Il y a un peu plus de quatre ans nous étions réuni-e-s à Sherbrooke pour donner naissance à l’ASSÉ. Nous y adoptions les statuts, les règlements et les principes de base. Suite à ce congrès nous, les signataires de ce message, formions le premier exécutif de l’histoire de l’ASSÉ. Aujourd’hui nous sommes fièr-e-s de voir que l’ASSÉ a su se démarquer et s’assurer d'un leadership important dans le mouvement étudiant qui lui permet, entourée de certaines associations non-membres, d’être à la tête du 8e mouvement de grève générale illimitée.

Nous joignons nos voix à toutes celles qui appuient ce mouvement de grève générale illimitée. La réforme du programme d’aide financière aux études a permis au gouvernement de retrancher 103 millions $ du budget global de l’éducation. Cette coupure se rajoute aux quelques 2 milliards $ déjà coupés en éducation depuis 1994. Ce vol est le fait de la nouvelle réforme du programme d’aide financière. C’est donc cette réforme qu’il faut attaquer car elle n’est qu’une mesure de plus restreignant le droit à l’éducation pour les couches les plus pauvres de la société.

Le système d’aide financière est un choix de société pour permettre au plus grand nombre l’accès aux études post-secondaires et doit être une priorité du gouvernement. Nous réaffirmons haut et fort notre soutien à la revendication de la reconversion des prêts en bourses, revendication traditionnelle de l’ASSÉ depuis sa création. En ce sens, les récentes attaquent des libéraux contreviennent aux principes de base défendus par l’ASSÉ.

Nous appuyons également la revendication de l’ASSÉ en ce qui a trait à la décentralisation du réseau collégial. L’habilitation comme on l’appelait, il y a quatre ans, est menaçante pour l’accessibilité et surtout la qualité de l’éducation. Qualité que nous voulons toute autre que celle prônée par les grands magnats de l’industrie et du commerce. Nous refusions, et refusons toujours, l’assujettissement de l’éducation aux lois du marché.

Ces revendications, une fois satisfaites, doivent être un point de départ pour édifier un système d’éducation totalement gratuit, accessible, laïc et public; un système exempt de toute forme d’ingérence du secteur privé.

Cette lutte que les étudiant-e-s mènent aujourd’hui s’inscrit dans un contexte important. Depuis 1996 que le Québec n’a pas été secoué par un vent rafraîchissant de grève générale illimitée. Bien que certains mouvements épisodiques soient venus montrer que le mouvement étudiant n’était pas mort et toujours capable de résister; Sommet des Amériques, Grève contre la ZLÉA, Grève contre la guerre en Irak, Boycott de la Taxe à l’échec; rien de significatif n’a été tenté pour mettre fin aux importants reculs. Les gouvernements se sont succédés depuis des années les programmes anti-sociaux aussi, et sous le regard complaisant des fédérations rien n’a été tenté. L’ASSÉ (précédée par le MDE) a toujours essayé de maintenir en vie la résistance étudiante malgré l’immobilisme encouragé par la FECQ et la FEUQ.

Aujourd’hui avec la CASSÉÉ, l’importance de l’affiliation est de plus en plus évidente. Les associations étudiantes ont nécessairement besoin d’une structure syndicale permanente qui va leur permettre d’assurer un leadership dans la conduite des prochains mouvements de résistance. Cette structure ne peut être que l’ASSÉ. En s’organisant dans un syndicat de combat national fort et uni, les associations étudiantes s’assurent d’un rapport de force plus durable contre le gouvernement et aussi de la possibilité d’empêcher les fédérations étudiantes de récupérer et négocier en leur nom sans les consulter. Aujourd’hui, les associations étudiantes ont un choix historique à faire, celui de s’unir dans l’action au sein de l’ASSÉ. Nous enjoignons toutes les associations étudiantes membres de la CASSÉÉ à l’envisager sérieusement.

Nous voulons finalement appuyer et surtout encourager les membres actuel-le-s de l’exécutif de l’ASSÉ, Julie Lachance, Xavier Lafrance, Jérôme Charaoui et Gabriel Dumas; la permanente Valérie Soly; l’ensemble des exécutifs locaux et surtout l’ensemble des militant-e-s qui font que cette grève sera victorieuse.

Nous dénonçons l’arrogance du gouvernement, nous dénonçons les coupures et la récente reforme dans le régime d’aide financière!

Nous dénonçons les tentatives de récupération à peine voilées de la FECQ et de la FEUQ!

Nous appelons à l’affiliation massive à l’ASSÉ, seul syndicat permettant de développer un rapport de force permanent face à l’État et ses deux avatars.

Les membres du Comité de transition de l’ASSÉ en 2001.

Jonathan Aspireault-Massé
Alexandre Marion
Audrey Plouffe
Jérôme Aubin
Benoît Lacourcière