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TERRORISME ET IMPUNITÉAnonyme, Tuesday, February 8, 2005 - 21:41 (Analyses)
Jean Guy Allard
LE président nord-américain George W. Bush a adressé une lettre de remerciement pour son «appui» à l'organisation terroriste anti-cubaine Alpha 66, le 2 juillet dernier, dans laquelle il dit qu'il «appréciait de connaître» les idées du groupe paramilitaire, selon ce qu'affirme un de ses principaux dirigeants. TERRORISME ET IMPUNITÉ PAR JEAN-GUY ALLARD, spécialement pour Granma international LE président nord-américain George W. Bush a adressé une lettre de remerciement pour son «appui» à l'organisation terroriste anti-cubaine Alpha 66, le 2 juillet dernier, dans laquelle il dit qu'il «appréciait de connaître» les idées du groupe paramilitaire, selon ce qu'affirme un de ses principaux dirigeants. Dans un texte intitulé « Un discours pour l'histoire » et publié en janvier sur le site web de Alpha 66, Miguel L. Talleda, "délégué pour la Californie" du groupe, révèle que «Monsieur le président, dans une lettre signée personnellement (sic) et datée du 2 juillet, nous disait que lui, tout comme son épouse Laura, nous remerciait de notre appui et qu'il appréciait de connaître nos idées». Créé en 1961, Alpha 66 a participé à diverses «opérations autonomes» dirigées par la CIA depuis sa station miamienne JM/WAVE. Parmi les actions criminelles du groupe, on trouve plusieurs plans d'attentats contre le président de Cuba, des attaques pirates de bateaux de pêche, des menaces de mort contre des personnes liées à Cuba au Mexique, aux États-Unis, en Équateur, au Brésil, au Canada, à Porto Rico. Des documents des services de renseignement de la police de Miami ont signalé, il y a quelques années, que le groupe est «l'une des plus dangereuses et des plus actives organisations» de la Miami terroriste. Talleda raconte dans son texte comment «au mois de mai dernier», des dirigeants d’Alpha 66 ont participé «dans les salons du Club Cubano de Valle de San Gabriel, à Los Angeles» à une réunion de chefs de groupes extrémistes favorables à la réélection de Bush et que ceux-ci ont décidé «de lui envoyer un document d'adhésion». Dans une référence évidente aux actions terroristes projetées par son organisation et à l'impunité concédée dans le sud de la Floride aux organisations qui promeuvent l'usage de la violence contre Cuba, Talleda précise que l'on a demandé à Bush «qu'on ne nous interrompe pas dans notre effort» pour «mener la guerre» contre «le terrorisme» que «représente la tyrannie» à Cuba. Quelques semaines plus tard, selon Talleda, le message de la Maison-Blanche apparaissait dans les bureaux du groupe paramilitaire. Poursuivant son panégyrique, Talleda, faisant l'apologie de la politique de Bush «tant en Afghanistan qu'en Irak», compare son discours d'inauguration à ceux «des présidents Lincoln et Jefferson». «Très peu de personnes étaient prêtes à entendre une pièce oratoire qui franchira les générations et qui sera connue comme le Discours de la Liberté», écrit le dirigeant d'Alpha 66. INVITÉ À LA MAISON-BLANCHE Depuis la mort de son ex-leader Nazario Sargen, il y a quelques mois, Alpha 66 est dirigé par Ernesto Diaz Rodriguez, âgé de 65 ans. Entraîné par la CIA en République dominicaine, il a été capturé à Pinar del Rio (ouest de Cuba) le 4 décembre 1968, au cours d'une infiltration armée et il a été condamné pour la commission d'actes terroristes. Libéré, il est retourné aux États-Unis et il s'est lié à plusieurs extrémistes connus tels que Eusebio de Jesus Peñalver Mazorra, René Cruz Cruz et Mario Chanes de Armas, élaborant des projets terroristes. En 1999, avec cette même bande, il a été impliqué dans un plan d'attentat contre le président du Venezuela, Hugo Chavez. Le 20 mai 2003, le président nord-américain George W. Bush invitait à la Maison-Blanche onze membres de l'extrême-droite cubano-américaine de la Floride du sud. Parmi eux se trouvaient Ernesto Diaz Rodriguez et son compère Eusebio de Jesus Penalver Mazorra, arrêté le 12 décembre 1995 en Californie avec un arsenal, alors qu'il participait à des préparatifs en vue de mener une attaque terroriste à Cuba, ainsi qu'un autre terroriste notoire, Angel Francisco D'fana Serrano. Le président George W. Bush lui-même avait autorisé, au cours de l'été 2001, que deux des assassins de l'ex-ministre chilien des Affaires étrangères Orlando Letelier soient remis en liberté. Virgilio Paz a quitté le Bradenton Detention Center, de l’INS, au sud de Tampa, le 25 juillet 2001, et Dionisio «Mare de sang» Suarez Esquivel est lui aussi retourné dans la rue le 14 août de cette même année. Comble de l'absurde, le 20 mai 2002, alors que le président a parlé à Miami, face aux élément les plus représentatifs de la mafia anticubaine... on reconnaissait parmi d'autres terroristes fichés par le FBI lui-même, ces deux mêmes individus, applaudissant frénétiquement ses propos. UN FONDATEUR LIÉ À L'ASSASSINAT DE KENNEDY Le ton de la lettre du président George W. Bush semble d'autant plus étrange lorsque l'on note que le fondateur du groupe paramilitaire, Antonio Veciana Blanch, a confessé au chercheur nord-américain Gaeton Fonzi comment il a été impliqué dans la conspiration pour assassiner un autre chef de la Maison-Blanche, John F. Kennedy. Devant un comité dit "sélect" de la Chambre des représentants qui menait une enquête dans ce dossier, il a reconnu qu'il se trouvait à Dallas le jour du crime. Veciana continue de vivre à Miami et il a été interviewé récemment par une chaîne bien connue de la télévision qui lui a permis de se vanter de ses crimes. La lettre de George W. Bush à Alpha 66 confirme, une fois de plus, les liens développés par le président républicain avec la faune extrémiste de Miami depuis son élection truquée de 2000. La totalité de la trentaine de Cubano-Américains qui ont depuis pénétré l'administration nord-américaine ont appartenu aux secteurs les plus extrémistes de la mafia de la Floride du sud. Le nouveau chef d'Alpha 66 continue à promouvoir ouvertement le terrorisme depuis les bureaux d'Alpha 66 du 1714 W. Flagler Street, à Miami; sans intervention du FBI et, apparemment, avec la complaisance présidentielle. Pendant ce temps, cinq Cubains qui ont infiltré ces mêmes cercles criminels, se trouvent toujours dans cinq prisons distinctes du territoire nord-américain, séquestrés par l'appareil judiciaire de l'administration Bush.
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