|
APOLOGIE DU DON A L'ETALAGEAnonyme, Thursday, August 19, 2004 - 05:03
babybrul
"Apologie du Don A l'Etalage" est un article écrit par babybrul pour exposer de manière claire la démarche du Don A l'Etalage, les enjeux, les limites, le sens qu'on peut lui donner, qui la développe, combien ça coute etc. index: Le Don à l’étalage (D.A.E) est une pratique de piratage du système marchand qui consiste à déposer des objets gratuits dans les rayons des commerces, sans autorisation. On peut ainsi, comme le fait la fondation Babybrul, mettre des CD gravés gratuits dans les bacs des grands disquaires, des brochures photocopiées gratuites dans les rayons « nouveautés littéraires », des DVD gravés ou des K7 vidéos dans les rayons blockbusters, etc. autoproduction Dans l’optique de gratuité du D.A.E, on met de coté l’aspect rentabilité économique d’une activité pour envisager plutôt de manière critique la circulation du produit de cette activité. Critique parce qu’on remet en question la distribution commerciale et son efficacité en posant comme but l’accès libre de chacun-e à ce qui est distribué. En ce qui concerne la musique, cette façon non-conventionnelle de distribuer un disque va de pair avec des procédés d’autoproduction favorisant un coût de prodution plus ou moins égal à zéro : home studio, gravage de CDR ou copies de K7, pochettes artisanales etc. Mais cela s’applique également à d’autres domaines comme l’auto-édition de brochures, de films sur K7 vidéos, etc. copyright / copyleft Le Don à l’étalage n’est pas une marque déposée ou une pratique exclusive de la Fondation Babybrul qui la développe en France. Le copyright n’a plus lieu d’être dans la mesure où c’est la circulation sans restrictions qui importe, et non l’échange valorisé par l’argent. Sur ce point et sur la question des droits d’auteur, l’alternative permettant de revendiquer une œuvre tout en n’interdisant pas sa reproduction, son utilisation, sa modification, sa propagation est la license libre, dite copyleft, qui donne aux utilisateurs les mêmes libertés que celles dont le copyright les privait pour n’en faire bénéficier que l’auteur [1]. Cette notion adaptée des licenses de logiciels libres est également appliquée dans les domaines de la création matérielle, la musique, l’image, la vidéo. Mais en théorie dans le copyleft il n’est pas exclu de pouvoir distribuer commercialement une œuvre sous cette license. Et parfois cette « philosophie » du libre peut n’être appliquée qu’en ce qui concerne une circulation immatérielle et prendre fin dès qu’il s’agit d’en faire un support physique, de graver un CD ou de publier sur papier quand l’auteur le spécifie. pirates interstitiel-le-s Avec le Don à l’étalage il ne s’agit même plus de parler de droits, mais de piratage, un piratage interstitiel. L’interstice ici, c’est l’espace-temps des bacs de disquaires, ou des rayons littéraires quand personne ne les surveille, quand personne n’imagine qu’on peut perdre du temps et de l’argent pour fabriquer des choses gratuites et les déposer là sans le demander à personne. L’idée du D.A.E est bonne parce qu’elle est interstitielle ; bien que n’étant pas dans l’intérêt du capitalisme puisqu’elle exploite le temps et l’espace marchand d’un commerce sans compensation monétaire, elle n’est pas prévue, elle surprend, et elle peut faire exister ce qui jusque là n’était pas imaginable, simplement en inversant et en dépassant la règle de base qui fait en sorte que les marchandises sont à leur place dans les rayons comme par magie et que personne n’ose les prendre sans s’acquitter d’un droit. expérimentation et limites « Le Don à l’étalage, c’est le dépassement du rêve des échanges marchands et de la circulation des marchandises par leur réalisation pirate : voir son objet, un peu de soi, son disque, sa bédé, son texte, son livre dans les rayons des grands magasins accessibles à tous gratuitement comme le dernier des produits convoités. C’est le sentiment de jouer à quelque chose de nouveau, d’avoir encore un temps d’avance sur l’époque, la Culture et la législation [...], de prendre dans le sytème une place qu’il ne nous a pas donné, sans rien lui devoir en contre-partie, profiter de son développement obscène en montrant les limites de ses propres illusions, les limites de la légalité, les limites de l’hypocrisie démocratique et sa “libre expression
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|