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Parmalat ferme son usine d'embouteillageclément, Tuesday, February 24, 2004 - 15:55 (Analyses | Eau / Water)
clément
En 2002, Parmalat investit près de 60 millions de dollars dans une usine d'embouteillage d'eau située dans un village, Saint-Mathieu, de l'Abitibi-Témiscamingue. Moins de 2 ans plus tard, la compagnie italienne annonce la fermeture de l'usine. Actionnaire majoritaire, 60% des actions, Parmalat veut se départir de sa part de l'entreprise. L'arrêt de la production menace l'emploi d'une trentaine de personne. Bien entendu, cette fermeture cause de lourde perte pour l'économie de ce village, comme le souligne le maire Chénier «un gros revenu pour la municipalité en terme de taxes, sans compter les gens qui perdent leur emploi» (SRC, 23 février). Plusieurs facteurs peuvent expliquer se départ, disons hâtif. Tout d'abord, le Québec représentait un endroit accueillant pour les investisseurs étrangers puisqu'il offrait différents programmes, (crédits d'impôts, subventions) incitatifs. L'une des premières coupûres, imposées par le gouvernement Charest, touchait justement ces incitatifs. Depuis cette annonce, plusieurs entreprises ont quitté le Québec ou menace de le faire. Pensons à Abitibi-Consol (Saguenay), BioChem Pharma (Laval), Alcan (Saguenay), Bombardier (veut produire son dernier contrat en Irlande du Nord). Le gouvernement devrait peut-être reviser cette idée puisque les programmes incitatifs amènent souvent des retombées positives non attendues: transfert de technologie, formation des employés, développement d'infrastructure, ... Le départ de Parmalat peut également être associé à la politique de l'eau élaboré par le ministre Boisclair à la fin de l'année 2002. Cette politique s'affichaient clairement contre la commercialisation de l'eau et l'exportation massive. Parmalat, compagnie européenne, voyait probablement dans l'usine Eaux Vives Harricana une possibilité de mettre la main sur de l'eau bonne et peu dispendieuse, afin d'aténuer la crise devenant de plus en plus sérieuse en Italie. Les géants européens, Parmalat Nestlé et Danone, contrôlent près de 80% de la production québécoise d'eau embouteillée. Le scandale financier entourant Parmalat les forces peut-être à effectuer certaines coupûres. Toutefois, il serait étonnant que cette raison soit mise de l'avant, puisque le directeur de l'usine Eaux Vives Harricana croit que l'usine trouvera rapidement un autre propriétaire étant donné ces bons résultats financiers. Le gouvernement devrait profiter d'une telle occasion pour acquérir la part d'action que détient Parmalat dans cette industrie. Cette transaction serait une bonne façon d'entreprendre la nationalisation de cette ressource vitale. |
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