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Venezuela : Chávez dit non aux OGM...il lui reste à le ratifier.

CANO, Saturday, May 1, 2004 - 06:41

Lorna Haynes

Suite à une lettre envoyée par l'Organisme Vía Campesina, le Président vénézuélien Hugo Chávez a déclaré publiquement qu'il invaliderait tous les accords signés en vue d'implanter des OGM aux Venezuela. La pays avait auparavant conclu des accords avec son voisin brésilien au sujet d'un projet de plantation de soya transgénique en collaboration avec Monsanto, ainsi qu'entrepris des démarches afin d'échanger son pétrole avec l'Argentine contre du soya génétiquement modifié. De plus Monsanto est soupçonné de s'être livré à des tests illégaux avec du coton transgénique au pays. Reste au Président Chávez à ratifier ses déclaration par un décret présidentiel qui interdirait de façon légale les OGM au Venezuela.

•Venezuela : Chávez dit non aux OGM… mais il doit le ratifier.
(Par Lorna Haynes)*

Alai-amlatina, 23. avril.- Le 13 avril, à Caracas, Venezuela, au cours de la « Rencontre pour la Solidarité avec la Révolution Bolivarienne », l’ONG Vía Campesina, qui était invitée spéciale de l’événement, a remis au Président Chávez une lettre dans laquelle elle sollicite annuler tout accord qu’aurait conclu le gouvernement venezuélien en ce qui a trait à la production et la commercialisation de transgéniques (OGM), parce qu’ils attentent à la souveraineté des peuples et ne sont pas compatibles avec la révolution bolivarienne. C’est ainsi que Vía Campesina a réussi là où les autres ONG vénézuéliennes avaient échouées en plus de quatre ans de lutte : le Président se penchera finalement sur le problème des OGM. Plus encore, Chávez s’est engagé à annuler lesdits contrats. Le 18 avril, au cours de son habituelle émission télévisée du dimanche, « Alo Presidente », le Président Chávez a réaffirmé cette décision lorsqu’il a mentionné que les transgéniques étaient sur le point d’êtres introduits au pays mais qu’il avait arrêté les démarches.

Dans sa carte au Président, Rafael Alegría Moncada, Secrétaire Opératif International de Vía Campesina, déclarait que « C’est avac grande préoccupation et surprise que j’ai reçu l’information que votre gouvernement a signé un accord avec le Brésil concernant les semis de soya transgéniques de la compagnie transnationale Monsanto (soit le soya transgénique Round-up Monsanto), qui devraient supposéement être semées sur le plateau de Guanipa, Edo. Anzoáteguí, par l’entreprise agroalimentaire « La Orleana » dans la municipalité Simón Rodríguez de El Tigre, avec la supervision de Monsanto et la « Coopérative Grao Norte » du Brésil. » Alegría fait aussi remarquer que le projet prévoit s’étendre sur 100 000 hectares en 2006 et que parmi ceux qui ont financé les millions de bolívares nécessaires, se trouvent le Fond National pour le Financement des Zones Spéciales de Développement Durable, ce qui selon Alegría, « nous paraît déjà en soi une contradiction manifeste. »

Il écrit encore « Estimé Président Chávez, vous savez très bien que le Monde entier, regroupé en importants réseaux et mouvements sociaux livre aujourd’hui une dure bataille contre les OGM, parce qu’ils les considèrent non seulement dangereux pour la santé des peuples, mais également parce qu’ils visent à contrôler la biodiversité, à désarticuler les économies paysannes autochtones et à s’emparer des connaissances humaines. Tout ceci sous le contrôle d’une poignée de multinationales nord-américaines et européennes. » Alegría fait ressortir la résistance de l’Union Européenne aux OGM malgré les pressions des É-U pour les lui imposer et les moratoires sur les transgéniques dans d’autres pays incluant même certains États des É-U et du Brésil où les cultures transgéniques, dont le soya, sont interdites.

Signalant dans sa lettre la manifeste contradiction entre le projet révolutionnaire et l’utilisation des OGM, Alegría spécifie : « La Vía Campesina s’est identifié avec, et appuie, le processus bolivarien du Venezuela parce qu’elle le considère patriotique, révolutionnaire, autonome et légitime, mais sans aucun doute nous ne partageons pas avec son Gouvernement un accord qui dénature et met en doute les postulats d’émancipation et de sauvegarde de la diversité culturelle et productive des paysans autochtones vénézuéliens. La souveraineté alimentaire est la voie, et non la production et commercialisation des OGM. Ces derniers correspondent à la stratégie de domination et d’exclusion qu’imposent les grandes entreprises multinationales agricoles, et à ce sujet nous avons discuté longuement avec le compagnon Maximilian Arvelaiz. Président Chávez, avec le respect et l’appréciation que vous vouent des millions de paysans et paysannes, petits et moyens agriculteurs, hommes et femmes ruraux et peuples autochtones, et afin de poursuivre et non reculer dans le processus révolutionnaire bolivarien, nous vous demandons de considérer sans aucune valeur et effet tout accord qui existerait entre votre Gouvernement et celui du Brésil ou avec quelque entreprise transnationale impliquée dans la production et la commercialisation du soya ou tout autre produit transgénique que se soit que l’on prétend implanter dans cette République Bolivarienne du Venezuela qui nous est chère. » La décision du Président Chávez est monumentale et constitue un grand progès dans la lutte contre l’imposition des OGM par les corporations transnationales, en particulier Monsanto.

Le gouvernement vénézuélien n’a pas seulement conclu des accords avec le Brésil

Dans un accord récent avec l’Argentine, le deuxième producteur de soya transgénique au monde, il était suggéré d’échanger du pétrole pour des produits agricoles qui incluent le soya transgénique. On suspecte également que le projet « Coton » récemment lancé par le Ministère de l’Agriculture et de la Terre, a l’intention d’utiliser des semis transgéniques de Monsanto, qui, selon des sources sûres, a réalisé des tests illégaux au pays avec son coton transgénique. Le maïs et le soya qui proviennent des É-U sont aussi transgéniques. De plus, il y a deux ans que s’accumulent les plaintes au Procureur Général de la Républic au sujet de la commercialisation au pays du soya transgénique sous forme de « viande » et « lait » de soya, ainsi que du maïs transgénique. C’est pourquoi le Président doit aller plus loin que de simples déclaration et doit ratifier cette décision par un décret présidentiel qui interdisse la libération dans l’environnement, l’importation, la production et la commercialisation des OGM et de leurs produits. D’autre part, il doit faire la promotion de l’agriculture tropicale réellement durable.

* Lorna Haymes est Coordinatrice du Réseau d’Action en Alternative à l’Usage des Agrotoxiques au Venezuela.

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traduction CANO

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