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Crise de Kahnesatake

Anonyme, Friday, January 30, 2004 - 11:03

Marc Bonhomme

Pommes, nationalisme mafieux, « realpolitik » et lâcheté Le bricolage pour régler la crise de 1990 aura accouché… d'une autre crise. Tant bien que mal, en regroupant les terres achetées pour remplir plus ou moins les trous du damier terres privées autochtones -- terres privées « blanches », on a fait de Kahnesatake une quasi-réserve avec son Conseil de bande sous tutelle fédérale et encadré d'ententes Ottawa-Québec.

Coincé, le Conseil de bande sait qu'il ne sera appuyé en termes de financement minimum pour les services de base et en termes d'autonomie restreinte et conditionnelle que s'il respecte la politique des gouvernements blancs. Ainsi, ce Conseil, vis-à-vis la communauté qui l'a élu selon les règles imposées du colonisateur, en devient-il un conseil de « pommes »… rouge au dehors et blanc en dedans. Il doit collaborer avec la GRC et la SQ, que ce soit avec zèle ou réticence, pour faire respecter la loi blanche. Cependant, il n'est nullement question de lui donner les moyens légaux - c'est-à-dire l'autodétermination sur un territoire suffisamment grand - et financiers - c'est-à-dire compenser les immenses torts historiques de la conquête et de l'occupation - pour au moins mettre à niveau leur développement socio-économique avec celui de la société blanche qui l'entoure de toute part.

Rien de surprenant qu'à cette politique de misère, de répression et de servilité ne réponde une forte opposition nationaliste d'autant plus que la nation Kanienke'haka (Mohawk) est l'une des héritières de la puissante Confédération des cinq puis six nations (Hodenausaunee) qui pendant longtemps à traité d'égal à égal avec les puissances française, britannique et étasunienne. Qui dit opposition nationaliste, cependant, ne dit pas opposition de gauche ni même progressiste bien que de tels courants existent au sein de la nation Mohawk. Le vent néolibéral qui souffle fort depuis 25 ans a fait en tel sorte que le courant nationaliste qui s'est imposé est le nationalisme néolibéral, exactement comme au Québec avec « Québec Inc. » soutenu par le PQ.

Par contre, la nation Kanienke'haka n'a ni la taille démographique (moins que 10 000 habitants), ni territoriale (trois réserves exsangues et souvent polluées) ni économique (pas de base industrielle ou commerciale ou de service) que le Québec a et surtout elle est handicapée par une histoire de forte oppression à laquelle participe le Québec tout comme le Canada. Dans ces conditions, sauf rare exception, aucune institution financière ou transnationale ne va leur consentir du financement pour se construire des entreprises nationales capables de performer dans la société « blanche ».

Cependant, le capitalisme néolibéral comporte un large secteur illégal si ce n'est mafieux dont font partie en tout ou en partie, le trafic de la drogue, des armes, des jeunes femmes pour la prostitution et la contrebande de toute sorte. C'est la brèche dans laquelle s'insère « Mohawk Inc. ». Ainsi, se construit un embryon de bourgeoisie Kanienke'haka protégé par ses propres forces armées, légales et illégales, et qui apporte à la communauté un développement économique selon ses intérêts, c'est-à-dire inégal et tronqué, dans le cadre contraignant du colonialisme « blanc ».

Pour faire face à la récente crise politique, émanation d'une crise socio-économique permanente, le PLQ a opté pour la « realpolitik » la plus crue. Pourtant allié stratégique du Conseil de bande, il a plutôt opté pour régler la crise en négociant avec le camp le plus fort et donc à son bénéfice. Tout ce qui l'intéresse, c'est d'empêcher un nouvel Oka non pas pour sauver des vies mais pour ne pas devoir régler les problèmes de fond que sont les droits territoriaux et le « self-government » avec des moyens financiers à l'avenant. Quant au gouvernement fédéral, trop heureux de pouvoir compte sur un gouvernement servile au Québec, il se réfugie lâchement dans le silence même s'il est constitutionnellement le premier responsable.

La crise de Kahnesatake ne se règle pas par l'ingérence et encore moins par le recours à la force. Il faut négocier avec toutes les associations représentatives de la communauté - sans oublier les femmes terriblement absentes, lors de ce drame - sur la base d'une reconnaissance du droit à l'autodétermination de la nation Kanienke'haka et de la réparation des immenses torts historiques.

Marc Bonhomme, 17 janvier 2004

www.lagauche.com


Subject: 
O' complexité, quand tu nous tiens...
Author: 
Donatien
Date: 
Fri, 2004-01-30 20:00

Le simple fait de commencer a penser à ce sujet, les indiens du Québec, je feel croche. J'ai l'impression de devenir tout d'un coup raciste.

Voici les idées qui me viennent:
1-Quelqu'un m'a raconté qu'il y a des différences entre les peuples indiens, que les hurons pis les cris c'est pas pareil. Cette personne m'a dit que certains des peuples qui se trouvent sur le territoire québécois seraient arrivé lors de la guerre ou après la conquête.Ce qui signifie qu'ils réclameraient un droit ancestral sur le territoire qui s'appuie sur une fausseté.

2-Ils veulent tellement être indépendants et autonomes, comment ça ils ne sont pas capable comprendre que nous aussi on le puisse. Et puis pourquoi on les laisse pas s'organiser entre eux. N'est-ce pas ce qu'ils veulent ?

3- Je me demande ce qui se passerai si on fesait juste semblant de vouloir bruler la maison de Jean Charest ? ou encore cette du maire du coin, G.Tremblay ? Pourquoi je me ferais abatre puis trainer en justice pour terrorisme si j'enfermais de force les policiers du postes 22 dans leur qg, sous la menace d'arme à feu ? je comprends juste plus.

4-...
5-...

ben je vais vous dire, Je suis pas un raciste, tel que veut le faire croire la presse anglo. Je saisis très bien la misère et la violence dans laquelle vivent les familles soumises , que dis-je, abandonnées, vendues pour des cigarettes ou quelqu'autres mystères politico-louche.
Je me criss pas mal finalement qu'ils soient là du début ou pas sur leur terre,(de toute façon notre idée post-industrielle de la propriété est complèrement psychosé) ou qu'ils aient telles ou telles subventions de plus que moi.(chez-eux ou chez nous, l'argent semble tomber toujours dans les même poches)
J'ai compris aussi que ceux qui manifestaient là bas, ne représentent pas le peuple.

Pourquoi ?

Ils me ressemblent. Ils sont opprimés comme moi par un système que ne prend même plus la peine de camoufler ses crimes. Mais les vrais gens du peuples résistent avec des armes légales, légitimes et morales. J'en suis.

En fait, ceux qui usent de d'autres armes que celles-là ne sont pas des gens du peuples, mais bien ses ennemis les plus mortels.


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Subject: 
Petite précision
Author: 
Seb Robert
Date: 
Sun, 2004-02-01 16:51

Je trouve ça triste que tu considères que les vrais gens du peuple résistent avec des armes légales, légitimes et morales.

Le fait qu'ils et elles résistent avec des armes légitimes et morales, je suis d'accord, mais le fait que ces moyens doivent être légaux, je ne suis pas du tout d'accord. Pour la simple et bonne raison que les lois sont contrôlées et fabriquées par les personnes qui oppriment le peuple (les politiciens et les lobbys économiques).

Un principe de base du combat, c'est qu'il faut toujours que tu ailles le contrôle de l'arme que tu utilises pour te battre. Se battre seulement avec des moyens légaux, c'est un combat qui peut mener à des victoires mineures, mais qui, globalement, est perdu d'avance parce que celui qui fait la loi s'arrange toujours pour qu'elle ne puisse pas permettre de changements majeurs dans la société.

Finalement, se battre uniquement avec des moyens légaux, ça veut dire arrêter d'organiser des manifestations, des squats, de l'affichage, des occupations, et même, à la limites, du tractage et des pétitions, parce que toutes ces actions peuvent amener les personnes qui y participe à contrevenir à la loi...

Il faudrait aussi s'empêcher de faire quoi que ce soit parce que le législateur n'a besoin que de 30 jour pour modifier le cadre légal au Québec.


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