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Brésil : assassinats d'activistesAnonyme, Friday, February 25, 2005 - 16:42 (Analyses | Repression)
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L'assassinat pour défendre les travailleurs ruraux de la religieuse Dorothy Stang a bousculé le gouvernement de Lula. Celui ci a militarisé la zone où se déroule une véritable guerre entre les propriétaires terriens et les paysans. Durant 30 ans, cette femme a travaillé dans les communautés rurales. Elle a pu fonder 22 écoles et un centre de formation de professeurs. Mais sa plus grande ambition était "La Esperanza", un programme de développement durable en Amazonie, qui vise à répartir 130 000 hectares entre 600 familles paysannes. Ce fut aussi la cause de sa mort, son assassinat a été commandité par ceux qui s'opposaient à son travail en défense des sans terres et de la préservation de la forêt. Mais il s'inscrit aussi dans un cadre plus général de lutte pour la terre et pour la survie dans ce Brésil hypra-inégalitaire. Pour le président Lula da Silva, la mort de Dorothy Stang marque le pire moment de sa vie au gouvernement. Avec un passé de syndicaliste de gauche, fondateur d'une des plus importantes centrales ouvrières d'Amérique Latine, il affronte le cruel assassinat d'une soeur catholique, activiste sociale. Les 6 coups de feu contre la religieuse démentent une prémisse du président brésilien et des leaders du Parti des travailleurs, pour qui au Brésil toutes les différences sociales peuvent se résoudre de manière pacifique et négociée. Ce qui s'est passé avec Stang révèle que les conflits qui se résolvent par des coups de feu sont nombreux. Il y a des chiffres qui le prouvent. L'homicide de la religieuse nord-américaine est le dernier d'une liste effrayante : 125 lesders syndicaux agraires ont trouvé la mort durant les deux années de gouvernement de Lula ; 40 % de ces crimes ayant eu lieu dans l'Etat du Pará. Pour les organisation paysannes ces chiffres indiquent une augmentation de la violence et de 'impunité. "Et ils sont associés à l'appropriation illégale de terres et à la liquidation de la forêt amazonienne". Ce sont une cinquantaine d'organisations syndicales paysannes qui l'affirme dans une lettre envoyée à Lula où elles ajoutent que les assassinats "révèlent une faible présence de l'Etat dans la région amazonique" . Les forces armées brésiliennes sont d'accord. Le général Jair César Nass a dit que la mort de Dorothy "est la pointe de l'iceberg" d'un profond conflit dans la région, où les pistoleros "protègent les intérêts" des compagnies d'exploitation de bois clandestines, des propriétaires fonciers qui ont pris illégalement les terres et des "garimpeiros" qui exploitent des mines d'or et de diamants. La soeur Dorothy encadrait depuis deux ans un projet de "développement soutenable" dans la jungle, qui devrait installer 600 familles sur 130 000 hectares. Ce plan heurtait les intérêts des "propriétaires" terriens. L'Etat du Pará détient le record de l'extraction illégal de bois et de la déforestation : le taux représente 40 % du total brésilien. Dans cette province du nord-est, le gouvernement est parvenu à annuler le titre de propriété de 70 millions d'hectares après avoir constaté leur falsification. Clarin, 20/02/05 |
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