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Comment se fabrique l'information sur CubaAnonyme, Sunday, March 21, 2004 - 16:52 (Analyses)
Granma international
À quelques exceptions près, il existe peu d’information objective et exacte sur Cuba dans les médias britanniques. Cela ne surprend personne, car Clare Short, secrétaire au Développement international, a critiqué récemment l’information donnée par la presse écrite, la radio et la télévision sur les événements étrangers, soulignant que ces médias ne parlent que d’inondations et de famines. «Notre presse ressemble de plus en plus à l’américaine, où foisonnent des sujets banals et très peu d’articles importants». Granma - NATIONALES Comment se fabrique l’information sur Cuba ( Article non signé mais rédigé sans doute par un citoyen britannique ) http://www.granma.cu/frances/2004/marzo/mier17/12marti.html À quelques exceptions près, il existe peu d’information objective et exacte sur Cuba dans les médias britanniques. Cela ne surprend personne, car Clare Short, secrétaire au Développement international, a critiqué récemment l’information donnée par la presse écrite, la radio et la télévision sur les événements étrangers, soulignant que ces médias ne parlent que d’inondations et de famines. «Notre presse ressemble de plus en plus à l’américaine, où foisonnent des sujets banals et très peu d’articles importants». Cela est particulièrement vrai quand il est question de Cuba, la grande majorité des informations sur ce pays étant maculée d’une combinaison nébuleuse de préjugés, lignes éditoriales partiales, du contrôle nord-américain sur les agences internationales de presse et d’ignorance journalistique pure et simple. Les informations concernant Cuba et la Révolution cubaine sont truffées de préjugés, de mythes et d’inexactitudes flagrantes. Ces articles, modèles d’ignorance, présentent des affirmations qui prêteraient à rire toute personne possédant un minimum de connaissances de l’Ile et de son peuple si elles ne mettaient pas en jeu la réputation de Cuba. Il semblerait que la majeure partie du secteur journalistique britannique s’accroche encore au cliché des Cubaines passant le plus clair de leur temps à rouler des cigares sur leurs cuisses et à penser au moyen d’échapper au communisme castriste. Par exemple, sur le site web de la BBC (excusez du peu), dans la rubrique intitulée Tomorrow’s World (le monde de demain), est sorti récemment un article qui, outre le fait de reprendre pour la énième fois le mythe du cigare roulé sur les cuisses, a affirmé que les rues de La Havane sont vides et calmes parce que la police attaque à la matraque électrique toute personne qui a le malheur de se trouver sur son chemin. Il a fallu l’intervention d’un parlementaire de la localité où j’habite pour que la BBC retire cet article du site et admette qu’il s’agissait d’une stupidité fantaisiste. Je regrette sincèrement le sort du malheureux plumitif à qui on avait demandé l’an dernier d’écrire un article pour The Economist condamnant la politique cubaine qui consiste à envoyer des médecins dans des pays pauvres du tiers monde sans demander un centime. J’imagine qu’il a dû se creuser la cervelle pendant des heures à la recherche d’un argument lui permettant de critiquer une attitude si généreusement humanitaire. Finalement, il n’a rien trouvé de mieux que d’avancer un objectif de propagande. Le fait qu’un gouvernement et un peuple agissent par solidarité et non par appât du gain dépassait leur imagination. Si vous recherchez des informations sur Cuba dans la presse britannique, vous avec peu de chances d’être satisfait de ce que vous trouverez. Les nombreux succès de Cuba sont toujours drapés d’un mystérieux silence. Même la nouvelle la plus objective est toujours accompagnée d’un chapelet d’opinions et de commentaires à caractère politique. On passe généralement sous silence les médailles d’or gagnées ou les records battus, alors qu’il y a toujours un espace pour parler d’un athlète cubain qui succombe à la tentation de chèques juteux qu’on leur met pratiquement sous les yeux lors des rencontres sportives internationales. Si vous recherchez des informations de première main sur Cuba, je vous conseille fortement de vous abonner à Granma international. C’est une publication hebdomadaire, d’un prix modique, qui vous parviendra par la poste directement depuis La Havane. Il constitue une très bonne lecture et traite de tous les aspects de la vie à Cuba: cinéma, musique, sports, politique, agriculture, industrie, théâtre et bien d’autres sujets. Il aborde aussi largement les questions latino-américaines, dans la page intitulée, avec raison, Notre Amérique. Granma international dispose d’une excellente équipe de journalistes spécialisés et de photographes. J’ai travaillé il y a quelque temps à La Havane comme traducteur d’anglais de cette publication, et j’ai eu le privilège de connaître quelques-uns de ses journalistes. Parmi ceux que j’admirais le plus se trouve Raisa Pagés. Elle est devenue une spécialiste en tout ce qui concerne l’agriculture et l’environnement, deux secteurs qu’elle connaît très bien pour avoir travaillé pendant des années au quotidien Granma. J’ai éprouvé un grand plaisir à traduire ses articles sur la société cubaine, qui donnent une vision réaliste de la vie à Cuba. Elle aborde des sujets aussi divers que les annonces des vendeurs ambulants, les dix phrases les plus populaires à Cuba ou la manie d’avoir toujours sur soi des sacs en plastique¼ en prévision des achats impromptus! Je me souviens tout particulièrement d’un de ses articles les plus passionnés concernant une rencontre inattendue, très tard dans la soirée, avec une ancienne camarade d’études qui était partie depuis très longtemps avec sa famille pour aller vivre à Miami. Des chirurgies esthétiques répétées l’avaient rendue méconnaissable, mais c’était surtout son obsession pour l’argent qui avait le plus choqué Raisa. Parmi les grands journalistes qui travaillent à Granma International se trouve Anne-Marie Garcia. Elle est devenue une amie personnelle de nombreux talentueux sportifs auxquels elle rend visite sur leurs lieux d’entraînement ou de compétitions. L’étonnante chaîne de succès des sportifs cubains dans de nombreuses disciplines est rarement reconnue par la presse britannique, et Granma international est une des rares publications qui proposent des entretiens avec les athlètes, ce qui permet de découvrir le secret de leurs victoires, leurs déceptions et les histoires personnelles qui se cachent parfois derrière les succès retentissants du sport cubain. Je dois mentionner aussi d’autres journalistes, comme Mireya Castañeda, spécialiste de l’art et la culture, ainsi que de jeunes talents comme Marelys Valencia. Les articles de cette dernière illustrent bien la manière d’être des Cubains et la vision qu’ils ont de leur propre pays, de la Révolution et du reste du monde. Le directeur de la publication est Gabriel Molina, un journaliste-né qui compte plusieurs décennies d’expérience. Il s’est trouvé au cœur de l’événement au moment de la révolution algérienne et lors de l’invasion mercenaire de la baie des Cochons. Il écrit souvent dans l’hebdomadaire. Sa colonne, «La fenêtre de l’Éditeur», propose des articles succincts qui poussent à la réflexion. Le vice-directeur de la publication, Miguel Comellas, et le directeur de la rédaction, Joaquin Oramas, deux vieux routiers de l’information, aident Molina, grâce à leurs capacités professionnelles, à maintenir le cap de ce vaisseau. Beaucoup d’autres collaborateurs contribuent aussi, par leur travail ardu, et en faisant souvent des heures supplémentaires, à faire en sorte que l’hebdomadaire voie le jour chaque semaine. Parmi eux se trouvent aussi les traducteurs des différentes langues, les techniciens chargés de la mise en page ainsi que les rotativistes, qui travaillent dans des conditions très difficiles, notamment en été, pour faire tourner les presses. Il existe un surprenant esprit de solidarité à Granma, bien différent de celui de n’importe quel centre de travail britannique et je me sens extrêmement fier d’avoir fait partie pendant un an d’un collectif composé de personnes aussi travailleuses et amicales. Vous avez la possibilité de lire sur Internet une sélection d’articles en espagnol, français, anglais, portugais, allemand et italien sur le site de Granma international (www.granma.cu), mais la version papier est irremplaçable.
site internet du journal cubain
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