivité, pour son côté " petit-bourgeois individualiste " - l'éternelle rengaine des leaders syndicaux en mal de domination. On préférera toujours parler de " l'étudiant " et de " la Réforme ", de la " nécessité d'élargir la lutte ", de la " précarité " et du " contexte global de casse des droits sociaux ", bref, user de la novlangue de ceux qui refusent la dimension subjective de leur engagement. Cela n'empêche pourtant pas la disconvenance de jouer de manière implicite, d'offrir, par la force engagée pour s'en arracher, tout ce qui fait la joie de la lutte collective.

Reconnaître la disconvenance constitue un premier pas dans la nécessaire réappropriation de notre vécu commun. Car c'est bien à cause de cette absence que des mouvements creux commencent et échouent : fondés sur des problèmes spectaculaires - ces " problèmes " qui, en définitive, ne nous touchent que superficiellement, les diverses réformes, nos " droits en danger " - les mouvements étudiants ordinaires deviennent vite vides de sens, et l'énergie collective se tarie, s'évapore. On s'épuise vite lorsque la ressource qui nous meut révèle sa stérilité, son incapacité à nous faire persévérer dans notre mouvement ; une lutte ordinaire "en réaction à" retombe bien souvent faute de ne pas avoir su changer de ressource, faute de ne pas avoir reconnu ce qui constituait le ressort central de l'action de chacun. Les mouvements, et leurs porte-parole, s'engagent dans une problématique de la survie dont ils ne parviennent pas à se dépêtrer. Comme s'ils étaient seulement pris par une peur de la dimension matérielle de leur vie future. Et pourtant. Parler de " précarité étudiante " en termes économiques est bien faible à côté de la réalité hiérarchique, bureaucratique et merdique des " jobs " de serviteur. Evoquer les " problèmes de logement " en termes économiques est bien réducteur quand la réalité subjective est plus proche d'un sentiment d'enfermement, de désert affectif, de séparation. Et les solutions à ces problèmes ne sont pas économiques : personne ne veut d'un Crous aseptisé moins cher, de chambres individuelles à loyers modérés ni d'un emploi à vie chez McDo. Vouloir une "autre réforme universitaire" confine même à l'absurde quand ce qui est intimement souhaité tient plus de l'expression non-entravée d'une forme-de-vie propre que d'un simple changement de structure. Dans la focalisation obsessionnelle sur les modalités de survie s'oublie la puissance contenue dans la rage liée à une vie morbide et le désir intime d'une vie intense. La disconvenance, prise sous un angle positif, est ce qui, collectivement partagé, est toujours en excès par rapport aux revendications du mouvement, tout en constituant sa force, sa puissance, sa véritable ressource. C'est ce qui ne cesse de le déborder, ce qui le pousse toujours à avoir une dimension transversale, c'est-à-dire commune, bien au-delà d'une simple volonté affichée d' "unité de la lutte" se limitant fréquemment à une simple agglomération de souhaits parcellaires. La disconvenance s'exprime toujours de manière incontrôlable : à l'intérieur de la lutte, ce sera elle qui en poussera certains à s'écarter ou à saboter ce qui se donne comme simulacre de mouvement ; c'est également elle qui, traversant chacun, va toujours produire des actes isolés, réactions subjectives aux vides et aux manquements de la lutte contre ce monde.

Le phénomène de la disconvenance est en tout premier lieu un constat. Les luttes récentes ont systématiquement été marquées par les forces centrifuges qui y sont liées. A l'écart des AG, nous avons pu vivre des débats intenses, des repas collectifs, voir des tags apparaître, des murs se briser : une violence et une joie qui, pour une fois, n'étaient pas entravées par l'atmosphère tristement citoyenne des luttes étudiantes. Nous avons senti qu'à ce niveau se jouait tout autre chose qu'une simple contestation ponctuelle, qu'à cet endroit s'élaborait puissamment un refus de ce monde et de ces règles du jeu. Nous avons vu que, la disconvenance aidant, la lutte étudiante pouvait devenir, dans ses marges, un moment de communisation, un moment où le partage des pratiques et des expériences s'exprime telle une nécessité sensible pour abattre ce qui nous réduit. Peut-être nous appartient-il, à présent, de jouer avec cette disconvenance, d'utiliser ce mal-être que nous avons en partage avec bon nombre de ceux qui nous entourent, dans notre pratique politique quotidienne. Ce qui signifie, pour ceux qui luttent déjà, de cesser de recourir à des prétextes vaseux de type "réforme" ou "répression", qui font toujours courir le risque de retomber dans de vaines perspectives syndicales et des contre-propositions foireuses. Il faut désormais nous battre pour nous-mêmes, pour les formes de vie, les mondes, qui sont les nôtres. Nous avons des pratiques communes de vies partagées, d'organisations collectives, des stratégies de récup', de débrouille, de vol (ou comment manger sans recourir à papa-maman et en limitant nos sacrifices au monde du travail). Nos envies de temps pour nous reposer, nous balader, écrire, parler, fabriquer, faire l'amour qui sont bien plus nuisibles à ce monde si nous essayons de les faire exister jusqu'au bout que les minces revendications des mouvements traditionnels. Une de nos premières armes devient alors les modes de vie qui nous conviennent, nos modes de partage et d'expression collective, qu'il nous appartient de montrer et de mettre en oeuvre à l'intérieur des espaces auxquels on nous assigne - et donc, pour ce qui nous concerne ici, les couloirs, les amphis, les hall : ces lieux pacifiés dans lesquels se construit quotidiennement la séparation. Car la disconvenance, comme sentiment d'inadéquation à ce monde, ne s'expérimente jamais aussi bien qu'à partir d'un vécu convenant, à partir duquel il est possible de porter un regard réflexif sur ce qui a lieu : on n'en prend pas conscience, on l'expérimente par corps. Dès lors, d'ailleurs, il est possible d'envisager des actions offensives qui tenteraient de la rendre sensible à un haut degré d'intensité ; intervenir au coeur des rapports de domination prof-élève, des laboratoires universitaires de l'ennui, de ces rapports et de ces espaces dans lesquels la disconvenance a toutes les chances de se construire, et mettre à nu en acte la possibilité de s'en arracher, de s'en sortir.

Il est évident que les tactiques quotidiennes qui s'inspireraient explicitement de la stratégie de la disconvenance sont toujours en discussion, ce qui n'empêche pas d'agir, de faire des tentatives en ce sens : les sabotages des cours pénibles et stériles dans lesquels se répand silencieusement le mandarinat, la réappropriation conviviale des espaces pacifiés, l'ouverture de lieux dans lesquels nous pouvons à la fois exprimer nos formes de vie et construire les bases durables de l'enrayement de l'extension du Spectacle, du Contrôle, du désert... Il y a une sécession à mettre en place, une sortie consistante de l'Université à construire, une désertion du salariat épuisant à organiser, des sensibilités qui doivent s'exprimer.

mattam.ath.cx:81/


Subject: 
Trop de papier-cul dans un bo
Author: 
Evelyne Bertrand
Date: 
Wed, 2005-03-16 15:47

Bourrer un bol de toilette de trop de papier-cul finit par le boucher. Et là ca reflue, vomit, à grande ondées, ca se met à puer.
Les étrons remontent, sortent de la bolle comme un flux de paroles incessantes, on en a plein les mains, et à un moment donné, on en retrouve dans les oreilles.
Quel malheur ! Il ne suffit pas de prier, ou de changer de poste, pour que ca passe.
Être insignifiant, mouton, nobody et laid, quel malheur.
Puisse la vierge, à grand coups de q-tips, vous purifier de tout cet enfer de tracasseries.
Vous ne le saviez pas, mais vous avez des mines d'or dans les oreilles.
Qui a dit que la pollution ne payait pas ?


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Subject: 
de quossé ?
Author: 
calvaire01
Date: 
Sat, 2005-03-19 13:13

Vous parlez chinois, japonais ou une autre langue que je ne connais pas. Vos paroles m'intriguent, mais je n'y comprends rien. Mais bon...


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