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Paul Martin en campagne de séduction pré-électoraleAnonyme, Wednesday, March 17, 2004 - 16:13
Sébastien Aubé
Paul Martin était à Sherbrooke, le 16 mars dernier, dans le cadre de sa campagne de séduction pré-électorale. À force d'entourloupettes, de persévérance, mais aussi de bonne volonté des organisateurs du Parti Libéral du Canada (car il faut l'avouer, ils ont été d'une grande amabilité auprès de nous, alors qu'ils n'en avaient aucune obligation); j'ai pu, accompagné de mon copain Phil, filmer et assister, aujourd'hui (16 mars) à la conférence de presse que donnait le Premier Ministre Paul Martin à Sherbrooke, dans le cadre de sa campagne de séduction pré-électorale. J'ai grandement apprécié l'expérience, outre la présence intimidante d'une bonne douzaine de costauds de la GRC qui y montaient la garde (dans une pièce à peine plus grande que ma cuisine - je blague un peu); mais j'en suis néanmoins sorti quelque peu déprimé. Au provincial comme au fédéral, on n'est jamais trop dépaysé. Je regarde les élections qui s'en viennent et je m'inquiète du non-choix qui s'offrira à nous, peuple Québécois. Les Conservateurs qui fusionnent avec l'Alliance Canadienne, l'ancien Reform Party; je ne trouve pas que ça nous sied tellement bien. Le Bloc Québécois, de son côté, peut bien promettre la lune à qui que ce soit; ils savent qu'ils ne seront jamais élu (autrement qu'en tant que parti d'opposition), il n'y a donc pas trop de pression sur leurs épaules. Le NPD pour sa part, a perdu toute crédibilité à mes yeux (malgré Jack Layton) en ayant tendu la perche à de supposés politiciens Libéraux "de gauche" comme Lloyd Axworthy (laissez-moi rire) ou, comble de malheur, Sheila Copps, celle dont plus personne ne veut, (sauf peut-être pour faire du compost). Que reste-t-il donc? Les Libéraux de Paul Martin. Devrions-nous être rassuré par cette situation? Je suis sorti un peu déprimé de la conférence de presse car j'ai constaté que les journalistes, parfois, faisaient mal leur boulot en posant des questions inutiles ou idiotes. Mais je fus davantage déçu de constater que lorsqu'ils posent des questions pertinentes et intelligentes, c'est le gouvernement qui leur répond de manière évasive, de façon incomplète. Rien de neuf me direz-vous? Vous avez raison... Monsieur Martin est carrément en période pré-électorale en ce moment. Il vient nous vendre sa salade et sa stratégie est extrêmement efficace. On écoute le discours mais on se questionne peu sur le fond des choses. À titre d'exemple, ayant rencontré l'Association des locataires de Sherbrooke, un organisme qui fait parti du FRAPRU en tant que groupe-membre, monsieur Martin a réitéré son intention de réinvestir dans le logement social et principalement dans un programme HLM. Cela semble une bonne nouvelle. Mais rares sont les journalistes qui oseront rappeler à leur lectorat que l'homme responsable des coupures en terme de logement social, et ce depuis 10 ans, c'est Paul Martin lui-même. Comme vous avez pu le constater un peu plus haut, je ne suis en mesure d'appuyer aucun parti politique en vue des prochaines élections fédérales. Mais je suis tout de même capable d'en dénoncer un: le Parti Libéral du Canada. 4 scandales devraient suffir, il me semble, pour décourager quiconque de voter Libéral aux prochaines élections fédérales. 1- Le scandale des commandites. Les têtes tombent (ou tomberont), qu'on parle de ministres, de sous-ministres ou de gestionnaires de sociétés d'État. Mais jamais monsieur Martin ne semble éclaboussé par ce scandale. Pour reprendre une citation de Pierre De Bellefeuille, publiée dans Le Couac du mois de mars 2004 : "Ou bien il savait ce qui se passait, et alors sa responsabilité ne laisse aucun doute, ou bien il ne le savait pas et alors il est incompétent et inapte à exercer de hautes fonctions". 2- Le bouclier spatial américain. Les citoyenNEs n'en veulent pas, une bonne partie de ses propres ministres et députés n'en veulent pas, mais Paul Martin s'accroche. Un drôle de choix idéologique (et économique) pour un homme qui s'est pourtant dit contre la militarisation de l'espace... N'y a-t-il pas des besoins plus urgents au Canada que celui de jouer au cowboy avec Doublevé? 3- Les surplus d'assurance-emploi. Depuis 1999, le bureau du vérificateur général du Canada sonne l'alarme au sujet des surplus de la caisse d'assurance-emploi du Canada. Bien que la tactique employée par le gouvernement ne puisse être définie comme "d'illégale", mme Fraser, a quand même osé le mot "immoral" pour décrire la situation. En 2003, ces surplus ont atteint 43,8 milliards de dollars. Il s'agit-là d'un scandale bien plus grave que celui des commandites. 4- Paul Martin. Notre Premier Ministre est un scandale en soi. Sans s'attarder sur le transfert de sa compagnie Canadian Steamship Lines à sa femme et ses enfants, il faut être quelque peu naïf pour croire que cet homme, dont la fortune est évaluée à 700 millions de dollars, flirte avec le pouvoir politique dans le but de protéger les gagne-petits et la classe moyenne. En conclusion On s'étonne presque ces jours-ci de voir le PLC perdre de ses appuis au Canada et au Québec. On parle d'environ 10% chez nos voisins anglophones et d'environ 17% pour le Québec. Ne devrions-nous pas, dans de pareilles circonstances, s'étonner plutôt du nombre gigantesque de gens qui se disent encore prêts à voter pour cet homme et ce parti? Avoir des convictions politiques, ce n'est probablement pas quelque chose de négatif en soi; il s'agit même (je crois) de quelque chose de sain. Mais il faut savoir distinguer la "conviction" de la "partisanerie". Car malheureusement, il semble que souvent, cette dernière puisse aveugler chez l'humain ce que nous nous plaisons à nommer, l'esprit critique. Sébastien Aubé,
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