MONTREAL, le 2 avril - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui représente le Syndicat des employés en radio-télédiffusion de Télé-Québec et l'Association des réalisateurs et réalisatrices de Télé-Québec, dénonce les propos du ministre des Finances, M. Yves Séguin quant à l'éventuelle privatisation de notre chaîne éducative et culturelle. De plus, la CSQ déplore les compressions budgétaires de 8 % au budget 2004-2005. "Le gouvernement est-il en train de faire mourir à petit feu notre télévision publique et sa mission éducative en espérant la vendre à rabais pour assouvir ses désirs de réingénierie ?", d'indiquer le président de la CSQ, Réjean Parent

"Les employés de Télé-Québec, avec leur expertise et leur expérience assurent un standard élevé, une cohérence dans la programmation et la qualité du volet éducatif de notre télévision publique. Ce volet réussit à faire contrepoids aux émissions Jeunesse des autres chaînes qui véhiculent très souvent des contenus bien loin des préoccupations et des valeurs que nous voulons enseigner dans nos écoles", d'indiquer Réjean Parent.

Ce sont les artisans et les créateurs de Télé-Québec qui en ont fait une fenêtre sur le monde et un tremplin pour notre culture et nos régions. Ils se sont assurés du respect et de l'intégrité de sa mission. Quand on sait que plus de 80 % de la programmation de Télé-Québec est faite par des producteurs privés, que reste-t-il à privatiser si ce n'est que de vendre complètement la chaîne ? Si telles sont les intentions du gouvernement, comment s'assurera-t-il que la mission éducative et culturelle est bien remplie ?

Comment peut-on faire confiance à ce gouvernement lorsqu'il renie une fois de plus ses engagements électoraux . Il était pourtant clair, lors de la dernière campagne électorale, en ce qui concerne ses priorités d'actions politiques pour le secteur de la culture et des communications. Dans son programme, De rempart à tremplin, le Parti libéral indiquait vouloir "une meilleure mise en marché des produits culturels, par la mise en place d'un portait culturel, sous l'égide de Télé-Québec". "Mais voilà que nous assistons, non seulement à une baisse des crédits budgétaires, mais en plus le gouvernement laisse planer le doute quant à l'avenir de Télé-Québec", d'indiquer Réjean Parent.

La CSQ demande au gouvernement de réaffirmer l'importance de Télé-Québec et de sa mission éducative et culturelle. La ministre de la Culture et des Communications, Mme Line Beauchamp, doit plaider pour le maintien et le développement de notre télévision publique et obtenir les crédits nécessaires à la poursuite d'une programmation de qualité. Elle doit s'assurer de lever toute ambiguité quant à la survie de la télévision d'Etat.