Les quelque 300 syndiqué-es CSN de l’hôtel Marriott Château Champlain, à Montréal, ont ratifié cet après-midi à plus de 87 %, lors d’un scrutin secret, l’entente de principe intervenue hier entre la direction de l’établissement et leur comité de négociation. Ils retourneront donc au travail au cours des prochaines heures. Ils étaient en lock-out depuis le 16 février 2004.

L’entente, d’une durée de cinq ans, rétroactive au 30 juin 2003, prévoit des augmentations salariales de 3 % pour les trois premières années de la convention, puis de 4 % pour les deux années suivantes, soit des hausses totales de 17 %.

Parmi les autres gains réalisés par le syndicat, notons des congés hebdomadaires fixes consécutifs, une amélioration concernant la clause de sous-traitance, une sixième semaine de vacances après 22 ans de service, le nombre de journées de congés de maladie porté à sept, dont six monnayables, une diminution de la charge de travail pour les préposé-es aux chambres, une nette amélioration de la contribution de l’employeur au REER et l’obtention automatique de frais de service (pourboires) au restaurant et aux chambres quand un groupe de clients est formé de huit personnes et plus.

La table est mise

Pour Jean Lortie, président de la Fédération du commerce (FC–CSN), à laquelle est affilié le syndicat, « l’entente intervenue constitue un excellent règlement qui dresse la table à la négociation coordonnée du secteur de l’hôtellerie, en 2005 ». Cette négociation regroupera près de 8000 travailleuses et travailleurs de l’industrie hôtelière dont les syndicats sont affiliés à la CSN.

« À l’échéance de leur contrat d’une durée de cinq ans, les syndiqué-es du Marriott joindront leurs collègues de travail des autres hôtels pour la négociation de 2008. Ils briseront ainsi l’isolement dans lequel ils étaient plongés depuis toujours », a commenté M. Lortie.

Règlement largement supérieur à celui négocié par la FTQ

« Le règlement dont bénéficieront les syndiqué-es du Marriott Château Champlain est largement supérieur, à tous égards, à celui négocié il y a quelques semaines par le syndicat de l’hôtel Intercontinental de Montréal, affilié aux TCA (FTQ), a noté Jean Lortie.

« Une fois de plus, la CSN a tracé un large sillon dans cette industrie. Elle démontre ainsi sa capacité à prendre les moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs.

« Le lock-out décrété le 16 février dernier s’est avéré une arme à double tranchant pour l’employeur, puisque la détermination des salarié-es pour obtenir les mêmes conditions de travail que leurs consœurs et leurs confrères des autres grands hôtels montréalais s’est maintenue tout au long de ces trois mois et demi de lock-out », a-t-il ajouté.

Le président du syndicat, Yanick Charbonneau, abonde dans le même sens : « La lutte a parfois été difficile mais nous nous étions bien promis que nous retournerions au travail la tête haute et c’est ce qui se produit. Avec cette entente, nous obtenons des gains majeurs. » Il a d’autre part tenu à souligner l’intervention d’un des actionnaires de l’hôtel dans les négociations, soit celle de l’ex-hockeyeur Serge Savard « qui a été primordiale dans le règlement du conflit ».

« L’entente intervenue au Marriott envoie un message clair aux hôteliers du Québec quant à notre détermination, comme organisation syndicale présente depuis plus de 20 ans dans cette industrie, d’améliorer les conditions de travail des membres que la FC–CSN représente », a ajouté M. Lortie.