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Occupation de bureaux à Montréal - « Le ministre Couillard ne doit pas commettre l'irréparable » - Arthur SandbornAnonyme, Tuesday, June 8, 2004 - 08:59
Conseil Central de Montréal (CSN)
« Les évidences sortent une après l'autre. Le mois dernier, le centre universitaire de santé McGill annonçait la privatisation de ses cuisines. La semaine dernière, c'était au tour du CHUM qui, dans son projet de nouvel hôpital universitaire, ne prévoit construire que des chambres privées. Dans les deux cas, ça va coûter plus cher aux patients », déclare le président du Conseil central du Montréal métropolitain, Arthur Sandborn. Il soutient que la série de lois 7, 25, 30 et 31, adoptées en décembre 2003 par une Assemblée nationale bâillonnée, n'ont qu'un seul objectif : privatiser le réseau de la santé et des services sociaux. « Nous avons le système de santé qui coûte le moins cher en Amérique du Nord, pourquoi le démolir ? » Les syndiqué-es éprouvent beaucoup de frustration contre la loi 25 qui impose un chambardement des établissements de santé et de services sociaux de Montréal. « Le ministre s'apprête à créer des monstres administratifs au sein desquels la population et les employés ne se retrouveront plus. Les fusions forcées exposeront les CLSC et les centres d'hébergement de longue durée à la pression financière des hôpitaux déficitaires dont les besoins technologiques ne cessent d'augmenter. Nous avons de bons services de proximité avec nos CLSC et nos CHSLD, pourquoi détruire, sinon pour privatiser et pour sabrer dans ces services », indique le président Sandborn. Comme le démontre leur forte adhésion à la grève sociale de 24 heures, les syndiqués réprouvent sévèrement la loi 30, qui dénature complètement le régime de négociation et fractionne les unités syndicales pour les recomposer en catégories arbitraires, décidées par le ministre Couillard pour satisfaire un regroupement patronal comme l'Association des hôpitaux du Québec. « Il n'appartient pas au ministre Couillard, ni à son gouvernement, de décider de la composition de nos syndicats à l'encontre des chartes canadienne et québécoise des droits et libertés. Quant aux contraintes imposées aux syndicats par la décentralisation des négociations, elles attaquent de plein fouet le principe même du droit à la négociation », de dire Laurier Goulet, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux. En ce qui concerne la loi 31, qui modifie l'article 45 du Code du travail, elle offre la recette aux employeurs pour se débarrasser des syndicats en facilitant les concessions partielles d'activités. « Cette loi menace autant les travailleuses et travailleurs des secteurs privé et public. C'est une porte ouverte vers la privatisation de nos services publics, remplacés par du cheap labour, ce qui amènera inévitablement une dégradation des services », affirme Arthur Sandborn. D'ailleurs, des membres du syndicat des travailleuses et travailleurs d'Urgel Bourgie, en grève depuis décembre 2003, participent à l'action d'aujourd'hui. L'enjeu de la sous-traitance se retrouve au coeur de leurs revendications. « Les travailleuses et travailleurs présents ici aujourd'hui sont en colère et tiennent à livrer un message au docteur Couillard. Nos membres ont déjà largement voté pour une grève sociale de 24 heures. Selon nous, le déclin de popularité du gouvernement Charest est une sérieuse indication que la population juge qu'il a fait fausse route et nous lui demandons d'avoir l'intelligence de corriger son tir », conclut-il.
Le Conseil central du Montréal métropolitain regroupe plus de 82 500 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d'activité et rassemblés dans 575 syndicats.
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