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RIP Les CLSC du Québec : 1972-2004

jplarche, Tuesday, May 4, 2004 - 16:38

J-P

La Coalition Solidarité Santé lance un ultime appel au ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard de ne pas détruire le réseau des services communautaires de santé, les CLSC. La coalition estime que la fusion des CLSC avec les hôpitaux entraînera leur mort et par conséquent, des conséquences désastreuses pour la population.

Le ministre Couillard doit signer les lettres patentes des réseaux locaux d'ici cinq semaines et par le fait même, l'arrêt de mort du réseau des CLSC. La coalition estime que le ministre fait fausse route et elle espère que celui-ci tiendra compte des nombreuses voix qui se sont élevées au Québec pour s'opposer à ses projets de réforme....

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La Coalition conviait d'ailleurs les journalistes, ce matin, dans un salon funéraire du centre-ville de Montréal. Ceux-ci ont assisté à un cortège funèbre inusité : le cercueil symbolisant le réseau des CLSC était porté par des travailleurs d'Urgel Bourgie, en grève depuis le 9 décembre. La Coalition a aussi publié, ce matin, un avis de décès dans des quotidiens montréalais.

La Coalition s'oppose aux projets de réforme pour plusieurs raisons.

Transparence et démocratie
Le Parti libéral s'était engagé lors des dernières élections à renforcir les services de première ligne. Il n'a surtout jamais été question de fusionner les CLSC avec des hôpitaux, ni de dénaturer la mission des CLSC. En outre, à l'occasion des consultations menées par les Agences (anciennement Régies régionales) sur la réorganisation des services, celles-ci ont reçu davantage d'opposition que d'appuis à leurs projets mais elles ont tout de même proposé des modèles parfaitement en phase avec les volontés du ministre. La Coalition croit que ceci s'explique en partie parce que les personnes siégant sur les agences ont toutes été nommées directement par le ministre Couillard en janvier.

Faux problème, fausse solution
La Coalition ne croit pas que la réforme projetée mettrait fin à une soi-disant culture de "travail en silos". Au contraire, elle estime que le ministre créera de nouveaux silos avec une approche par clientèle. L'organisme demande par exemple dans quel silo se retrouvera une personne âgée ou un jeune présentant des problèmes de santé mentale.

Danger de sous-finacement
La Coalition souligne que, dans les endroits où on a déjà procédé à des fusions des CLSC avec des hôpitaux, on a vu ces derniers accaparer avec le temps une partie des budgets des CLSC qui, eux, ne sont pas déficitaires. L'organisme craint de voir cette situation se généraliser aux dépens des services de prévention et de proximité.

Une mauvaise vision
Le bassin de desserte des réseaux locaux pourrait atteindre jusqu'à 200 000 personnes alors qu'il est actuellement de 50 000 pour la moyenne des CLSC. On risque donc de voir disparaître notre réseau de centres de santé communautaire, bien organisés mais aussi flexibles et adaptés aux besoins des communautés. L'Organisation mondiale de la santé préconise pourtant la mise en place de réseau semblable tant dans les pays en développement que dans les pays industrialisés.

En outre, la réforme libérale s'attaque à une fierté québécoise qui fait l'envie du reste du Canada, un modèle préconisé entre autres par la Commission Romanow, une réalisation entreprise par le même Parti libéral en 1971 et reconfirmé en 1991.

Quel retour en arrière !
Lorraine Guay a milité activement pour la mise en place des CLSC dans les années soixante. À cette époque, tout tournait autour de l'hôpital et du curatif. " Les médecins travaillaient seuls dans leurs cabinets privés, dit-elle. Il faut surtout se souvenir que la population était complètement écartée de toute implication dans les orientations et les pratiques du système. La décision du ministre Couillard nous ramène exactement à la situation qui prévalait avant la Révolution tranquille ", soutient la militante.

Au fond, peut-être y'aura-t-il une différence entre la situation prévalant avant la Révolution tranquille et celle de l'après-démolition : c'est que maintenant nous savons tous que les maladies sont une question étroitement liée aux conditions socio-économiques. Ce qui fait dire à la Coalition que tôt ou tard, le Québec devra revenir à un modèle semblable aux CLSC...

Nous aurons alors une bonne idée du retard et des reculs collectif que nous aurons imposés Jean Charest et Philippe Couillard. 

150 000 employé-es de l'État syndiqués à la CSN
www.secteurpublic.info
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Subject: 
Des comptes à rendre
Author: 
martin dufresne
Date: 
Wed, 2004-05-05 00:03

Monsieur Charest a apparemment des comptes à rendre à la grande entreprise nord-américaine, qui va se partager le gâteau de la privatisation des besoins que venaient combler les CLSC.
Elle va nous coûter cher, la prétendue économie associée à la "réduction de l'importance de l'État"!
Martin


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Subject: 
Des effets pervers
Author: 
Alain Thomas
Date: 
Wed, 2004-05-05 11:53

En écoutant aujourd'hui la ministre Forget avec son plan de "modernisation" de l'État, je vois que mes craintes prennent forme. Amorcerait-on l'époque de la démolition tranquille ? Posr la question, c'est un peu y répondre. Excellent texte, mais peut-on aussi penser qu'en fusionnant les hôpitaux et les CLSC, le gouvernement veut forcer les syndiqués infirmières et infirmiers (et d'autres) à devenir mobiles. Quand il manquera de personnel a un endroit on en fera venir de d'autres endroits. De cette façon on évite d'engager du personnel et on fait effectuer du surtemps, 2 à 3 fois 16 heures en ligne en plus du quart de travail régulier. On presse les travailleurs au maximum.

J'ai discuté avec plusieurs infirmières et elles y voient un réel danger pour les gens. Par exemple, selon ce que j'ai pu savoir, quand une infirmière travaille depuis quelques années dans un CLSC, ses connaissances en chirurgie cardiaque ne suivent pas le rythme du changement comme celle qui est affectée à cette spécialisation en milieu hospitalier. Elles craignent qu'on les force à exercer temporairement, voire quelques jours, dans une spécialisation avec laquelle elles n'ont pas eu de pratique depuis un temps.

Pensons aussi à la précarité qui s'installera. On demandera aux nouvelles infirmières et infirmiers de demeurer très mobiles pendant longtemps. Le gouvernement va échanger long surtemps contre sécurité d'emploi. C'est plus payant sur le coup, mais les travailleurs (euses) du domaine de la santé ne se tireraient pas dans le pied de cette façon ? On comble les poste vacants en les divisants entre quelques un(e). Je ne suis pas sûr non plus que ce soit sans danger de recevoir des soins par un travailleur qui vient d'effectuer 36 hrs en ligne.

On utilisera peut-être les CLCS pour autre chose que ce qu'ils étaient prévu. On déshabille un pour habiller l'autre. Cette institution est capitale dans le milieu communautaire. Combien de temps avant les élections ????

Alain Thomas


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Subject: 
la réingénierie en santé
Author: 
jplarche
Date: 
Wed, 2004-05-05 12:39

oui on peut le penser !

En fait, il faut mettre les fusions (loi 25)dans le contexte des lois 30 et 31 qui brisent les syndicats existants, décentralise 26 matières de négociation au niveau local et abolissent les protections contre la sous-traitance du Code du travail. Quand on additionne tout ça, on commence à voir l'ampleur de la démolition que met en place le gouvernement libéral. Néfaste pour la population. Néfaste pour les travailleuses et travailleurs. Néfaste même pour le contribuable parce qu'il devra payer de plus en plus pour obtenir des soins qui devraient être publics et universels. Néfaste pour les économies locales (réductions draconniennes des salaires). Néfaste aussi pour le Parti libéral qui, espérons le, ne s'en SORTIRA PAS COMME ÇA !

J-P


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Subject: 
Pour se faire une idée juste
Author: 
Bleuler
Date: 
Fri, 2004-06-18 09:08

Pour se faire une idée juste sur les théories de Lorraine Guay:

http://www.rqasf.qc.ca/sp/sp17_02.html


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