Fermeture de la station de radio CHOI FM - Indymedia-Québec (CMAQ)

Author: Evelyne Bertrand

First paragraph (Teaser):

Volonté réelle d'améliorer le "service", complot machialévique du maire l'Allier/famille Cloutier, ou indice inquiétant qui annonce l'avènement d'un cloisonnement des libertés d'expression dans un ordre professionnel de journalistes ?

Rest of the text:

je suis d'accord avec l'idée du CRTC de mettre de l'ordre dans les agissements des animateurs, surtout en ce qui concerne les insultes, inutiles si on veut aller dans le sens de conversations constructives.

Je remarque que le travail de Jeff Fillion ou d'André Arthur n'a rien eu de positif en ce qui concerne le niveau de vie des québécois (problèmes de logement, d'emploi). Le travail de ces animateurs, en ce qui concerne les questions importantes, semble complètement inutile. Faute de quoi, on s'amuse à donner des coups d'épée dans l'eau en attaquant personnellement des personnalités publiques, supposément pour des raisons de moralité publique.

Il est bien que Jeff Fillion se soit attaqué au problème de prostitution adolescente à Québec,... mais c'est oublier le fait que le calendrier du "dream team" est illustré de photos de jeunes filles à peine pubères vêtues de manière très légère.

Quelle hypocrisie!

Attaquer des personnalités publiques concernant leur vie privée semble plus facile à ces animateurs pour s'attirer des cotes d'écoute, plutôt que de faire preuve d'imagination. Il est temps d'en finir avec cette tradition radiophonique de "plus vulgaire que vulgaire" qui confond l'agression d'autrui avec la liberté d'expression. On peut être amusant et instructif à la fois. Oui, ça existe.

Par contre, le non-renouvellement de la licence de CHOI a de quoi surprendre, surtout dans un contexte où la fermeture d'une station de radio équivaut à la censure des opinions et des voix de tous ceux qui sont employés de cette même station. Il n'y a pas qu'Arthur et Fillion à choix. Secundo, le fait qu'on aurait pu administrer des amendes aux fautifs, et que l'on ne l'a pas fait, avant d'en arriver à une chose aussi drastique que la fermeture d'une station de radio, est étrange.

Il y a un climat de peur qui est en train de s'installer dans le milieu, à cause de cette fermeture. Je crains que cela n’entraîne des répercussions très négatives dans les milieux plus peureux, qui sont en majorité au Québec. CHOI fait figure d’ilôt de « liberté d’expression » (avec radio énergie et les grandes gueules) : dommage, car les propos « non-pertinents », « à côté », sont toujours accompagnés par d’autres forts intéressants. N’allez pas me dire qu’Andrée Boucher détient le monopole de la « Vérité », parce qu’elle se donne le droit de critiquer la pertinence des propos tenus par d’autre animateurs. C’est un jeu dangereux qui déteint sur l'ensemble de la pratique. Il faut se tenir pour résister à l'envahisseur. Relisez vos Astérix bon sens !

Pas facile de démêler ce qui est du domaine de la diffamation et de l’information. L’information semble parfois de la diffamation et la diffamation de l’information. La liberté d’expression dans son essence, c’est cela : la liberté d’exprimer son opinion à qui l’on veut, peut importe le véhicule. C’est sûr que cela ne peut pas plaire à tout le monde, et que les moyens employés ne sont pas tous idéaux. Cependant, couper la possibilité de transmettre cette information, avant même qu’elle n’arrive, positive ou négative, c’est de la censure, point, pas du contrôle. Le contrôle vise à rectifier le tir, pas à l'empêcher. Aurons-nous besoin de nous accrocher à la « Vérité » de la " science " (de l'information..) pour avoir un jour enfin l’impression d’être tous d’accord ? C’est l’illusion à laquelle ont succombés tous les fanatiques de sectes et de religions, pour pouvoir mieux brûler les infidèles. Le mot « science », fait partie des versets de la Bible...

Dans les radios étudiantes, du moins celle où j’ai animé, la situation est déjà pire que pire : je me suis fait dire par la direction (CFOU) que je n’avais pas à donner mon opinion personnelle en ce qui concerne l’avortement.

Si la radio n’est plus une place "d’opinion", ce sera désormais la chasse gardée de « spécialistes de l’information », comme les journalistes faisant partie d’un ordre professionnel. Obliger tout le monde à faire partie d’un ordre professionnel, voilà une excellente façon de faire taire tous les points de vue divergents de tous ceux qui n’auront pas été à la même école. Quand on a quelque chose à dire, n’importe qui peut le faire. Pas besoin d’un doctorat pour ça. Dans le même ordre d’idées, est-ce que ça va me prendre un doctorat en journalisme pour avoir le droit d’écrire une page web ? Pour avoir le droit de signer une carte postale ?

La fermeture d’une station de radio comme CHOI est en soi un événement dramatique en ce qui concerne la promotion de la pluralité des sources d’opinions. De toute façon, l’opinion d’un journaliste ou d’un épicier, c’est du pareil au même : de l’opinion. Aucune opinion ne peut prétendre à la vérité ! Arthur et Fillion sont en quelque sorte les représentants d’un monde chéri où l’opinion est affaire de généralistes, d’hommes de la rue, comme vous et moi, mais comme on dit, avec un peu plus de « couilles » ;-) !

Une émission radio, c’est bien plus qu’un micro, un "gueulard", une onde radio « publique » et un sac de chips : c’est tout un monde coloré par la personnalité de l’animateur.

C'est bien beau de collecter les "plaintes", de les compter et d'en faire un beau petit tas, passé les "tabarnak" et les "ostie de vache", mais encore faut-il savoir que certaines personnes susceptibles REPRÉSENTANT certains groupes peuvent se figurer comme attaque personnelle tout commentaire allant à l'encontre de leurs croyances personnelles, même formulé avec tact. Et croyez-moi, ce qui était une attaque contre une organisation est vite considéré comme des attaques contre les individus (diffamation). Où dès lors, placer les règles de ce qui du propos acceptable et ce qui ne l'est point ? Dans l'opinion bien sûr, toujours !

Prend-on les auditeurs pour des cons incapables de tout raisonnement ... et de tout choix ? Ca se pourrait !

Alors les peureux du 93,3 FM (Stéphane Gasse, Caseau et compagnie), arrêtez de vouloir protéger vos jobs en prétendant qu'il ne faut pas attaquer les individus, mais les organisations... sous prétexte que certains individus ne sont pas capables d'aller en cours pour se défendre.
Sûrement quelque chose à cacher vous !

Subject:	La victoire du conformisme: le pouvoir du gouvernement
Author:	neonyme
Date:	Wed, 2004-07-14 12:05

Dans mon opinion très personnelle qui n'engage que moi, je trouve que Filion est un abruti ou fait mine de l'être pour ses cotes d'écoutes. Par contre, Arthur est un redoutable homme de radio, capable de la démagogie la plus vicieuse tout en étant un nécessaire réveilleur de conscience dans sa manie d'être contrarieux et de montrer les revers de toutes les médailles. Il aime beaucoup faire la preuve de la mauvaise qualité du journalisme au Québec. Filion montre des tendances facho par bouts, Arthur lui est plutot libertarien et neo-libéral.

Il faut faire attention par contre, Arthur n'avait qu'une collaboration de 15 à 30 minutes le matin à l'émission de Filion jusqu'à la fin du printemps, autrement il ne faisait pas partie du line-up de la station. Il travaille actuellement à CKNU, des mêmes proprios, une petite station régionale de Portneuf, ses émissions sont en réseau avec une radio communautaire de Québec et CJMS à Montréal je crois.

Moi j'ai hâte de voir comment un paquet de monde va se positionner face à la décision du CTRC.

Le mot-clé dans cette histoire est : liberté.

Et l'autre aspect majeur : le pouvoir.

On a presque une vingtaine de stations de radio à Québec. Quand une radio nous déplait, on a le bouton au bout du doigt pour éteindre l'appareil ou changer de station. On a aussi des tribunaux pour régler les injustices. Quand il y a diffamation, les victimes ont les moyens de demander justice. On a tu envie que le gouvernement décide de qui a le droit de parler ou non à la radio, de qui a le droit ou non d'opérer une station radio?

C'est pourtant ça qui se produit actuellement. Le CTRC vient de dire à 350,000 personnes de la région de Québec: vous avez fait le mauvais choix, papa va vous enlever ce jouet dangereux, vous n'êtes pas assez intelligents pour faire la part des choses.

Moi je peux comprendre que le gouvernement gère l'assignation du spectre de radio-fréquences pour des considération techniques. Mais je suis intolérant à toute intervention de l'État dans ma vie, dans mes choix, dans ma liberté...

Mais là le CTRC montre qu'il a le gros bout du bâton. Il contrôle ce qui joue comme musique à la radio, il contrôle les formules de programmation, et maintenant il décide de qui a le droit de "mériter" une antenne en vertu de la qualité de son discours. Sans parler de tous les jeux de coulisses entre les amis du pouvoir que ceci permet.

Tout opérateur de station de radio va comprendre le message maintenant: sois cool, brasse pas de marde pis engage pas Filion ni Arthur pis on va garder ton poste ouvert. Checkez ben l'anti-conformisme en prendre pour son rhume. C'est peut-être cool pour les discours quasi-haineux qui vont partir, mais si ya un animateur du genre anarchiste, revendicateur ou engagé qui se développe, il va faire peur à tout le monde lui aussi.

La radio est déjà assez beige comme ça. En dehors de SRC et des radios communautaires à petits moyens, beaucoup de musique gentille et presque plus de discours. Tout préfabriqué à Montréal, tout diffusé en réseau, presque plus rien de régional.

Est-ce que les anars vont monter au front pour dénoncer cet abus de pouvoir du gouvernement? Je crains que non, de peur qu'on les accuse de protéger des gens aux idéologies très à droite. Pour les autres militants, ont va juste voir du monde ben content de se débarrasser de discours aliénants, ceux là même qui réclamaient plus de censure au CMAQ...

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Subject:	Merci pour le diagnostic.
Author:	patc
Date:	Fri, 2004-07-16 11:12

Vous lisez en moi comme en un livre ouvert!

Vous avez révélé au grand jour mon terrible secret:

"l'espoir de commercialisation évanoui d'un talent ratatiné par l'envie"

Et c'est bien dit en plus!!!

C'est vrai: j'ai toujours eu envie d'être parmi la crème des animateurs radio. J'ai un faible pour CKOI, à Montréal. Déjà, tout jeune, je rêvais des millions que j'allais encaisser, et des femmes et de la drogue et de la gloire qu'allait m'apporter une association avec "la radio la plus écoutée". J'me voyais déjà fricottant avec le gratin artistique québécois, prenant des mois de vacances quand je veux et enfilant de brûlantes idyles avec Audrey DeMontigny ou Caroline Néron. Métrosexuel à tous les galas, de toutes les fêtes.
Haaaaaaa.....
Une larme perle au coin de mon oeuil gonflé alors que j'évoque se rêve déchu...

Parce que mon talent ratatiné et mon manque de confiance en moi, ainsi que mon envie obsessive, m'ont mené directement à l'échec et à la misère.

"vomir sur le grand démon de la concentration des médias pour oublier son propre désir de réussite."

Celle là aussi, on peut pas dire que vous ayez tort.
De toute façon, le phénomène de la concentration de la presse est extroardinairement surestimé.

Dans le fond, tous ceux qui s'en plaignent ne sont que des frustrés et des ratés pas capable de s'adapter au progrès. Des luddites attardés et sans vision.

Quant à moi, votre diagnostic impromptu aura changé ma vie! Je mesure maintenant l'ampleur de ma médiocrité et c'est sans rancune que j'accepte maintenant mon destin : je suis trop poche pour travailler un jour pour un média commercial.

C'est triste mais c'est comme ça.

Merci Evelyne Bertrand!!

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Subject:	C'est ce que je disais...
Author:	Evelyne Bertrand
Date:	Fri, 2004-07-16 15:46

de la masturbation!
(rires)
Pour ce qui est de la "concentration des médias"... thème largement inexploré, probablement associé aux gains économiques des "grands" médias, mis tous dans le même sac. L'uniformité des informations diffusées est probablement dûe aux méthodes de travail des animateurs, à prendre presque uniquement les journaux du jour ou internet comme sourçes d'informations!
La radio "commerciale" est actuellement dans une impasse de "droite" dont l'acmé se signale à coups de violations de la charte des libertés canadienne(contrepoids à la "droite"), à force de confondre "liberté" et "transgression des tabous". Bon moyen de ne jamais rien faire évoluer: ce qui était à la mode devient dépassé pour redevenir à la mode, et on continue de définir la "liberté" par opposition à quelque chose, non par soi-même ou création.
Dans les médias alternatifs(surtout la radio): secteur commercial associé au démon, pour garder de plus ou moins jeunes animateurs de radio et les gauchissants sous la tutelle de "directeurs de programmation" qui les exploitent sans vergogne en empochant les sous de la pub...
Pas de demi-mesure dans le monde du tout ou rien: ou bien on fait du fric et on est des "croches", ou bien on en a pas du tout et on est des purs!
Tant qu'à devoir réciter mon chapelet tout les jours, je préfère lorgner côté commercial.

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