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Nouvelles URGENTES en provenance du NépalCendrine Marrouat, Sunday, February 6, 2005 - 23:27
Cendrine Marrouat
La situation au Népal est BIEN pire qu’on ne le pensait. Le roi mène une répression radicale et les communications sont totalement bloquées. Voici un des rares articles qui a pu sortir du pays. Article traduit et extrait du lien suivant : http://www.indymedia.org.uk/en/2005/02/304793.html Nouvelles URGENTES en provenance du Népal La situation au Népal est BIEN pire qu’on ne le pensait. Le roi mène une répression radicale et les communications sont totalement bloquées. Voici un des rares articles qui a pu sortir du pays. Ce bref résumé d’informations a été préparé par Sara Shneiderman et Mark Turin, deux chercheurs des universités Cornell et Cambridge actuellement établis au Népal. Le silence continu des communications et la grande censure en vigueur rendent la dissémination des informations hors du pays très difficile. Nous envoyons cet e-mail par l’intermédiaire d’un lien V SAT sécurisé à partir d’une mission étrangère à Katmandou. Veuillez faire circuler ces informations auprès des amis du Népal, des médias ainsi que des hommes politiques de votre pays qui souhaiteraient peut-être condamner l’initiative du roi. Nous continuerons de faire passer des mises au point aussi souvent que possible jusqu’à ce que les communications soient rétablies. Sujet : résumé d’informations en provenance de Katmandou A 10h, le mardi 1er février 2005, le roi Gyanendra du Népal a prononcé un discours à la télévision, discours durant lequel il a renvoyé l’actuel gouvernement de coalition, dissout les ministères et suspendu les droits fondamentaux au titre d’un état d’urgence. Citant l’Article 127 de la Constitution du Royaume du Népal de 1990, le roi a constitué un conseil des ministres sous sa présidence. Pendant son allocution de 40 minutes à la nation, il s’en est pris aux partis politiques népalais, qu’il a accusés d’avoir détruit les infrastructures du pays. Il a ajouté que malgré le fait qu’ils aient eu suffisament d’occasions pour résoudre le conflit opposant l’état aux insurgés maoistes ou d’appeler les citoyens aux urnes, ils ont trahi la confiance du peuple népalais. En revendiquant le glorieux passé de la dynastie Shah, Gyanendra a mis en avant la relation très ancienne qui unit le souverain à ses sujets, tout en promettant la retour de la démocratie pluripartite en trois ans. Alors que le discours approchait de sa fin vers 10h40, les lignes des téléphones fixes et portables ont été coupées et les connexions Internet non assurées par Internet ne fonctionnaient plus à la fin de la journée. A midi, la vallée de Katmandou était totalement isolée du reste du pays et du monde extérieur : l’aéroport international de Tribhuvan était fermé et tous les vols à l’arrivée avait été déviés vers d’autres destinations ; toutes les artères principales hors de la vallée étaient bloquées par des forces de sécurité. Malgré ces mesures draconiennes, la ville est restée calme, la plupart des magasins laissant leurs portes ouvertes jusqu’à la fin de la journée. Des rumeurs infondées ont circulé concernant un couvre-feu, rumeurs qui ont fait déguerpir les écoliers chez eux au milieu de l’après-midi. Les forces armées de sécurité équipées pour la lutte anti-émeute se sont déployées dans toute la ville et peu ont apparemment protesté contre l’initiative du roi. De nombreux habitants ont dit être soulagés par la prise de pouvoir du monarque et déclaré qu’il n’y avait pas d’autre moyen de sortir de l’impasse politique qui paralyse le pays depuis plusieurs mois. Selon eux, cette initiative était brave, car elle permettait au roi de se dédouaner vis-à-vis de sa réputation douteuse ou celle-ci d’être détruite une bonne fois pour toute. De nombreuses autres voix ont aussi exprimé leur scepticisme, craignant un retour à la période secrète de Panchayat et l’abrogation des libertés durement gagnées pendant les quatorzes années du processus démocratique. Mardi soir, il n’y avait aucun signe que les communications avaient été rétablies et les gens glanaient les informations qu’ils pouvaient auprès de collègues, de voisins et d’amis. En discutant avec des journalistes et des universitaires népalais, des étrangers en postes officiels et diplomatiques à Katmandou, des groupes de surveillance du conflit et les médias, nous avons appris que les dirigeants des principaux partis politiques, syndicats et organisations étudiantes avaient été placés en résidence surveillée ou transférés dans l’un des six plus importants centres de détention de la vallée. Les capitaines et les commandants de l’Armée Royale du Népal ont occupé les bureaux de la rédaction de tous les quotidiens nationaux pour effectuer une censure des éditions du matin avant qu’elles ne soient mises sous presse. Mercredi, de nombreuses missions étrangères basées à Katmandou ont diffusé des communiqués, surprises par le coup d’état royalo-militaire. Les Nations Unies, les Etats-Unis, le Conseil de l’Union européenne et l’Inde ont exprimé à divers degrés leur forte inquiétude. Le premier ministre indien a affirmé qu’il ne participerait pas au sommet de la SAARC (Association de l’Asie du Sud pour la Coopération Régionale) prévu la semaine prochaine au Bangladesh, en signe de protestation contre la « tourmente politique » qui secoue la région. Seule la Chine aurait accepté la prise de pouvoir du roi sans critique, en affirmant qu’elle refusait de porter un jugement sur les affaires intérieures du pays. Prachanda, président du Parti Communiste du Népal, s’est exprimé avec véhémence dans un discours, le 1er février ; il a condamné l’action du roi et appellé les « forces pro-peuple » du pays à se joindre aux Maoistes afin de renverser la monarchie et de bâtir une république. Les Maoistes ont appelé à nouveau à une grève nationale de trois jours, évènement qui s’était déjà produit avant la proclamation royale. A en juger par le trafic dans les rues jeudi matin, cet appel n’avait pas été entendu. De nombreuses personnes ont vu là l’influence du roi Gyanendra sur la population et la poigne de fer exercée sur la capitale. A l’extérieur de Katmandou, la grève a apparemment été observée. Les comptes-rendus ont commencé à parvenir au compte-goutte du reste du pays grâce au nombre limités de voyages en véhicules privés et à un bref répit du black-out (bien que les lignes de terre fonctionnent une à deux heures chaque soir, les serveurs Internet, les téléphones portables et les lignes internationales restent bloqués). Des sources de confiance on relaté des évènements précis tels qu’une manifestation étudiante sur le Campus de Prithvi Narayan à Pokhara pendant laquelle un hélicoptère militaire de combat a ouvert le feu, faisant plusieurs blessés grave, voire des morts ; le blocage de toutes les émissions de radio FM en dehors de Katmandou et l’ordre à tous les organismes de radiodiffusion de la ville de ne diffuser que des programmes divertissants ; l’interdiction pour la station BBC FM récemment établie à Katmandou d’émettre les informations en népalais ; et un blocus de 72 heures sur les trajets longue-distance en bus entrant et sortant de la capitale. Comme les comptes-rendus écrits l’ont montré vendredi mardi, le réseau de communication ne fonctionne toujours pas. Les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme sont inquiets de savoir s’ils seront les prochaines cibles des arrestations maintenant que la plupart des dirigeants politiques ont été réduits au silence. Reste à savoir quelle ampleur prendront les détentions, même si ceux qui ont déjà critiqué l’état d’une manière ou d’une autre se sentent impuissants et ont un mauvais pressentiment quant à l’avenir. Faites passer ces informations au plus grand nombre de personnes possible afin d’encourager le monde à examiner la répression du peuple népalais. Jon E-mail : u29...@abdn.ac.uk
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