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Chaque quatre ans, un seul jour de « démocratie »? On veut 1460 jours contre la bourgeoisie!Anonyme, Sunday, June 6, 2004 - 17:23
Le Drapeau Rouge
Manifestation Les élections ont donc été déclenchées au Canada. Le 28 juin, la bourgeoisie canadienne espère nous voir participer massivement au vote. Car la démocratie ici se résume de plus en plus à... une journée de vote, pour les 1460 jours de tromperies qui suivent ! Lorsque nous du Drapeau rouge appuyons le boycott, ce que nous disons c’est précisément le contraire: laissons la journée du vote aux bourgeois et luttons les 1460 autres jours de leur mandat! Aujourd’hui, et l’histoire nous le montre, la démocratie électorale bourgeoise offre un bilan largement défavorable aux travailleurs et travailleuses, aux jeunes, aux pauvres, aux communautés immigrantes, aux femmes. A l’opposé, son bilan est largement favorable aux compagnies, aux riches, aux bourgeois qui ont vu leurs richesses se gonfler, pendant que l’ensemble de la classe ouvrière au Canada - après quelques années d’enrichissement à l’époque florissante du capital - ne cesse de s’appauvrir depuis plus de 20 ans. C’est important qu’on se le rappelle. Parce que périodiquement, quasiment à chaque campagne électorale, il y en a dans la gauche qui veulent répéter la vieille histoire de la nécessité de voter aux élections pour une alternative de gauche. Beaucoup d’énergies militantes honnêtes ont été gaspillées dans cette voie de garage. Au Canada et au Québec, face au désintérêt - avec lequel nous somme plus que d’acccord ! - de plus en plus grand d’une partie de la population devant la farce électorale, la gauche officielle tente désespérément de redonner une crédibilité aux élections. Mais pourquoi donc ? Que peuvent y gagner les exploitéEs si ces élections se font dans le cadre d’un système dirigé et dominé par la bourgeoisie? Espère-t-on vraiment « renverser » la bourgeoisie, les capitalistes, les compagnies, grâce aux élections? La gauche « électorale » est un cul-de-sac. D’abord, disons-le tout de suite, la seule gauche crédible est celle qui se dirait anti-capitaliste. Une gauche qui prétend lutter pour les travailleurs et travailleuses ou pour les plus pauvres, pour les immigrants et immigrantes, pour plus de justice, mais qui ne rejette pas le système qui organise leur exploitation, n’est pas une gauche sérieuse. C’est à nos yeux une gauche hypocrite, une gauche « en paroles » mais une défaitiste dans l’action. Les multiples exemples de partis de « gauche » au pouvoir le démontrent. Le PQ des années 70, le NPD, le Parti socialiste en France, le parti de Lula au Brésil : tous et toutes ont tenu des discours propres à émouvoir les masses, à leur donner l’espoir d’un changement et d’un monde meilleur; tous sont bien vite rentrés dans le rang « capitaliste » une fois au pouvoir. Il ne pouvait en être autrement : car voter ne change pas le système. Pour changer le système - ce que toute la gauche devrait souhaaiter, non? - il faut nécessairement construire un mouvement de lutte en dehors du cadre bourgeois, sinon on doit se plier à ses règles de base, qui sont: Le NPD au Canada, comme l’UFP et bientôt l’Option citoyenne de Françoise David au Québec, courtisent - sans rien concéder quand même - la jeunesse radicale, de la façon ssuivante : « si vous ne votez pas, vous laissez tout le terrain à la droite ! ». Puisqu’en général, la fameuse « gauche » au Québec n’a jamais amassé plus de 1 à 2 % des intentions de vote, de qui parle-t-on comme étant de la gauche? Du PQ? Du NPD, voire, du Bloc? Si notre abstention fait élire le Parti libéral au lieu du PQ, les conservateurs au lieu des libéraux ou du Bloc, où est la différence? Jusqu’à présent par exemple au Québec, la différence existe surtout pour les directions syndicales et la bureaucratie communautaire, habituée d’avoir ses entrées au gouvernement et qui aujourd’hui, n’a pas tellement l’écoute des libéraux de Charest. Pour le reste, le déficit zéro, les réformes appauvrissantes de l’aide sociale, les reculs dans les soins de santé, ils font tous partie de l’héritage de cette fameuse « gauche » électorale. Le même constat se fait ailleurs au Canada: rarement le NPD a-t-il été plus « à gauche » qu’à l’époque où il s’est fait élire en Ontario sous le leadership de Bob Rae dans les années 80. Cette élection avait causé une commotion presqu’aussi grande que l’élection du PQ en 1976 au Québec. Tout le monde se rappelle du résultat : une autre paix sociale bidon (comme au Québec!), signée dans la déroute et la désolation par les syndicats de la fonction publique, et le retour rapide des conservateurs de Mike Harris quatre ans plus tard. Si on accepte la démocratie bourgeoise, qui est de voter UNE journée à tous les QUATRE ANS, alors on accepte les règles de la bourgeoisie, des compagnies et du capitalisme qui nous oppriment et contre lesquelles nous voulons au contraire, lutter de toutes nos forces, à tous les jours, quatre ans après quatre ans, jusqu’à ce que nous puissions construire un mouvement, un parti, une lutte, une révolution qui pourront enfin renverser ce capitalisme sauvage et meurtrier, ici et dans le monde. Participons activement à la campagne électorale... en boycottant les élections !
mensuel marxiste-léniniste-maoïste
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