Réflexion sur le terme ‘révolution’ dans un style brève de comptoir.

(Petit Larousse 1972). Révolution [revshcloukmala] n. f. (lat. revolutio ; de revolver, retourner). Mouvement circulaire par lequel un mobile revient à sa position d’origine : la révolution d’une planète. Etc.

Avant 1789 c’était vraiment pas bien mais après, c’était vachement mieux ! Vive la liberté !

Vous vous rappelez de l’époque féodale ? Les riches, les châteaux, les paysans ? Les riches qui ne payent pas d’impôts et qui possèdent les terres ? Les riches qui sont super gentils et qui prêtent leurs terres aux paysans pour pouvoir : nourrir leur famille et payer les impôts !

Bordel de dieu, ne serions nous pas revenus à la case départ ? Mais si ! Mais pourquoi ma bonne dame ? C’est qu’on a fait la révolution mon bon monsieur ! (cf. la définition)

Mais il y a eu du progrès quand même depuis 1789 ! Ah oui lesquels : matériel ; politique ; droits de l’homme ; et quoi encore ?

Des progrès matériel je veux bien, mais ce n’est pas à cause de la révolution, c’est juste la conséquence du progrès de la science associés à la naissance de l’industrialisation.

Des progrès politiques ? Faut voir, ça se discute. Moi j’ai l’impression de voter pour des gars qui n’ont pas les pouvoirs qu’ils prétendent avoir, si ce n’est de se faire élire et éventuellement réélire (d’ailleurs c’est pour ça que je ne vote pas.)

Les droits de l’homme ? Bon c’est vrai, maintenant on a une chance de pouvoir ouvrir sa gueule sans se prendre une balle (même si on ne gagne pas à tous les coups). Mais d’un autre côté on est libre de quoi de plus qu’avant (1789) ? Libre d’aller bosser dans l’usine de son choix ? Libre de ramer pour nourrir sa famille ?

(Petit Larousse 1972, illustré, en couleurs). Révolter [revhoulala] v. t. (ital. rivoltare, retourner) Indigner, choquer fortement : procéder qui révolte. || - Se révolter v. pr. Se soulever contre une autorité. || S’indigner, s’irriter.

Bah oui je suis révolté, évidement, comme tout le monde ou presque ! Et alors c’est quoi la suite de l’Histoire : continuer à crier ; continuer à se battre contre l’autorité ? Je ne dis pas que ça n’est pas utile. Je ne dis pas qu’il ne faut pas continuer à être révolté, à se révolter. Je dis qu’il faut aussi autre chose.

Mais alors c’est quoi autre chose ? Bon moi je ne suis sûr de rien (et ça j’en suis sûr !) mais j’ai le sentiment que de se révoltrucmucher c’est un point de départ, et uniquement un point de départ. C’est un bon début mais ça ne suffit pas. Si on veut se rendre quelque part c’est vrai que sa aide de savoir ou l’on se trouve mais je crois que c’est aussi utile de savoir où on vas.

Autrement dit quand on se révolte, et seulement se révolte, on a tendance à regarder un peu trop dans le rétroviseur et pas assez la route. Et on va droit dans le mur !

A l’opposé on pourrai ne regarder que devant. Et là, même erreur, droit dans le mur ! Faut pas oublier les conneries qu’on a déjà fait pour ne pas les refaire.

Je crois que pour faire une bonne mayonnaise il faut un peu de indymedia.org, un peu de attac.org, un peu de www.pouvoir.ch, un peu de contagions.com et un peu de theworldisready.com (bon la je me fais un peu de pub).

Et je crois que si aujourd’hui la mayonnaise n’a pas encore bien pris c’est par manque d’équilibre entre contestation et construction (bon ça n’engage que moi mais que ceux qui ne sont pas d’accord m’autorisent à dire des conneries). Pour appuyer ce que je dis, si on scrute attentivement le net on verra que sur les sites contestataires il y a environ un post à l’heure et que sur les sites constructivistes seulement une publication tous les trois mois (voir trois ans).