|
La recomposition du mouvement révolutionnaire à travers la diversité disséminéecalvaire01, Thursday, July 15, 2004 - 18:05
calvaire01
La recomposition du mouvement révolutionnaire à travers la diversité disséminée Dans la première partie de cet écrit post-postmoderne j'ai dressé une forme de synthèse théorique du développement de l'histoire et fait le constat que seule la dissémination demeure comme condition vraiment généralisée. Maintenant, je m'attarderai à penser la recomposition du mouvement révolutionnaire comme dépassement de cette condition. La dissémination s'impose comme vécu historique de la diversité non unifiée. Ne faire que maudire ce moment historique ne nous place et ne nous placerait que dans l'impuissance théorique et pratique. Alors comment en prendre compte tout en pensant son dépassement révolutionnaire ? D'abord, disons que les militantismes parcellisés décrits dans la première partie de cet écrit ne peuvent que s'avérer nuisibles à la recomposition du mouvement révolutionnaire. Ils valent pour eux-mêmes mais ne peuvent conduire plus loin qu'à leur autosuffisance contre-révolutionnaire. La frange radicale postmoderne récupérable pour la recomposition du mouvement révolutionnaire est celle de l'autoorganisation plurielle et disséminée présentée également dans la première partie de cet écrit. Mais si elle tenait à se poursuivre comme autosuffisance, elle deviendrait également contre-révolutionnaire. Le mouvement révolutionnaire qui dépassera la condition de la dissémination ne pourra pas non plus en faire l'économie, car elle existe et constitue sa puissance propre. Nous ne reviendrons pas à l'unitaire et centralisatrice vieille gauche révolutionnaire (programmatisme) qui en fait fie et tente de l'ignorer. Cette vieille gauche ne peut qu'être réactionnaire et comme tout ce qui est réactionnaire, l'histoire la jettera dans ses poubelles. La diversité de l'autoorganisation constitue le particulier et le mouvement révolutionnaire son général (sans mauvais jeux de mots). Il y aurait dialectique constante entre ce particulier et le général qui demanderait à tout nouveau moment historique d'être resynthétisée. Mais que serait ce mouvement révolutionnaire ? Le collectif TIQQUN l'appréhende comme étant le Parti imaginaire. Le Parti imaginaire n'est pas un Parti au sens traditionnel du terme. Il est une fraction générale non unifiée composée de formes d'autoorganisation, de formes de vie et de styles de vie qui s'oppose à l'Empire des déterminations que constitue à la fois dans leur autonomie et leur caractère organique les formes diverses de la domination et ce qu'ils impliquent à travers nous (vous référer entre autres à la description des modes de domination de la première partie de cet écrit). Le Parti imaginaire est en quelque sorte la convergence non unitaire des formes de vies autonomes et autoorganisées telles que présentées comme mouvements dans la première partie de cet article (qui va des squats au punk, des territoires et usines occupées aux phénomènes orgiaques... Ou comme TIQQUN le disent eux-mêmes : ''une constellation expansive de Bien que TIQQUN nous apparaisse comme les plus à jour dans la pensée du mouvement révolutionnaire, qu'ils recomposent entre autres cette dialectique complexe entre le particulier de l'autoorganisation et le général du mouvement, qu'ils synthétisent la dissémination de la radicalité en un nouveau mouvement, ils m'apparaissent plus comme un effort limité. Je pense entre autres qu'il serait difficile de se complaire dans la dissémination des formes de vie alternatives plus souvent qu'autrement auto-suffisantes et espérer y recomposer un mouvement révolutionnaire. Il apparaît de plus que là n'est pas l'intention de TIQQUN qui ne traite que très peu de la possibilité d'un mouvement révolutionnaire comme si celle-ci était définitivement disparue. TIQQUN en appelle d'ailleurs plus à la désertion, à l'anonymat et à l'invisibilité, qu'à la confrontation dialectique qu'est le mouvement révolutionnaire. Et son apologie de l'autonomie me laisse en premier lieu critique. L'autonomie tout comme le Parti imaginaire sont dissémination par définition à moins que leurs courants se constituent en réseaux puissants et unifiés qui créent des synergies collectives par la convergence et la généralisation de leurs projets et qu'ils s'arment pour faire face à la répression et espérer passer parfois à l'offensive. Mais là n'est pas leur objectif. De plus, si l'isolement groupusculaire qui les caractérise se poursuit tôt ou tard chacune de leurs composantes se voient confiner à l'échec. Alors, il faut reprendre. Ce qui exige une énergie folle qui en désespère beaucoup. S'ils se maintiennent, leurs alternatives peuvent se penser ou se comporter comme la révolution faite et négliger la puissance de l'ordre-désordre autoritaire qui caractérise l'Empire capitaliste, gestionnaire, technologique, policier, militaire, gouvernemental, syndical, médiatique, écocidaire, etc. qui caractérise le monde maintenant globalisé des déterminations. Le courant de l'autonomie tout comme le Parti imaginaire sont immédiatistes (de la révolution de l'immédiat dans l'encerclement impérial des formes de domination) et négligent donc la lutte générale et l'analyse des conditions de la révolution. Ils se perdent dans leur ferveur juvénile à vouloir faire tout tout de suite et négligent l'adversité de leurs ennemis qui puissants (voir la note de la fin) et souvent fins stratèges finissent plus souvent qu'autrement par l'emporter. Le mouvement révolutionnaire sera un et multiplicité ou il ne sera pas. L'un est la communisation des formes révolutionnaires de luttes et de vies. La multiplicité est la diversité relativement autonome de ces formes. L'un du mouvement révolutionnaire du dépassement ne peut pas être comme le rêve la vieille gauche centralisateur et homogène (comme partis uniques ou fédérations unitaires, comme classe prolétarienne unifiée affirmée ou tout autre sujet révolutionnaire unique). La multiplicité de ce mouvement ne peut pas être autosuffisante et pleinement disséminée. C'est le pourquoi de la nécessité de la constante dialectique complexe qui est à constituer entre le particulier et le général, le général et le particulier. Ou dit dans un vocabulaire plus organisationnel de la nécessité de la constante dialectique complexe entre la communisation et l'hétérogénéité des formes révolutionnaires de vie et de luttes. Il faut aussi appréhender le mouvement comme quelque chose qui justement est en mouvement (à travers ses formes de luttes et de vie, la critique de ses limites, sa théorisation, etc.) et qui donc ne se fixe pas et doit être reconceptualisé et resynthétisé à chaque moment historique. Note de la fin : autant physiquement par leurs armées et leurs polices nombreuses avec des moyens de répression incommensurables que parce qu'ils possèdent les moyens de production et de diffusion de presque tout, de l'alimentation jusqu'à la culture Suite dans le prochain article |
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|