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8ième journée internationale contre la brutalité policière

Anonyme, Wednesday, February 11, 2004 - 16:22

(COBP)

Appel pour la 8ième journée internationale contre la brutalité policière
15 mars 2004

Après plusieurs années d’implantation de « police communautaire » dans
toutes les villes du Québec, les autorités nous promettent d’occuper la
rue davantage.En envoyant toujours plus de flics pour patrouiller à pied avec rien de
mieux à faire que de harceler les jeunes de la rue des quartiers
défavorisés de Montréal et de son centre-ville, jusqu’à temps de les
chasser de l’espace public, il est question ici de faire disparaître des
preuves de plus en plus gênantes des inégalités sociales dans cette
société de fric.
Les phénomènes du « profilage racial » et du «
nettoyage social » ont pris une telle ampleur que nos
« flics de quartier » ne se cachent même plus pour
désigner officiellement pour cible les attroupements
de jeunes dans les lieux publics, les squeegees, les
sans-abri, les travailleurs et travailleuses du sexe,
les consommateurs et les petits revendeurs de drogue,
bref, ces laissés-pour-compte que les médias-collabos
nous dépeignent régulièrement comme des classes
dangereuses.

Comme le nombre d’infractions au Code Criminel est en
baisse depuis 20 ans au Canada, la police nous promet
donc de mobiliser ses troupes pour une lutte sans
merci contre la petite délinquance, désignée sous une
nouvelle appellation à la mode, les « incivilités ».
En cette période interminable de compressions, les
policiers doivent toujours alimenter de vieilles peurs
et éveiller de nouveaux sentiments d’insécurité chez
les citoyenNEs afin de ne jamais être à court de
justifications pour maintenir et accroître leurs
effectifs et les budgets faramineux en fonds publics
qu’ils dilapident joyeusement en salaires et en heures
supplémentaires.

La police est une force armée envahissante qui
s’infiltre sans cesse toujours plus profondément dans
les mailles du tissu social; Elle bâtit des réseaux
d’échanges d’informations avec les commerçants, les
pouvoirs politiques locaux, les groupes
communautaires, les directeurs d’école et les
associations de résidentEs; Elle encourage tout ce
beau monde à surveiller et à dénoncer leurs voisins et
à jouer les apprentis-vigiles. Sous l’approche « plus
conviviale » de la police de quartier, c’est bien d’un
vaste programme de délation et d’expansion de
l’appareil de contrôle social qu’il s’agit.

Mais loin d’être « satisfaits » du « service » fourni
par les policiers, de plus en plus de gens se lèvent
pour dénoncer les abus policiers : des résidentEs de
St-Michel poursuivent la police et la ville pour
discrimination, harcèlement et profilage racial ; des
groupes communautaires dénoncent le harcèlement dont
sont victimes les sans-abri au centre-ville; des
sans-statuts algériens dénoncent le fait que la GRC a
électrocuté à coups de teaser deux d’ente eux lors
d’une occupation de bureau à Ottawa; des militantEs
radicaux dénoncent la criminalisation de la dissidence
par les arrestations de masse de manifestantEs; même
des militants défusionnistes, en automne, ou de l’UFP,
en janvier, ont dénoncés publiquement le fait d’avoir
été approchés soit par la SQ ou soit par les services
secrets canadiens, qui sont en perpétuelle prospection
de mouchards potentiels prêts à monnayer leur
traîtrise… Et on n’a pas oublié l’acquittement, en
2002, du policier Giovanni Stante qui a battu à mort
le sans-abri Jean-Pierre Lizotte sur la terrasse du
Shed Café, en 1999.

Pendant ce temps, l’État canadien veut montrer aux
États-Unis qu’il fait sa part du sale boulot dans la
grande inquisition antiterroriste : arrestations et
détentions préventives de « suspects », procès secrets
pour des raisons de « sécurité nationale »,
déportations vers des pays où la torture et les
exécutions sont des pratiques connues et lourdement
documentées… Les cas de Zahra Kazemi, Maher Arar,
William Sampson nous montrent que les services secrets
et les fonctionnaires canadiens ne sont pas pressés de
faire la lumière sur leurs liens avec des régimes
dictatoriaux et surtout leur inaction pour sortir des
citoyens canadiens des geôles de ces États policiers.

Ce lundi 15 mars 2004, joignez-vous à notre mouvement
contre la brutalité policière et l’impunité dont
jouissent encore les policiers qui abusent de leurs
pouvoirs, contre l’expansion de l’appareil sécuritaire
et contre la criminalisation de la pauvreté et de la
dissidence. Plus que jamais, notre opposition aux abus
policiers doit s’exprimer clairement et fermement afin
de leur couper l’appétit de pouvoirs ! La vraie
insécurité : la misère, la précarité et
l’exploitation, on la connaît ; on n’a pas besoin en
plus de ça des flics qui nous harcèlent comme si
c’était un crime d’être pauvres ou exclus du système!

Adopté par la Coalition du 15 mars 2004

Pour plus d’infos :
Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP)
(514) 859-9065, c...@hotmail.com, http://tao.ca/~cobp/
2035 St-Laurent, Montréal, Québec, H2X 2T5

tao.ca/~cobp/


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