La manifestation violente que certains étudiants de l’Université de Sherbrooke qualifient d’acte de terrorisme,
en est-elle un réellement?
Le sang des étudiants a coulé à Montebello, village où l’un de ses premiers maires fut nul autre qu’Henri Bourassa, le directeur-fondateur du journal Le Devoir. Mais l’action en soi et les nombreuses images chocs représentent–elles un acte terroriste ou est-ce simplement de la répression policière? Telle était la grande question qui se posait à l’intérieur de la salle de rédaction du journal Le Collectif, à l’Université de Sherbrooke, le mercredi 16 février au soir. Comment traiter cette nouvelle dans nos pages, alors qu’un de nos journalistes est en prison?
Les évènements avant Montebello...
D’abord, expliquons les faits qui se sont déroulés avant le carnage vu à la télévision. Dans les couloirs de l’Université de Sherbrooke, des rumeurs couraient concernant une réunion secrète où un grand coup serait porté pour faire entendre le mécontentement du mouvement étudiant provincial. Sherbrooke y était avec pas moins du sixième des manifestants. L’objectif, la veille, était inconnu par les activistes. Pourquoi un si grand silence concernant cette action?
Le mouvement étudiant est scindé, la démocratie est reine et maître et les différentes voix ont toutes leur mot à dire dans les actions à entreprendre. Mais les fuites existent. Beaucoup de manifestations surprises ont ainsi avorté, et ce, depuis déjà trop longtemps. Donc, le mouvement étudiant s’est consolidé dans un seul et unique but : atteindre les députés. L’arme devait être le plaidoyer: conscientiser les députés à un point tel que les représentants élus soient sensibilisés face à la pression populaire effectuée par la population dans les bureaux de circonscription.
Montebello, le message...
C’est quand même ironique d’apprendre que Montebello a connu personnellement un illustre personnage de la presse, car les médias en général ne nous ont pas appuyé. C’était nous, les terroristes. Pas seulement les activistes du commando de Montebello, mais tous ces étudiants gâtés d’un système universitaire québécois trop généreux pour un pays comme le Canada, selon le député de Sherbrooke. Jean Charest ne cesse de nous le rappeler. Il ajoute froidement que «l’intimidation n’a aucun impact sur le jugement des membres du gouvernement». On parle d’intimidation alors que le but n’était pas la violence mais le plaidoyer devant les ministres. Malheureusement, les esprits se sont échauffés, ce qui arrive fréquemment dans les manifestations.
L’image négative en direct...
Au début, ce n’était vraiment pas beau à observer en direct. Les médias ont commencé à s’ajuster en après-midi, mais le mal était fait. Des étudiants à l’hôpital, d’autres en prison, dont un journaliste du Collectif, sans oublier l’étudiant sherbrookois qui s’est littéralement fait passer à travers une fenêtre par un gorille chargé de la sécurité. Lui, il y a goûté à la médecine libérale.
Nous sommes prêts...
Aujourd’hui, on se pose la question. Le Collectif avait mandaté deux journalistes et deux photographes pour couvrir les évènements, rapporter des entrevues, entendre pourquoi ces gens sont prêts à risquer leurs études, leurs vies, pour la cause des plus pauvres. Car les coupures de Charest ne visent que 45% des étudiants les moins nantis. Sondage non scientifique, seulement quelques personnes étaient prestataires du régime de prêts et bourses dans l’équipe sherbrookoise, et donc touchés par les coupures en éducation. Le but de l’opération était de faire annuler le caucus libéral en occupant la salle de réunion. Pour le journal Le Collectif, le résultat s’est soldé par des heures d’angoisse à attendre des nouvelles, un signe de vie, car nos gens avaient réellement disparu de la carte pendant plus de 8 heures. On n’était pas seuls à vivre cette situation au Québec. Lorsque les situations dégénèrent de cette manière, il y a lieu de s’interroger grandement sur la crédibilité que le Gouvernement accorde aux étudiants et à l’éducation en générale.
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