[Secteur Public Info] (9 juin) En cette première journée du forum sur l'avenir de l'enseignement collégial, les participants ont été nombreux à dénoncer la remise en question du réseau des cégeps. La grande majorité des interventions, lors des différents ateliers, sont venues confirmer ce que démontraient déjà les résultats du forum en ligne : les cégeps doivent demeurer et doivent être améliorés sans un brassage inutile des structures....

Selon Denise Boucher, vice-présidente de la CSN, « il n’y a rien de pire pour la direction, les professeurs et le personnel de soutien que de travailler sur les structures des cégeps quand leur préoccupation est la réussite des étudiants. Ce n’est pas là que se situe le débat actuellement ». Denise Boucher a demandé au ministre de l’Éducation, Pierre Reid, de clarifier rapidement quelle est sa vision de l'avenir des cégeps. Le ministre Reid a été jusqu’à maintenant plutôt évasif sur cette question en mentionnant que tout était sur la table. « Devons-nous conserver notre modèle ou le revoir en profondeur » a-t-il lancé lors de son discours d’ouverture, mercredi matin, tout en soulignant que le forum n’avait pas pour objectif de remettre en question les cégeps.

Une formule gagnante

Une question était sur toutes les lèvres lors de cette première journée de débat: « Pourquoi changer une formule gagnante? ». Plusieurs intervenants ont défendu le réseau actuel en soulignant l’apport important des collèges dans le développement des étudiants et des régions.

La double mission collégiale a été défendue vigoureusement par bon nombre de participants. Selon Jean Paradis, directeur général du cégep d’Alma, « la cohabitation de la formation générale et technique participe à former des citoyens responsables, ouverts aux autres et compétitifs. »

Marjolaine Côté, présidente du secteur soutien cégep de la FEESP-CSN, assistait également à l'atelier sur le modèle de l'enseignement collégial québécois. "Les cégeps sont uniques et il faut en être fier: ce n'est pas parce qu'il n'y en a pas ailleurs qu'il faut faire comme les autres, lance-t-elle. Le réseau collégial c'est un choix de société qu'on a fait et ce choix est encore bon aujourd'hui."

Plusieurs participants se sont dits déçus du peu de temps disponible pour s’exprimer, ne disposant que de trois minutes pour exposer leur point de vue sur des sujets aussi variés que le modèle de l’enseignement collégial, le cheminement des étudiants et des étudiantes, la contribution des cégeps au développement du Québec et le financement de l’enseignement collégial. La faible présence des étudiants, des parents, du personnel de soutien et des enseignants a été décriée. Seules quatre personnes par cégep étaient désignées par leur conseil d'administration.

Julie Bouchard, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec s'est dit fort déçue que le forum se tienne en juin, période où les étudiant-es sont très peu disponibles. Elle ajoute que le modèle de nomination des participants n'aide pas non plus la participation des étudiant-es. "Le ministre a manqué de leadership, il aurait dû imposer la présence d'un étudiant par délégation", déplore-t-elle.

Hélène Péloquin est enseignante en technique d’hygiène dentaire au cégep de Saint-Hyacinthe. « L’atelier portait sur le cheminement des étudiantes et des étudiants. Même si nous devions traiter de la question du cheminement, certaines interventions prônaient la décentralisation et une plus grande autonomie pour les collèges. Vos admettrez que le lien est loin d’être évident ! Par ailleurs, plus précisément sur le sujet de l’atelier, un constat s’impose : personne ne nie que le parcours n’est pas nécessairement celui qui est prescrit et tout le monde s’entend sur le fait que le taux de réussite n’est pas de 100 %, mais toutes et tous conviennent également qu’en termes de diplomation, le Québec se compare avantageusement au reste du Canada et à d’autres pays de l’OCDE. Et si les parcours ne sont pas linéaires, tant mieux ! Cela permet à de nombreux jeunes de faire un cheminement de vie. »

Ronald Cameron, président de la FNEEQ-CSN : "Il faut d'abord dire que l'atelier auquel j'ai participé s'est déroulé en après-midi, après la manifestation réalisée à l'heure du midi... Les débats ont donc pris une tournure fort particulière... et n'ont pas suscité grand engouement." Il semble bien que la mobilisation démontrée par les membres des groupes de la Coalition-cégeps on eu un impact certain.