Seattle-Vancouver-Edmonton... : "Je pouvais tuer autant de prostituées que je voulais"
Dans un article publié par l'Ottawa Citizen le 11 novembre 2003, "Prostitution laws make murder easier", Dan Gardner rapporte que, devant la Cour de Justice de Seattle, Gary Ridgway a admis être le Green River Killer qui a tué au moins 49 jeunes femmes. Un nombre approximatif d'après lui : "J'ai tellement tué de femmes que c'était difficile d'en tenir le compte". Reste deux faits évidents à propos de ces victimes : elles étaient des femmes et des travailleuses du sexe. Il y a aussi des faits évidents à propos des victimes de Vancouver où, depuis 1996, 63 personnes sont "disparues" du "Downtown East Side". Toutes étaient des femmes et la plupart étaient des travailleuses du sexe. Refusant de croire à la thèse du tueur en série, pendant des années, la police n'a pas cherché la cause de ces disparitions tandis que la liste des travailleuses du sexe dont on n'avait plus de nouvelles s'allongeait. Robert William Pickton a été accusé du meurtre de 15 d'entre elles. À Edmonton, en 15 ans, on a découvert les corps de 9 prostituées de rue. Un tueur en série est probablement responsable de ces meurtres.
Ici, la vraie histoire n'est pas celle de tueurs en série, mais de prostituées de rue que des hommes, psychopathes ou non, violentent et assassinent. D'après les expert-es, presque toutes les prostituées assassinées au Canada oeuvraient dans la rue plutôt qu'à l'intérieur. Des tueurs en série sont souvent impliqués dans ces meurtres, mais pas toujours. Et si nous tenons compte du nombre horrifiant d'agressions, de vols et de viols subis dans la rue par des filles et des femmes, alors les monstres aveugles sont réduits à des joueurs insignifiants.
Les prostituées ne sont pourtant pas brutalisées partout et toujours. En Hollande, ça n'arrive pas dans les zones légales pour faire la rue ni dans les "red-lights". Au Canada, cela arrive très rarement dans les salons de massage. Alors pourquoi cela arrive-t-il sans cesse dans nos rues? La confession de Gary Ridgway aide à répondre à cette question : "J'ai choisi mes victimes parmi les prostituées parce que je déteste les prostituées et que je ne voulais pas les payer pour du sexe. Je les ai aussi choisies parce que c'était facile de les ramasser sans être vu. Je savais qu'on ne rapporterait pas leur disparition avant quelque temps ou même qu'on ne rapporterait pas leur disparition du tout. J'ai choisi des prostituées parce que je savais que je pouvais en tuer autant que je voulais sans être pris."
Autrefois, Susan possédait un salon de massage. Depuis sa fermeture par la police, ses ex employées doivent travailler dans la rue. Comme la police ne tolère pas qu'elles le fassent en groupe, elles se retrouvent isolées, dans l'ombre, et deviennent ainsi des proies faciles pour les Ridgway et Pickton. Susan conclut : "Je réalise que la police s'en fout si nous sommes assassinées car pour eux les prostituées sont de la pourriture." Ce qui la révolte le plus dans cette hypocrisie est le fait que, "parmi les policiers qui ont fermé le salon, il y en avait au moins un qui était un client depuis deux ans. Il y avait des policiers qui venaient en-dehors de leur travail, des agents de la RCMP aussi. Des pompiers, médecins, avocats, politiciens, comptables, toutes sortes d'hommes différents. Pourquoi nous les femmes devons être les criminelles?"
Dans Justice Defiled: Perverts, Potheads, Serial Killers & Lawyers, Alan Young, professeur à l'Osgoode Hall Law School, affirme que "légaliser la prostitution (instituer des règles) augmenterait la sécurité de tous les participants". Criminaliser la prostitution n'a servi à rien selon lui, sauf à enrichir les proxénètes et bandits, tout en amenant les prostituées à être les premières victimes des meurtriers en série. Plutôt que la légalisation, c'est la décriminalisation que revendiquent quasi unanimement les travailleuses et travailleurs du sexe tant du Canada que du monde entier.
Page reliée : Les prostituées se protègent des agresseurs, Mélanie Brisson, 22-01-04
Mis en ligne le 15-12-03. Traduction libre: Louise-Anne Maher
Pour que cesse la violence envers les travailleuses et travailleurs du sexe
Dans le cadre de la Journée internationale pour que cesse la violence faite aux travailleuses et travailleurs du sexe soulignée en solidarité avec le Sex Worker Outreach Project (SWOP-USA) et en mémoire des travailleurs et travailleuses du sexe assassinés, le 17 décembre 2003, Stella, le projet travailleurs du sexe de Séro-Zéro, la Coalition pour les droits des travailleuses et travailleurs du sexe et l’International Union of Sex Workers souhaitaient sensibiliser le premier ministre Paul Martin quant à la situation inacceptable dans laquelle se trouvent les travailleurs et travailleuses du sexe en raison de la loi sur la prostitution. Cette loi et l’application qui en est faite mettent en danger leur vie en légitimant les abus et la violence à leur égard. L’État canadien dépense des sommes énormes pour éliminer la prostitution mais, en réalité, la criminalisation qui découle de cette lutte prive les personnes qui font du travail du sexe de l’accès aux protections sociales. C’est cette situation qui explique entre autres qu'elles sont trop souvent exploitées, battues, violées et assassinées. Au Canada, un grand nombre de travailleurs et travailleuses du sexe ont été tuées. Il est temps que cesse cette violence. Ces associations réclament du premier ministre qu'il décriminalise les activités liées au travail du sexe et qu'il mette en application des moyens réels et concrets de lutter contre la violence, et cela dans tous les contextes où se pratique le travail du sexe, sans distinction. La décriminalisation permettrait également aux travailleuses et travailleurs du sexe d’avoir pleinement accès aux services de santé et aux services sociaux ainsi qu’aux normes de protection sociales et à celles du travail.
Crédits photo : Daniel Sweeney, Asian News
Page reliée : Signez la pétition pour que le gouvernement du Canada enquête sur les disparitions de femmes autochtones
Mis en ligne le 14-12-03; mis à jour le 15-02-04
Suisse : La prostitution décriminalisée
Régulière ou occasionnelle, de rue, de salon, de luxe ou sur Internet, en Suisse, la prostitution est une réalité sociale incontournable. Si cette activité est encore réprouvée, elle n’est plus criminalisée. Depuis 1992, le Code pénal suisse ne poursuit plus le commerce du sexe entre adultes consentants. Et, pour autant qu’il n’y ait pas encouragement, les activités qui consistent à tirer des revenus de la prostitution d’autrui ne sont plus un délit. Même si les filles et les femmes ne rêvent toujours pas de devenir prostituées comme on rêve de faire médecine, il demeure que pour beaucoup, c’est quand même un travail à plein temps. Ni plus ni moins. Elles en parlent sans détour.
Pages reliées :
Travail du sexe en Suisse, ce qu'il faut savoir!, Male Sex Work Genève
Berlin prostitution no longer immoral, BBC, 28-12-00
Mis en ligne le 07-11-03
Décennie des Autochtones : une instance sur les femmes
La décennie internationale des populations autochtones de l'ONU se termine à la fin de 2004. L'instance permanente, créée en 2000 et dépendante du Conseil économique et social, se réunissait en mai à New York et tenait également un Forum sur les femmes autochtones. Les femmes autochtones du Mexique ont remis un document portant sur la violence qu'elles vivent. "Nous sommes victimes de violations des droits humains et sexuels, de tortures, de disparitions et de menaces, particulièrement dans les États de Guerrero, Oaxaca y Chiapas", indique le texte. Cette violence est exercée par les caciques, les groupes policiers et militaires. Les femmes autochtones demandent justice et réparation. Elles dénoncent aussi la violence conjugale qui prend racine dans le machisme. Les traditions qui entraînent des discriminations ne sont pas justifiables, disent-elles encore, appelant à un changement interne. La situation économique et sociale des femmes doit être améliorée pour permettre plus d'égalité.
De manière plus large, Planète Autochtone rappelle que, dans la foulée du premier sommet des femmes autochtones des Amériques, qui s'est déroulé à Oaxaca, au Mexique, en décembre 2002, on peut retenir ces grands thèmes concernant les femmes autochtones : les droits de la personne, la spiritualité, l'éducation et la culture, l'habilitation et la participation des Autochtones, le développement et la mondialisation ainsi que les enjeux hommes-femmes. Quelque 400 femmes, dirigeantes, entrepreneures, jeunes et aînées autochtones représentant 24 pays y avaient participé. À la suite de ce sommet, une déclaration des femmes autochtones et un plan d'action tenant compte de la perspective unique des femmes autochtones ont été établis au cours d'une table ronde.
Au Québec, la justice, l'éducation, la santé, le service de garde à l'enfance, l'emploi et les problèmes reliés à la consommation de drogues et d'alcool sont au nombre des priorités de Femmes autochtones du Québec. Comme au Mexique, les Autochtones du Québec se préoccupent aussi fortement de la violence familiale. L'association soutient les initiatives de justice autochtone et de guérison communautaire et incite les femmes autochtones à s'impliquer davantage dans ce processus en mettant sur pied un réseau d'intervenantes et en organisant des séminaires et des rencontres.
Site relié : Pour célébrer les peuples autochtones
Mis en ligne le 08-04-04. Brigitte Verdière, Cybersolidaires
"23 prostituées disparues à Vancouver" - Radio-Canada ...
Dernière mise à jour le jeudi 29 avril 1999, 09 h 55 CODE_HAE. ... www.radio-canada.ca/nouvelles/25/25430.htm - 4k - 1999-04-29
Radio-Canada.ca / RDI / ZONE LIBRE
... En 45 secondes, Sarah deVries ... la liste des disparues s'est allongée ... bonne soixantaine
de prostituées. Devant l'ampleur ... d'horreur du Canada. Ils ont procédé ... www.radio-canada.ca/actualite/zonelibre/02-11/pickton.asp - 30k
Radio-Canada.ca - Nouvelles: "Enquête sur la disparition de ...
... souligne cependant que rien ne permet pour l'instant d'établir un lien entre
Niedermeyer et 27 prostituées disparues. . ... www.radio-canada.ca/nouvelles/46/46284.htm - 20k - 2000-04-26
Radio-Canada.ca - Nouvelles: Enquête sur la disparition de ...
... souligne cependant que rien ne permet pour l'instant d'établir un lien entre
Niedermeyer et 27 prostituées disparues. . ... www.radio-canada.ca/nouvelles/46/46278.htm - 20k - 2000-04-28
Radio-Canada.ca - Nouvelles: Cinq autres disparues à ...
... Affaire des prostituées disparues à Vancouver: les policiers croient que les noms
de ... est accusé des meutres prémédités de deux des 50 femmes disparues. ... www.radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200203/29/005-cinq-disparu... - 34k
Radio-Canada.ca - Nouvelles: Neuf autres femmes portées ...
... Neuf autres femmes portées ... elles étaient des prostituées. Plusieurs pistes ont ... sur
la liste des disparues. Depuis, la liste ... l'histoire du Canada. L'enquête ... www.radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200207/25/004-Pickton.asp - 16k
Radio-Canada.ca - Nouvelles: Disparition de prostituées : la ...
... Disparition de prostituées : la cause ... Quelques-unes des femmes disparues. ... ans de 50
prostituées ou toxicomanes dans ... Gendarmerie Royale du Canada et la police ... www.radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200202/23/006-suspect-coqu... - 34k
Page de résultats: 1 - 2 - 3 - 4 - 5 Suivant>
G20 Special
We offer many independent reports and testimonies...
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an
Editorial Policy
, which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.