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Les comédiens en moyen de pression: le syndicalisme c'est pour tout le mondeNicolas, Tuesday, January 25, 2005 - 11:02
Nicolas
150 comédiens membres de l'Union des artistes, dont bon nombre de grosses pointures du milieu si on en croit Le Devoir, ont décidé d'entamer des moyens de pressions afin de forcer l'association des plus grands théâtres québécois à leur payer toutes leurs heures de répétition. Pendant trois mois, les comédiens refuseront de signer des contrats ou de conclure des ententes verbales avec les membres de Théâtres associés Inc, incluant le Trident et La Bordée à Québec, pour la saison 2005-2006 rendant la promotion des nouvelles programmations, qui devrait normalement commencer sous peu, à peu près impossible. Le coeur du litige touche le paiement des heures de répétition. À l'heure actuelle, les cachets des comédiens sont versés pour chaque représentation, incluant un salaire pour 110 heures de répétition. Or, l'UDA soutient que les répétitions durent aujourd'hui de 150 à 180 heures, les exigences des metteurs en scène étant plus grandes. « Le nombre de représentations n'a pas augmenté, contrairement aux heures de répétition », a fait valoir Pierre Curzi, le président du syndicat qui représente quelque 1100 artistes-interprètes en ajoutant que «Les artistes ont décidé d'être à l'origine des changements dans la façon d'être rémunérés dans le secteur du théâtre afin de mettre fin à un système qui fait que les artistes subventionnent les théâtres en acceptant d'être payés si peu pour leur travail de création». L'entente collective entre l'UDA et Théâtre associés Inc --obligatoire selon la Loi sur le statut professionnel et les conditions d'engagement des artistes de la scène, du disque et du cinéma--est échue depuis 2002 et les négociations traînent depuis un an. L'UDA s'attaque d'abord à l'association regroupant les plus grands théâtres (TNM, Place des Arts, Théâtre de Quat'sous, Théâtre de la Bordée, Théâtre Denise-Pelletier, Théâtre du Trident, pour n'en nommer que quelques uns) avant d'aller voir les théâtres plus "modestes", eux aussi regroupés en associations. Les conditions d'exercice du métier ne sont pas des plus mirobolantes... Selon Le Devoir, les cachets versés par les théâtres visés par les moyens de pressions de l'UDA oscillent de 150$ à 500$ par représentation, selon le rôle et la notoriété du comédien. Les pièces tenant généralement l'affiche de 20 à 30 soirs, un rôle dans les productions les plus payantes au Québec rapporte donc entre 5000 et 6000$. Pas surprenant, dans ce contexte, que le revenu médiant des artistes québécois était de 23 620$/an en 2001 selon le Ministère de la culture et des communications (45% des artistes gagnent moins de 20 000$/an). L'Union des artistes a été fondée en 1937. Elle compte environ 6400 membres actifs et 3 900 membres stagiaires. Sa première convention collective dans le secteur du théâtre date de 1970. L'Union gère aujourd'hui une trentaine d'ententes collectives couvrant les secteurs des annonces commerciales, du cinéma, du disque, du doublage, de la scène et de la télévision. Ces ententes assurent des conditions minimales de travail et de rémunération pour les artistes engagés par les producteurs oeuvrant dans ces différents secteurs d'activités. Pour l'instant l'Union des artistes préfère ne pas parler de grève mais une assemblée syndicale est d'ors et déjà fixée au 17 avril pour faire le point sur la situation. [Extrait du bulletin de nouvelles du 25 janvier 2005 de Au ras des paquerettes, une émission d'actualité locale, sociale et syndicale dans un perspective libertaire diffusée tous les mardi à 9h sur les ondes de CKRL 89,1fm et sur le web à http://www.ckrl.qc.ca Reproduction encouragée en mentionnant la source.] |
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