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Notes sur la lutte des classes comme réalité et concept produits par l'histoire capitaliste 1ère partie

calvaire01, Wednesday, May 19, 2004 - 21:08

calvaire01

Pourtant, la communisation (comme mise en commun de l'ensemble des richesses sociales, des moyens de production, de la culture, de l'éducation... ainsi que comme autoorganisation et comme autotransformation collectives, etc.) peut être affirmée contre la continuité de la lutte pour les intérêts capitalistes de la classe comme évolution toute à la fois immédiate, progressive et révolutionnaire contre le capitalisme, la propriété privée qui lui est inhérente (sauf dans l'ancien capitalisme d'État à la soviétique qui lui était un capitalisme bureaucratique/étatique) et la réduction de notre vie à notre condition d'exploitation (condition qu'est en bout de ligne la condition prolétarienne).

Il y a de cela un certain temps que je m'interroge d'une manière critique sur le concept de lutte des classes. Ce concept marquant du marxisme, de l'anarchisme surtout communiste et d'autres tendances communistes, me semble inséré dans l'histoire du capitalisme et me semble rendre difficilement possible une pensée qui sorte des cadres capitalistiques. Il y a quelque chose de permanent dans le capitalisme qui est une lutte des classes : affrontements entre travailleurs/travailleuses et patrons, syndicats et entreprises, entre conseils ouvriers (ou de travailleurs/travailleuses plus généralement) et directions d'entreprises, etc. Mais toujours ces affrontements s'effectuent dans les cadres balisés par les catégories capitalistes et pour des positions de pouvoir au sein du capitalisme : luttes pour la diminution du temps de travail, pour l'accroissement des salaires, pour une meilleure santé et sécurité au travail, pour des droits plus étendus... Il y a là rien qui sorte de la logique capitaliste, qui n'exige même la continuité du capitalisme (parce qu'entre autres ces acquis pour se réaliser doivent être enchassés et insérés dans la production et la législation capitalistes). Comment alors mener la lutte pour les intérêts de notre classe dite prolétarienne et tout à la fois penser la révolution comme abolition du capitalisme ? Pour moi, il y a là deux logiques contradictoires. C'est une des raisons pourquoi bien des tendances de la critique révolutionnaire actuelle tentent d'en sortir, d'affirmer la rupture avec le capitalisme plutôt que la continuité de la lutte pour les intérêts de la classe prolétarienne (celle qui unit en catégorie l'ensemble des travailleurs et des travailleuses dans leur antagonisme avec les capitalistes et l'ensemble de leurs gestionnaires) au sein du capitalisme. Ceux et celles qui comme moi prennent partie pour la révolution contre le réformisme de la lutte des classes se font sermonner par les communistes lutte-de-classistes parce que soi-disant en-dehors de l'histoire, isoléEs des autres, voire peu solidaires. Pourtant, la communisation (comme mise en commun de l'ensemble des richesses sociales, des moyens de production, de la culture, de l'éducation... ainsi que comme autoorganisation et comme autotransformation collectives, etc.) peut être affirmée toute à la fois contre la continuité de la lutte pour les intérêts capitalistes de la classe et comme évolution toute à la fois immédiate, progressive et révolutionnaire contre le capitalisme, la propriété privée qui lui est inhérente (sauf dans l'ancien capitalisme d'État à la soviétique qui lui était un capitalisme bureaucratique/étatique) et la réduction de notre vie à notre condition d'exploitation (condition qu'est en bout de ligne la condition prolétarienne).

*Pour une critique révolutionnaire qui poursuit ce questionnement voire entre autres le texte
Tout arrêter et recommencer : feuilleton autonome 1ère partie qui est disponible en archives dans la section Analyses ici même sur le cmaq



Subject: 
De l'impossibilité d'un ouvriérisme révolutionnaire.
Author: 
Alex V
Date: 
Thu, 2004-05-20 06:09

Le hic avec les anars luttes-de-classiste, c'est qu'ils tendent à perdre de vue la finalité communiste. Ils trempent tellement dans la lutte de classe qu'ils en viennent à voir le prolétariat comme un sujet révolutionnaire en soi, et les luttes de classe comme une transcroissance révolutionnaire, en pensant, en gardant, le prolétariat comme sujet en soi... Et non comme oeuvre subjective (le sujet pour soi) cherchant les points de rupture avec son prédicable capitaliste. L'affirmation de classe est crissement loin d'un prolétariat visant son autotransformation dans l'abolition de son prédicat réificateur.


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