Ainsi donc, le maire de la petite municipalité de Huntingdon, Stéphane Gendron, compte récidiver en présentant un nouveau projet de règlement lors de la prochaine réunion du conseil municipal, qui aura lieu lundi soir le 19 juillet. On croyait que le dit Gendron avait compris le message, mais il semble que ce ne soit pas le cas...

Ainsi donc, le maire de la petite municipalité de Huntingdon, Stéphane Gendron, compte récidiver en présentant un nouveau projet de règlement lors de la prochaine réunion du conseil municipal, qui aura lieu lundi soir le 19 juillet.

On sait qu'il y a quelques semaines, le maire avait fait adopter un premier règlement instaurant un couvre-feu dans la ville de Huntingdon, située en Montérégie. Le règlement se proposait d'interdire aux jeunes de moins de 16 ans de sortir de chez eux et de chez elles après 22h30, sous peine de fortes amendes. On prévoyait qu'à tous les soirs à 22h15, la sirène du poste de pompier allait retentir, laissant une quinzaine de minutes aux individus concernés pour rentrer à la maison...

Ce règlement de type fasciste, largement rejeté par la population, devait entrer en vigueur lundi le 5 juillet dernier. Mais suite à l'annonce faite par le député libéral du coin, André Chenail, à l'effet qu'il allait porter plainte devant les tribunaux pour le faire invalider, le maire Gendron a annoncé qu'il renonçait à le mettre en vigueur. En effet, son projet de couvre-feu contrevenait de toute évidence aux chartes canadienne et québécoise des droits et libertés, qui interdisent notamment toute forme de discrimination basée sur l'âge. (Dans un avis qu'elle a rendu public le 14 juillet dernier, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse invoque également le fait que le règlement Gendron brime la liberté de circulation et le droit de réunion de pacifique, parmi les droits reconnus par les diverses législations canadiennes en matière de droits de la personne).

Ex-conseiller politique des ministres péquistes Jean Garon et Pauline Marois désormais converti aux vertus de l'Action démocratique de Mario Dumont, le maire Gendron est en guerre avec le député libéral, pour des raisons de petite politique partisane (il semblerait que les deux comparses se querellent en outre à propos d'un terrain...). L'annonce faite par le député Chenail a surtout été une bonne occasion pour le maire de renoncer à son premier projet sans trop perdre la face. Son projet de couvre-feu, on le sait, avait suscité l'indignation partout au Québec, en particulier parmi les premiers concernés, à savoir les jeunes de la région qui s'y sont opposés massivement et qui comptaient le défier très ouvertement.

Les militantes et militants du PCR(co) de la région du Suroît qui ont fait campagne contre le projet de couvre-feu ont d'ailleurs rapidement constaté le fort sentiment de révolte qui animait les jeunes de la région. Certains parmi eux ont notamment fait circuler et affiché les tracts du PCR(co), au point où le maire Gendron a cru bon de s'en plaindre personnellement et même de nous menacer de nous dénoncer à la police!!!

En tenant les jeunes -- sans preuve aucune -- pour responsables des quelques actes de vandalisme qui ont été perpétrés à Huntingdon au cours des derniers mois, cette grande gueule cryptofasciste a réagi de la même manière que les flics et les commerçants qui pourchassent et harcèlent les jeunes dans le centre-ville de Montréal parce qu'ils donnent une "mauvaise image" aux yeux des touristes américains, qui criminalisent systématiquement les punks et les "marginaux" qui ont le malheur de se tenir ensemble et de s'organiser en-dessous de l'autoroute Dufferin à Québec, ou qui pénalisent les jeunes simplement parce qu'ils font du skate sur le trottoir, comme ce fut le cas à Rouyn vendredi soir dernier et comme ça se produit régulièrement dans un tas d'autres villes un peu partout au Québec.

Là, Gendron-le fin finaud souhaite à nouveau faire son "smatte" en présentant un nouveau projet de règlement qui imposerait une amende non pas aux jeunes qui sont encore dehors après 22h30, mais à leurs parents! Cette nouvelle mesure, tout aussi discriminatoire et inacceptable que la première, les jeunes ne la laisseront pas passer, elle non plus! On croyait que le dit Gendron avait compris le message, mais il semble que ce ne soit pas le cas: s'il faut être plus clairs, eh! bien, nous le serons! Chose certaine, sa volonté de faire passer les jeunes pour des fauteurs de troubles ne restera pas impunie...

Des jeunes révolutionnaires travaillent actuellement à mettre sur pied un FRONT ROUGE DES JEUNES, justement pour réunir ceux et celles qui veulent se battre pour mettre fin aux injustices du système capitaliste. Comme l'explique le Comité pour un Front rouge des jeunes (CFRJ) dans le premier numéro du bulletin "Oser lutter, oser vaincre!" qui vient de paraître, la bourgeoisie veut obliger les jeunes à "rentrer dans le moule" et à se la fermer devant les nombreuses injustices qu'elles et ils vivent et constatent jour après jour. Pourtant, c'est possible de transformer la situation, d'arrêter l'exploitation et d'abattre le capitalisme, si on s'organise solidement pour y arriver!

Pour joindre le Comité et obtenir des copies de son bulletin, on peut écrire à: cfrj...@yahoo.com.

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Article paru dans Arsenal-express, nº 15, le 18 juillet 2004.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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