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Mobilisations à Guadalajara contre le troisième Sommet de l’Union européenne, l’Amérique latine et les Caraïbes. (III Aisabellem, Monday, May 24, 2004 - 19:18 (Analyses | Globalisation | Imperialism | Resistance & Activism | ZLEA / FTAA / ALCA | :: Special / Especial (CMAQ))
Komité Amérique Latine - CLAC - komiteal@yahoo.ca
Les 28 et 29 mai 2004, le Centre historique de la ville de Guadalajara, Mexique, sera transformé en zone rouge sécuritaire, afin de protéger ceux qui planifient l’exploitation et le saccage des ressources de l’Amérique latine, comme ils le font depuis plus de 500 ans. Voir aussi : Les 58 chefs d’État et de gouvernement de l’Europe et de l’Amérique latine se réunissent autour des thèmes de la «cohésion sociale» et de la «gouvernance» - lire désactiver le conflit social sur le continent américain. La proposition officielle du sommet est d’ «approfondir et de consolider l’association stratégique birégionale, à travers la fortification d’un dialogue franc et ouvert au plus haut niveau politique en thème d’intérêt commun, comme le renforcement du multilatéralisme et de la cohésion sociale (…) afin d’atteindre des résultats tangibles». Les trois thèmes découlant de cette proposition sont a) les facteurs de cohésion sociale en Amérique latine, b) le renforcement des acteurs économiques et sociaux et des instances de participation de la société civile et c) le commerce équitable et les droits des travailleurs. En réalité, pour le peuple qui lutte chaque jour contre l’exploitation, ces belles phrases sont synonymes de répression et de militarisation. Loin du discours officiel de la démocratie et du développement social, l’intérêt principal de ce sommet est de promouvoir les intérêts et les droits des compagnies européennes au préjudice des ouvrierEs, des paysanNEs et des autochtones de l’Amérique latine, à travers des mégaprojets tels que le Plan Puebla-Panamà, le Plan Colombie et le Plan Bolivie, qui ont comme but la privatisation du pétrole, de l’électricité, l’eau, la terre, les forêts, le gaz, la culture, l’éducation, l’agriculture, la médecine, etc., bref de tout ce qui peut leur servir à se remplir les poches. Ce sommet est la rencontre entre les gouvernants de pays qui produisent ensembles 30% de la richesse mondiale, avec une population de près d’un milliard d’habitants: 530 millions d’habitants dans l’Amérique latine et les Caraïbes avec un PIB de 1,7 milliards$, et 450 millions d’habitants en Union européenne avec un PIB de 11 milliards$. On peut donc dire que cette rencontre revête une importance mondiale, notamment pour l’avenir des négociations à l’Organisation mondiale du commerce, l’UE avançant justement pour ce sommet les thèmes de Singapour. Le sommet sera en fait le lieu de cinq mini-sommets : Mexique-UE, Chili-UE, Mercosur-UE, Amérique centrale-UE et Communauté andine-UE. Il est clair que ce sommet s’inscrit dans la compétition entre l’Union européenne et les Etats-Unis pour la domination économique mondiale. La première rencontre de ce type avait eu lieu en 1999 à Rio de Janeiro et la seconde en 2002 à Madrid. L’objectif direct est de resserrer les liens entre l’UE et le Mercosur pour faire contrepartie à l’initiative nord-américaine de la Zone de libre-échange des Amériques, c’est pourquoi il est promu par le Brésilien Fernando Henrique Cardoso du côté américain et le Français Jacques Chirac du côté européen. Il semblerait en effet que pour des raisons «historiques, culturelles et commerciales», l’Europe et l’Amérique latine sont destinées à être des «associés naturels». Voici quelques unes des ces raisons néocolonialistes… Tous les pays des Amériques ont été des colonies de pays européens, même que la Grande-Bretagne, la France, le Danemark et la Hollande possèdent encore des colonies sur le continent. L’UE est le plus gros bloc supra-étatique du monde et représente un quart du PIB mondial, alors que l’Amérique latine ne représente même pas le vingtième de ce PIB. Tandis que l’Europe exporte principalement des produits manufacturés et des investissements, l’Amérique latine exporte des produits agricoles et des matières premières, reçoit des investissements étrangers et est une des régions les plus endettées de la planète. L’UE est le premier investisseur étranger en Amérique latine et son second partenaire commercial. Les compagnies européennes sont déjà beaucoup présentes dans la région latino-américaine, surtout dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et des banques (services financiers). C’est pourquoi divers collectifs et plusieurs organisations appellent à la mobilisation à Guadalajara, à un contre-sommet, à l’action directe, à un festival de rue, à un centre des médias indépendants,… pour protester et résister. Voir aussi : 27 mai- Guadalajara: les activités commencent Pour information et updates : “El capitalismo mata, matemos al capitalismo. Aguemos la fiesta de los poderosos.
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