D'abord, je ne comprends pas cet entêtement à maintenir une scission dans toutes les circonstances entre la violence contre des femmes et la violence contre des hommes. Je trouve l'exemple irakien particulièrement illustratif. S'il y avait plus de femmes victimes de violences sexuelles des soldats américains en Irak, je comprendrais que l'on en fasse un problème spécifique. Si le type de violence dont les femmes irakiennes étaient victimes était spécifique, je comprendrais encore. Est-ce le cas? Justement non! L'armée américaine a fait bien plus de prisonniers de sexe masculin que de prisonnières. Doutez-vous du fait que les hommes prisonniers sont également victimes de violences sexuelles?

Pour que le concept de "violence faite aux femmes" ait un sens, il faut que cette violence leur soit spécifique. Il y a des cas et des exemples à travers le monde et dans l'histoire du monde. Les textes de Poulin en donnaient de bons il n'y a pas longtemps. L'Irak n'en est manifestement pas un.

Ensuite, il y a mille choses importantes à dénoncer dans cette guerre de merde, dans cette conquête impérialiste, dans cette manoeuvre visant à spolier les ressources naturelles d'un autre pays, dans cette manipulation de l'opinion publique. Mais que retient votre journalisme? La violence faite aux femmes! Le viol de femmes irakiennes est certainement écoeurant. Pourquoi est-ce une chose plus importante à dénoncer que les viols de prisonniers irakiens? Pourquoi est-ce une chose plus importante à dénoncer que les mobiles économiques et politiques sous-jacents? Pourquoi est-ce plus important que la compagne de désinformation dont nous somme victimes à ce sujet?

Je crois que votre journaliste est animé par un vieux préjugé patriarcal : Le préjugé chevaleresque. Pour le préjugé chevaleresque, les femmes sont de petits êtres faibles et vulnérables qu'il faut protéger de manière spécifique, qu'il faut protéger plus que l'on ne le fait avec les hommes, qu'il faut protéger comme on le fait avec les enfants. Dans la perspectiv e chevaleresque, le viol de femmes est pire, parce que ce sont des femmes!

Finalement, il y a plusieurs liens qui peuvent être faits entre la violence et la pornographie. Manifestement votre journaliste n'y est pas parvenu. Elle dénonce l'un et l'autre. Elle devine qu'il y a un lien. Malheureusement elle n'est pas parvenue à nous le montrer.

Vous dite que vous ne voulez que faire de l'information. Ici je crois que vous avez manqué votre coup. Vous n'avez fait que la promotion d'un vieux préjugé patriarcal (le préjugé chevaleresque) revampé à la mode Martin Dufresne.

et Vlan...