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L'école prison... et sa destruction créatrice !

Anonyme, Thursday, September 2, 2004 - 01:17

Collectif Désinstruction

 
Éditorial du premier numéro du journal Désinstruction, cri pour une éducation volontaire

Dans les écoles, il n'y a aucune liberté. L'école est l'endroit où l'on apprend à se conformer aux normes de la société. On y apprend à être un rouage bien graissé de l'engrenage. L'enseignement, qu'il soit primaire, secondaire, collégiale ou universitaire, est une prison; une prison aux murs si larges qu'on y parle abondamment de liberté.

Lorsque nous l'affirmons publiquement et sans fioriture, on nous rétorque toujours les mêmes discours complaisants sur l'importance de la culture, de l'élévation de l'esprit et du choix citoyen. Mais ces personnes n'y pensent pas sérieusement : elles sont sous l'emprise d'une illusion; elles ont gobé le discours de la classe dominante à qui appartient l'école. Ces personnes veulent gérer une institution emmurée - au propre comme au figuré - lorsque l'heure est à sa destruction définitive.

 
Éditorial du premier numéro du journal Désinstruction, cri pour une éducation volontaire

Dans les écoles, il n'y a aucune liberté. L'école est l'endroit où l'on apprend à se conformer aux normes de la société. On y apprend à être un rouage bien graissé de l'engrenage. L'enseignement, qu'il soit primaire, secondaire, collégiale ou universitaire, est une prison; une prison aux murs si larges qu'on y parle abondamment de liberté.

Lorsque nous l'affirmons publiquement et sans fioriture, on nous rétorque toujours les mêmes discours complaisants sur l'importance de la culture, de l'élévation de l'esprit et du choix citoyen. Mais ces personnes n'y pensent pas sérieusement : elles sont sous l'emprise d'une illusion; elles ont gobé le discours de la classe dominante à qui appartient l'école. Ces personnes veulent gérer une institution emmurée - au propre comme au figuré - lorsque l'heure est à sa destruction définitive.

Nous dépendons d'institutions qui, historiquement, nous oppriment. On reçoit de l'argent de l'État, on travaille durement l'été, etc. Avec autant de contraintes venant des institutions les plus autoritaires, comment est-il possible de se prétendre libre ? Comme tout le monde et peut-être davantage, les étudiantEs doivent se vendre d'une manière ou d'une autre.

Les limites de cette prétendue liberté dans l'école sont certainement celles de la société capitaliste dans son ensemble, car pour ceux et celles qui auraient refoulé cette information fondamentale, c'est l'école du capitalisme dont il s'agit. Il y a la sécurité (police), l'administration bureaucratique (l'État), les employéEs de l'entretien et de la cafétéria (maman), les professeurEs (papa) et les enfants privés de parole (les producteurs), c'est-à-dire nous les étudiantEs. Tous les éléments d'autorité traditionnels sont présents et les comportements sont prescrits systématiquement. Outre ces rôles sociaux caricaturés, l'étudiantE est essentiellement unE élève, unE disciple du maître. On lui demande une soumission aveugle.

L'industrie culturelle manipule davantage l'individu que l'institution scolaire. Le spectacle télévisuel, par exemple, empreigne l'esprit des enfants et les conditionne définitivement. En fait, l'école fait partie intégrante de cette industrie culturelle infernale qui détermine la vie humaine.

L'école n'est qu'une étape fondamentale dans le processus de soumission des individus aux réalités économiques et culturelles. Elle forme l'élite de demain dont la tâche est de gérer le monde dans les limites fixées par les chefFEs. L'école, on y va d'abord pour ne pas vivre d'un salaire de misère toute sa vie, pour des intérêts carriéristes, individualistes, parce qu'on en a eu la chance grâce à nos origines sociales et que, dans le fond, on croit que c'est mieux qu'une jobine de merde ou la roulette russe.

Au gré de notre cheminement individuel, l'école nous contrôle, nous oblige, nous sépare des autres, nous filtre, nous force à dire ce qui semble être une banalité de notoriété publique. Les fausses certitudes qu'elle professe enrayent quotidiennement notre imagination et calibrent efficacement nos champs d'évasion. Repousser les limites devient alors une affaire de professionnelLEs, de spécialistes.

L'école nous forge d'une manière telle que la contestation de la totalité du système sociale est reléguée au rang des légendes d'une jeunesse révoltée, une phase d'adolescentEs malades qui se prolonge. C'est, malgré nos vains reniements, ce que nous sommes. Il s'agit - dès lors que nous l'admettons sereinement - de donner un sens à cette révolte de la jeunesse, de la répandre, de la promouvoir à un niveau irrécupérable et d'en faire un détonateur révolutionnaire. Il n'y a aucun mal à se déclarer malade soi-même lorsque la société, dans son ensemble, est malade et refuse obstinément d'y croire.

L'existence des associations étudiantes, aujourd'hui reconnue par l'État, était d'abord très contestataire. C'était l'époque où la discipline religieuse en place prescrivait les pires atrocités, allant du racisme au sexisme. Lorsque les premières associations étudiantes ont vu le jour, c'est cette réalité qu'elles ont attaqué de front; la jeunesse docile prenait conscience de sa situation et, influencée les combats syndicaux, la jeunesse a voulu, elle aussi, jouer un rôle dans la gestion de ce monde administré.

Les partis de gauche ont pris la trajectoire du compromis; ils ont proposé des adaptations pour que le système soit moins difficile. Leur volonté d'améliorer la misère s'est résolue en misère de l'amélioration, partielle et insignifiante.

Le mouvement étudiant est créé par le système d'éducation. Tout comme l'école en général, les structures des associations étudiantes sont hiérarchisées. Elles favorisent la création de petitEs politicienNEs qui prennent plaisir à gérer la misère étudiante. Leurs luttes, si l'on peut parler ainsi, tentent d'améliorer un peu notre calvaire. Les directeurs, l'administration et le gouvernement deviennent des gens avec qui «on pourra sûrement s'entendre», avec qui on se doit de négocier, quitte à faire des ententes qui nous désavantagent. Les associations étudiantes sont davantage des réseaux élitistes de carriéristes amateurs qui font de la politique spectacle que des centres de lutte.

Un principe mérite toutefois la peine d'être défendu : la souveraineté totale des assemblées générales. Si nous participons activement aux assemblées générales, c'est que nous croyons que tous les libertaires doivent absolument s'impliquer dans toute démocratie directe afin d'en élargir le contenu. En tant que membres actionnaires des associations étudiantes, laisser cet espace aux petitEs chefFEs bureaucrates leur offre une force financière et morale déterminante qui se transforme en pouvoir politique autoritaire. Pour nous, les associations étudiantes sont des vaches à lait qui permettent d'obtenir ce que nous impose la réalisation de projets révolutionnaires dans la société marchande. (1)

Il est clair que cette vision des assos est loin d'être révolutionnaire en soi : tous les comités issus des associations étudiantes, qu'ils soient de gauche ou de droite, partagent cette vision sombre mais réaliste de la corporation. C'est lorsque ce constat est fait et pleinement assumé qu'il est possible d'utiliser les associations étudiantes de façon cohérente dans une perspective révolutionnaire.

Nous n'attendons rien du système d'éducation qui mine nos vies, nous domine et nous oppresse, nous asservit à la reproduction servile des systèmes dominants (patriarcal, capitaliste, étatique, écocidaire, etc.).Nous le détruirons par la lutte de classe que nous menons et mènerons, par l'autogestion de nos vies et la réalisation d'une éducation volontaire généralisée à toutes les dimensions de nos êtres (économique, sociale, affective, culturelle, éthique...) et à tous les lieux. Ainsi, notre combat et notre existence ont entre autres objectifs la liberté la plus entière, la solidarité la plus commune et la créativité continue. C'est à cela que vous convie le Collectif Désinstruction !

(1) Cependant, dans l'état actuel des choses, nous sommes conscientEs que certains moyens, tel que la grève, sont facilités par les associations en raison de leur légitimité légale illusoire dont nous ne pouvons pas faire abstraction.

desinstruction@yahoo.ca
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