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Le gouvernement indien arrête un autre dirigeant maoïste népalaisEric Smith, Sunday, April 11, 2004 - 21:50
Eric Smith
Les autorités indiennes viennent à nouveau d'arrêter un dirigeant de haut rang du Parti communiste du Népal (maoïste), qui était allé en Inde pour y faire traiter des cataractes. (Le 5 avril 2004. Service de nouvelles d'Un monde à gagner.) Les autorités indiennes viennent à nouveau d'arrêter un dirigeant de haut rang du Parti communiste du Népal (maoïste). Le 30 mars dernier, la police indienne a en effet attrapé Mohan Baidya alors qu'il séjournait à Siliguri, une ville située dans l'État du Bengale occidental où il s'était rendu pour y faire traiter des cataractes. La police a également capturé un Indien d'origine népalaise, Narayan Bikram Pradhan, qui l'accompagnait pour son traitement. Le camarade Baidya est accusé de "conspiration" et de violation de la loi sur les armes à feu. Un tribunal local a autorisé le maintien en détention des deux hommes au moins pour les 15 prochains jours. Dans un communiqué publié le lendemain, le camarade Prachanda, qui préside le PCN(m), a déclaré que l'ensemble du Parti avait appris "avec stupéfaction" la nouvelle de l'arrestation. Il y identifie le camarade Baidya comme étant un "membre chevronné du Comité permanent du Parti" (la plus haute instance de cette organisation), responsable notamment du commandement central de la région de l'Est. Le président du PCN(m) a qualifié son arrestation de "conspiration délibérément planifiée visant à laisser dans l'ombre la question politique centrale [à savoir la guerre populaire dirigée par le PCN(m)] au profit d'accusations bidon". "L'arrestation du camarade Baidya n'est pas un simple incident isolé : c'est le résultat d'un complot entre les dirigeants féodaux népalais et indiens qui visent à s'emparer des cours d'eau et des richesses naturelles du Népal. Notre Parti exige que cette personnalité politique impliquée de longue date soit traitée comme telle et en tout respect." Le camarade Prachanda a poursuivi en rappelant que le camarade Baidya est "un philosophe et un spécialiste en esthétisme qui n'a jamais cessé de combattre, depuis plus de 40 ans déjà, pour libérer le peuple népalais des griffes du féodalisme et de l'impérialisme". Le président du PCN(m) a également fait appel "aux organisations des droits humains, aux intellectuels, aux forces politiques populaires et aux larges masses du Népal, de l'Inde et du monde entier à faire entendre leurs voix et à exiger le respect de la sécurité et la libération" du camarade Baidya. Rappelons qu'une délégation internationale formée de trois avocats allemands est arrivée à Chennai (en Inde) le 24 mars dernier, afin d'alerter l'opinion publique sur le cas de C. P. Gajurel, mieux connu comme étant le "camarade Gaurav". C.P. Gajurel est un autre dirigeant du PCN(m) qui fait actuellement face à une requête en extradition de la part du Népal après avoir été arrêté pour des broutilles par les autorités indiennes en août 2003 [on l'a accusé d'avoir eu en sa possession de faux documents de voyage]. La délégation a été formée à l'initiative de la section européenne du Mouvement de résistance des peuples du monde (World People's Resistance Movement). En février dernier, deux autres leaders du PCN(m) -- Matrika Prasad Yadav et Suresh Ale Magar -- ont également été kidnappés par la police indienne qui les a immédiatement remis entre les mains de l'armée népalaise. De fait, le gouvernement indien livre fréquemment des révolutionnaires du Népal au régime de Katmandou (pourtant connu pour pratiquer la torture et les exécutions extra-judiciaires) et ce, en dépit du fait que le droit international et les traités qui lient les deux États l'interdisent. La guerre populaire menée par le PCN(m) contre la monarchie et ses supporters étrangers s'étend désormais à la majeure partie des campagnes népalaises. Le 3 avril, la BBC rapportait en outre que plus de 400 rebelles ont encore une fois pris d'assaut et détruit un poste de police. Les autorités ont confié aux médias que la guérilla a éliminé au moins neuf policiers, tandis qu'une vingtaine d'autres étaient portés manquants au terme d'un assaut ayant duré environ trois heures contre le poste de police du village de Yadukuwa, situé dans le district de Dhanusha, à environ 300 kilomètres au sud-est de Katmandou. Le lendemain, une mine explosait sous un véhicule de l'Armée royale dans le village de Patlekhet, à 40 kilomètres à l'est de la capitale. Le PCN(m) et le Conseil révolutionnaire populaire unifié (l'embryon du nouveau pouvoir au Népal) ont également appelé à un "bandh" (une grève générale), pour les journées du 6 au 8 avril. [En dernière heure, nous apprenons que le tribunal vient de prolonger de 15 jours l'ordre de détention à l'encontre du camarade Baidya. Selon les informations que nous avons obtenues, il semble qu'il sera accusé en vertu des dispositions du Code pénal prévues dans les cas de "guerre contre l'Inde".] --
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