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Grève étudiante: ça passe ou ça casse!

Eric Smith, Sunday, March 6, 2005 - 15:52

Arsenal-express

Le mouvement de grève mobilise désormais près de 70 000 étudiantEs des cégeps et universités. Il est à peu près certain que la rencontre qui aura lieu cette semaine entre la CASSÉÉ et le ministre Fournier ne permettra pas de régler les principaux problèmes soulevés par les associations étudiantes. Pour obtennir une vraie victoire, il faudra augmenter la mobilisation de plusieurs crans!

Le mouvement de grève étudiante amorcé il y a dix jours s'est poursuivi au cours de la dernière semaine et mobilise désormais près de 70 000 étudiantEs des cégeps et universités. Jeudi le 3 mars, plus de 4 000 d'entre elles et eux ont manifesté à Sherbrooke devant le bureau de comté du Premier ministre Charest, à l'appel de la Coalition de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante élargie (la CASSÉÉ), qui coordonne la lutte. De multiples actions sont prévues pour la semaine qui s'amorce alors que d'autres associations étudiantes, de retour de la semaine de relâche, vont se joindre au mouvement. D'ores et déjà, les associations membres de la CASSÉÉ ont prévu se réunir en congrès dimanche prochain à Montréal, pour faire le point sur le mouvement de grève.

De leur côté, tant le Premier ministre Charest que son nouveau ministre de l'Éducation Jean-Marc Fournier ont multiplié les déclarations hostiles depuis quelques jours, laissant clairement entendre qu'ils n'ont aucunement l'intention de répondre favorablement aux revendications étudiantes. Employant un ton paternaliste parfaitement détestable, Fournier a accepté de rencontrer les représentantEs de la CASSÉÉ, à condition que celle-ci "renonce à utiliser la violence" (la rencontre est prévue ce mercredi). En même temps, le ministre a adopté la ligne dure en agitant le spectre des prolongations de session et autres formes de représailles à l'encontre des grévistes. Il est à peu près certain que la rencontre qui aura lieu cette semaine ne permettra pas de régler les principaux problèmes soulevés par les associations étudiantes, à commencer par l'inacceptable coupure de 103 millions $ que le gouvernement a imposée dans le régime d'aide financière aux étudiantEs.

Quant aux grandes fédérations contrôlées par le PQ (la FECQ et la FEUQ), elles essaient tant bien que mal de récupérer le mouvement amorcé à l'initiative de l'ASSÉ. Pour la première fois de son histoire, la FECQ vient d'appeler ses membres à se joindre à la grève, ce qui devrait permettre d'élargir le mouvement de façon significative dès les prochains jours. Pour ce qui est de la FEUQ, son porte-parole attitré, Pier-André Bouchard-St-Amant (c'est celui avec la barbichette et les petites lunettes assorties), continue à tergiverser: si la FEUQ refuse toujours d'appeler à la grève, elle prend bien soin de ne pas s'en dissocier ouvertement, de façon à préserver sa capacité de négocier une entente à rabais avec le ministre Fournier, "au nom du mouvement dans son ensemble". Déjà, la FECQ et la FEUQ ont commencé à reculer sur la revendication étudiante principale, à savoir l'annulation pure et simple de la coupure de 103 millions $ dans les bourses, en acceptant tout bêtement qu'elle reste en vigueur pour cette année.

De grandes intrigues et de nombreux complots se trament donc actuellement autour de la question de savoir qui apparaîtra comme "interlocuteur crédible" aux yeux de l'État. CertainEs ont tendance à penser que ceux qui l'emporteront seront ceux qui apparaîtront comme les plus "rassembleurs" et sauront présenter les "meilleurs arguments" pour convaincre le ministre de changer d'idée. Sauf que sur ce terrain, les grandes fédérations FECQ et FEUQ possèdent bien des longueurs d'avance. Parti d'un simple plancher de sept associations étudiantes, le mouvement atteindra vite son plafond, puis il s'effritera inévitablement, pendant que la FECQ et la FEUQ s'engageront dans d'interminables négociations avec l'État, qui serviront surtout à occuper les bureaucrates, mais ne seront d'aucune utilité pour les étudiantEs et les jeunes dans le besoin.

Pour obtenir une vraie victoire, il ne suffira pas de calquer la FECQ et la FEUQ en essayant de créer un nouveau pôle "gentil et crédible", cantonné dans des actions "festives et créatives" et contrôlé par des spécialistes en relations publiques. Il faut plutôt, comme nous l'avons mis de l'avant dans notre communiqué du 1er mars, frapper vite et fort, en appelant notamment les étudiantes et étudiants des écoles secondaires à se joindre au mouvement et en organisant des actions militantes, qui permettront aux victimes des coupures du gouvernement Charest d'exprimer véritablement leur colère, et pas seulement en "entartant" quelques photos de ministres!

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Article paru dans Arsenal-express, nº 40, le 6 mars 2005.

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