Les Canadiens et les Canadiennes sont censés décider lequel des partis défendra le mieux leurs intérêts s'il forme le gouvernement en regardant le «Débat des chefs» les 14 et 15 juin.

Mais quels sont ces intérêts, justement? Le débat des chefs n'est pas là pour clarifier. Autrement dit, le mot débat ne veut plus dire échange et discussion sur les problèmes de fond et les solutions à apporter. Il a pris un tout autre sens.

Les soi-disant grands partis s'opposent à toute discussion. Ils embauchent des faiseurs d'image et des firmes de stratèges dont la seule tâche est de les présenter comme «électables». Ils créent des stratégies pour que les médias puissent débattre à savoir lesquelles sont gagnantes et lesquelles sont perdantes. Le gagnant est celui qui aura le slogan ou la phrase le plus répété après le débat. Cela est censé créer dans l'esprit des électeurs l'impression que le programme du parti dont le chef a la plus belle allure va améliorer leur sort et ils sont censés voter sur cette base. Le «Débat des chefs» sert à détruire l'argument de l'adversaire et le gagnant est celui qui en ressort de moins amoché. Et pour ceux qui ne croient pas en cette façon de choisir un gouvernement, il y aurait une alternative: voter pour le moins pire ou ne pas voter du tout.

Tout cela pour cacher le fait que peu importe quel parti est élu, il servira les mêmes intérêts, avec quelques variations sur la façon de le faire. C'est justement "Quels intérêts?" qui n'est pas débattu.