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La sexualisation précoce des filles peut accroître leur vulnérabilité

Sisyphe, Wednesday, January 28, 2004 - 22:36

Sisyphe

Une recherche récente publiée par Pierrette Bouchard et Natasha Bouchard, de la Chaire d'études Claire-Bonenfant sur la condition des femmes, Université Laval, Québec, indique que le marché de la mode, de la musique, des magazines et du cinéma, destiné aux filles de 8 à 13 ans, alimente une culture du rêve et une sous-culture du sexe. Cette industrie culturelle tend à imposer une sexualisation précoce des filles, créant des femmes-enfants aux comportements de « femmes sexy ». La publicité utilise des stratégies qui incorporent le besoin d'affirmation et la quête d'identité chez les filles de ce groupe d'âge. Il s'élabore, selon les chercheuses, une véritable sous-culture de sexe à l'intention des pré-adolescentes par l'entremise des instances culturelles auxquelles participent des revues, des sites Internet et les idoles féminines des groupes musicaux. C'est l'ampleur du phénomène et le jeune âge des filles ciblées qui ont amené les chercheuses à s'interroger sur ses conséquences éventuelles: vulnérabilité accrue à l'image du corps, à la dépendance affective, à la consommation, à l'exploitation sexuelle, etc. On observe un phénomène semblable partout dans le monde, notamment aux États-Unis et au Japon. À la lecture de cet article, on peut se demander si on n'est pas en train de préparer une future génération de femmes dépendantes et victimes, plus encore, de fabriquer de futurs "produits sexuels" pour un marché sans cesse en expansion par ces temps de néolibéralisme triomphant.
Lire l'article « La sexualisation précoce des filles peut accroître leur vulnérabilité », par Natasha Bouchard et Pierrette Bouchard

Lire également sur Sisyphe

- « Symbole religieux à l'école. Droit à la différence et non différence des droits », par Yolande Geadah
- « Que d'hommes dans la rue pour défendre ma liberté ! » par Nadia Châabane
- «La solidarité politique à l'épreuve des divisions », par Salima Deramchi et Amina Hennaoui
- « Non à la loi islamique (Shari'a) en Irak, oui à un État laïque », par l'Organisation pour la liberté des femmes en Irak
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- «Les Monologues du vagin », d'Ève Ensler


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sisyphe.org


Subject: 
Le pouvoir occulte des adolescentes
Author: 
Bleuler
Date: 
Thu, 2004-01-29 13:30

Madame Sysiphe,

Merci de reproduire ici ce texte.

Le sujet est intéressant, mais, au-delà de l'observation superficielle du phénomène, on comprend mal où les auteurs veulent en venir.

D'abord, il semble que les auteurs entretiennent une confusion entre la cause et l'effet. Bouchard:"On inscrit les fillettes dans des rôles très précis, à prime abord en relation avec les adultes de leur entourage, mais en même temps au coeur de la dynamique des rapports entre les hommes et les femmes : « charmer, plaire, séduire », tel est le message qui leur est transmis."

Je ne suis pas du tout certain que les jeunes filles veulent être séduisantes parce que la publicité leur dit de l'être. Je crois bien plutôt que les spécialistes en marketing ont reconnu le désir des jeunes filles d'être séduisantes et qu'ils leur proposent leurs produits pour le devenir. Ainsi les jeunes filles seraient plus précoces et les publicistes exploiteraient ce filon sans pour autant être la cause de cette précocité.

La question de la précocité reste entière. Les auteurs gagneraient à prendre connaissance des excellentes recherches conduites par des spécialistes de la question avant de se lancer dans des hypothèses spéculatives douteuses. Par exemple, une simple lecture de l'ouvrage de Michel Claes, l'expérience adolescente, apprendrait aux auteurs de l'article que la précocité psychologique et physique des adolescentes n'est pas un phénomène survenu soudainement. Cette précocité est le résultat de facteurs qui influencent la croissance des adolescents depuis plus d'un siècle et demi. En effet, depuis que l'on enregistre systématiquement la taille, le poids de jeunes filles et l'âge de la ménarche (première menstruation) on observe que leur croissance est de plus en plus importante et rapide (tendance séculaire). La publicité et les revues pour jeunes filles n'existaient pourtant pas au début du 20e siècle.

La question du besoin de séduire reste aussi entière. Les femmes (et maintenant les adolescentes) veulent-elles plaire parce que leur éducation leur dit que tel est leur rôle? Somme nous en face qu'un phénomène principalement culturel? Comment expliquer que dans toutes les cultures et à toutes les époques connues on observe cette symétrie entre les hommes qui désirent les femmes et les femmes qui désirent être désirées par les hommes? Ne commence ton pas plutôt ici à s'asseoir sur les bases biologiques des différences sexuelles? Si ces questions sont réglées pour madame Bouchard, elles ne le sont pas pour les spécialistes de la recherche en psychologie différentielle des sexes.

Ensuite, bien des affirmations de madame Bouchard tombent d'on ne sait où. Par exemple : "Ces dimensions nous intéressent tout particulièrement parce que de tels apprentissages favorisent les conduites de dépendance qui préparent, d'une certaine façon, à la victimisation."

Le raisonnement qu'elle tient pour justifier cette affirmation ne se tient pas beaucoup. Que des jeunes filles qui veulent plaire à tout prix soient plus susceptibles de devenir victimes, c'est psychologiquement vraisemblable. Mais les modalités culturelles de cette séduction (le nombris à l'air et une épingle à couche dans le nez) n'y changent pas grand-chose.

Madame Bouchard soulève enfin une observation paradoxale : "Au Canada, par exemple, les tweens dépensent annuellement 1,4 milliard de dollars et ont un pouvoir d'achat vraisemblablement quatre fois plus important, compte tenu de l'influence qu'ils exercent sur les achats de toute la maisonnée (5)."

Ainsi donc, les jeunes filles que madame Bouchard décrit tantôt comme "potentiellement victimes" seraient en réalité des petites princesses dont les caprices dictent les habitudes de consommation de leurs parents? Parler de victimes détentrices d'un pareil pouvoir... madame Bouchard et sa collègue aiment jongler avec les contradictions.


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Subject: 
Référence
Author: 
Sisyphe
Date: 
Thu, 2004-01-29 18:33

Comme il est indiqué dans l'article des chercheuses, il s'agit d'un résumé de la première partie d'une recherche publiée sous le titre de « Miroir, miroir. La précocité provoquée de l'adolescence et ses effets sur la vulnérabilité des filles», dans Les Cahiers du GREMF, no 87, 75 p. Sans doute auriez-vous plus de détails si vous vous procuriez cette recherche auprès du Groupe de recherche multidisciplinaire féministe (GREMF) dont voici l'adresse électronique: gremf@fss.ulaval.ca et l'url du site Internet http://www.fss.ulaval.ca/lef/GREMF_accueil.html.

La recherche se poursuit et un deuxième volet sera connu au printemps. Je signale que les filles concernées sont âgées de 8 à 13 ans et que les chercheuses ne parlent pas de précocité " provoquée " en termes de taille et de poids, mais dans les domaines affectif, psychologique, relationnel, sexuel, etc. Cette question sociale de la transformation précoce (imposée par la publicité et la consommation) d'enfants en femmes concerne tout le monde, hommes et femmes, parents ou non, et la réflexion et la discussion ne font que commencer sur le sujet.

Quant à votre conclusion, Bleuler, elle m'indique que vous avez mal lu l'article des chercheuses, mais je vous concède le droit à votre propre lecture.

Micheline Carrier
Éditrice de Sisyphe


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Subject: 
Les cul de sac de la recherche circulaire
Author: 
Bleuler
Date: 
Thu, 2004-01-29 20:51

Le document n'est pas disponible sur internet et les publications de ce groupe ne sont pas disponibles dans les centres de documentation auxquels j'ai accès. Je vais devoir me contenter de ce résumé.

De toute façon, madame Bouchard semble avoir jeté son dévolu sur les seules recherches qualitatives. Malheureusement, ce genre de recherches nous rend beaucoup plus vulnérables au phénomène d'assimilation cognitive à des schèmes cognitifs préexistant. À ce sujet, vous observerez avec moi qu'on n'a jamais vu madame Bouchard découvrir quelque chose qui la conduisait à remettre en question une de ses croyances. Lorsqu'une méthode de recherche ne nous conduit jamais qu'à confirmer nos convictions, c'est peut-être parce que cette méthode est circulaire? Qu'en pensez-vous?


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Subject: 
J'ai donné l'adresse du GREMF
Author: 
Sisyphe
Date: 
Thu, 2004-01-29 21:35

Je vous ai donné l'adresse où vous pouvez commander cette recherche. Faut-il, en plus, qu'on vous l'offre sur un plateau d'argent ? Maintes choses ne sont pas disponibles sur Internet et font tout de même l'objet de compte rendu. Les Cahiers du GREMF sont disponibles pour tout le monde, pas seulement pour les féministes. Je sais, Bleuler, que vous avez déjà manifesté (sous un autre nom, bien sûr) votre hostilité viscérale à l'endroit de cette chercheuse. Quel que soit ce qu'elle pourra publier, vous n'en serez jamais satisfait, il suffit que son nom apparaisse pour que vous remettiez en question ce qu'elle fait. En général, je ne vois pas ce que vos commentaires apportent de plus éclairant par rapport aux textes que vous commentez ici ou ailleurs et, parlant de "circularité", je trouve que le terme vous va bien. Je me demande parfois si vous n'aimez pas détourner les discussions du véritable sujet abordé : ici, la vulnérabilité des fillettes face à un système de consommation qui les utilise à l'excès et, de plus en plus jeunes, en essayant de les convertir en femmes-objets précoces. Le fond de la question des chercheuses, c'est quelles conséquences cela peut avoir pour l'avenir de ces pré-ados. C'est déjà beaucoup comme objet de discussion, mais si vous lisez les 75 pages du rapport de recherche, vous aurez matière à d'autres réflexions.


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Subject: 
Une chose et une autre
Author: 
Bleuler
Date: 
Thu, 2004-01-29 22:46

Je ne détourne pas l'attention des vrais problèmes. Bien au contraire! Une analyse mal faite ne conduit jamais qu'à des culs-de-sac. Les vrais problèmes méritent des vraies solutions, pas des campagnes politiques sottes ayant de mauvaises cibles parce qu'elles reposent sur des analyses bâclées.

- On ne règle pas les problèmes de chômage en augmentant aveuglément l'activité économique polluante.
- On ne règle pas le retard scolaire des garçons en augmentant le nombre de professeurs masculins
- On ne règle pas le problème de santé publique en cultivant le charlatanisme
- On ne règle pas la violence faite aux prostitués en légalisant leur condition.
- On ne s'émancipe pas des stéréotypes sexistes en n'en cultivant de nouveaux.

Ai-je tort d'inviter les camarades à cultiver leur esprit critique?

*****

Serez-vous surprise d'apprendre que j'adore que l'on m'aide à me tirer de pas torpeur intellectuelle? Si je me trompe sur n'importe quelle de mes propositions, montrez-le-moi et je ne manquerais pas de vous en remercier.

Je suis un peu provocateur, mais vous remarquerez que je ne vous ai jamais traité autrement qu'avec beaucoup de respect. Ce n'est pas par simple courtoisie. Sans partager toutes vos croyances, j'ai de l'estime pour ce que je connais de vous. Je vous estime même si je sais parfaitement que vous ne partagez pas les mêmes sentiments pour moi. Vous n'êtes d'ailleurs pas la seule ici qui mérite ma considération sans jamais me la rendre. Je n'en tiens rigueur à personne. J'ai choisi d'adopter un rôle de bousculeur de convictions. Lorsqu'on met l'épaule dans une porte fermée il est normal d'entendre craquer les serrures.


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Subject: 
La vraie question
Author: 
Sisyphe
Date: 
Thu, 2004-01-29 23:42

La question n'est pas de savoir si vous m'estimez ou non, à la rigueur, c'est sans importance. La question que je vous pose est la suivante : de quelle compétence vous réclamez-vous pour affirmer que cette recherche, dont Sisyphe a publié un résumé, est mal faite ? Vous n'en avez nullement fait la démonstration ici, vous vous contentez d'affirmer qu'elle est mal faite, comme s'il fallait vous croire sur parole, ô vous le grand spécialiste de je ne sais quoi. Vous n'avez même pas lu cette recherche, vous n'en connaissez pas la méthodologie. De cette façon, oui, vous détournez la discussion de la question de fond, qui est un "vrai problème": ne devrions-nous pas nous soucier, comme les chercheuses, du FAIT que le système marchand de la société néolibérale manipule de façon insensée des enfants ( oui, à 8, 10, 13 ans, pour moi, il s'agit d'ENFANTS, quelles que soient les circonvolutions que font certains pour essayer de nous faire croire qu'elles sont tout aussi conscientes et capables de choix que des adultes) et nous préoccuper de l'avenir de ces jeunes ? Est-ce que ça ne vous dérange pas que la culture du $ et de l'apparence essaie de faire des enfants de vulgaires objets sexuels, ce qui influence le processus identitaire, selon ces chercheuses en éducation, ce qui les rendra plus vulnérables à l'exploitation sexuelle (pédophilie, prostitution, manipulation, soumission, etc...) ? Il n'est pas nécessaire d'être une femme, ni une féministe, ni un-e psychologue patenté-e, ni d'avoir étudié la méthodologie de recherche des auteures pour se poser de telles questions. Et pas besoin d'entortiller vos réflexions dans toutes sortes de propos hors contexte, ça ne fait pas avancer la discussion, ça ne fait que la détourner.

Quant à la provocation pour la provocation, c'est une attitude que je trouve infantile et qu'on ne s'attend pas de trouver chez des gens qui se posent en critiques. Bref, je trouve que cela ne fait pas bien sérieux.


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Subject: 
Puisque vous en parlez
Author: 
Bleuler
Date: 
Fri, 2004-01-30 08:56

Puisque vous en parlez

Madame Carier

Vous répondez à mes messages, mais jamais à mes questions et encore moins à mes arguments. Je ne n'affirme pas que la recherche est mal faite. Je m'interroge sur la valeur de cette recherche à la lumière du résumé que vous en donnez. Je ne porte pas non plus de jugement gratuit. Dans mon premier message, j'identifie clairement trois problèmes apparents.

1- Une confusion cause-effet
2- La formulation d'une hypothèse hasardeuse qui vient d'on ne sait où.
3- Une contradiction apparente entre les faits rapportés et l'analyse

Plutôt que de me faire un procès personnel, faites donc un procès à mes arguments. Si vous avez l'avantage d'avoir pris connaissance de l'intégralité de cette première partie de la recherche, profitez-en donc pour nous instruire. Exposez-nous donc quels sont les FAITS qui permettent aux auteurs d'affirmer que c'est la culture publicitaire qui CAUSE une érotisation précoce des fillettes et non l'inverse! Exposez-nous donc les FAITS qui conduisent les auteurs à affirmer qu'une érotisation précoce augmente le risque que ces jeunes filles deviennent des femmes dépendantes et sujettes aux abus de leurs petits amis! Expliquez-nous encore pourquoi ces princesses du logis dont les caprices vestimentaires infléchissent les achats de la famille se métamorphisent soudainement en victimes passives-dépendantes une fois sortie de chez elles!

Vous avez belle jambe de me reprocher de détourner le sujet alors que vous ignorez mes arguments pour centrer l'attention sur ma personne.

J'attends de vraies réponses de votre part. Voyons si vous éviterez encore mes arguments.

Respectueusement.


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Subject: 
Diversion, diversion
Author: 
Sisyphe
Date: 
Fri, 2004-01-30 09:38

Je ne fais que rappeler vos stratégies de diversion, que vous poursuivez d'ailleurs. Je m'intéresse au sujet de la recherche dont Sisyphe a publié un résumé, pas à tout le papillonnage autour du sujet. Et je vous ai moi-même posé des questions sur vos propos et sur le sujet de recherche, sur vos compétences en matière de méthodologie de la recherche (celles des auteures sont connues, et elles s'affichent sous leur nom). Si c'est ce que vous appelez un procès personnel... Ces "princesses du logis", comme vous les appelez, sont des enfants manipulées par un système de consommation, comme les chercheuses l'expliquent. Parlez du sujet lui-même, la sexualisation précoce des fillettes et ses effets sur leur développement et leur avenir, et la discussion pourra peut-être s'engager.


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Subject: 
Réponse à votre question
Author: 
Bleuler
Date: 
Fri, 2004-01-30 10:12

Mes compétences?

Je vais vous répondre par la formulation d'un principe : Je trouve ridicule de formuler des arguments d'autorité. À la rigueur, l'opinion d'un spécialiste n'a pas plus de valeur que l'opinion d'un quidam. Ce qui fait la valeur d'une opinion ce sont les arguments (faits; raisonnements logiques) sur lesquelles repose cette opinion. Les titres professionnels et le reste ne sont que maquillage.

À ce chapitre, un forum anonyme est un outil très démocratique. Ici, tout le monde est sur le même pied. La valeur des opinons émises ne dépasse jamais la valeur des arguments qui la compose. Aussi, je vous invite à ne jamais juger mes opinions qu'à la lumière de mes arguments. Conséquent avec moi-même, je n'affiche jamais mes diplômes et mes faits d'arme sur internet.

Cela me permet également de cacher mon identité. Les personnes actives sur internet ne sont pas toujours aussi distinguées que vous. Il y a bien des "craques pots". Des amis très actifs sur un forum bien moins controversé que celui-ci ont été victimes de harcèlement de la part de zozo qui ne partageait pas leur opinion. Si vous êtes à l'abri de ce genre de choses, ce n'est pas mon cas.

Maintenant, à vous de répondre à mes questions et arguments. Mais peut-être trouverez-vous encore une parade pour éviter de répondre?


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Subject: 
Les auteures répondent
Author: 
Sisyphe
Date: 
Fri, 2004-01-30 14:17

L'article des chercheuses donne justement des éléments de réponse à vos questions. On peut le relire ici. Je ne crois pas devoir répéter les arguments des auteures, d'autant plus que mon objectif n'est pas de discuter rhétorique mais d'informer sur les questions que soulève cet article, à savoir la manipulation des pré-ados par le système de consommation (publicité, etc.) et ses conséquences possibles. Je m'en tiens à cette problématique.


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Subject: 
Je me disais aussi
Author: 
Bleuler
Date: 
Fri, 2004-01-30 15:38

Madame Sisyphe,

Non! Dans le résumé que vous donnez, les auteurs de répondent pas! Ils lancent des hypothèses. Les hypothèses sont audacieuses, mais si elles ne sont pas documentées, elles restent des hypothèses gratuites. Les contradictions psychologiques sont évidentes. La documentation scientifique en psychologie est pauvre. Apparemment votre lecture du texte original ne vous a pas éclairé davantage.

En ce sens, votre silence est éloquent.


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Subject: 
Sexe vs consommation!?
Author: 
Dominic Claveau
Date: 
Thu, 2004-01-29 15:12

C'est ironique cette époque "hyper sexuée". D'un côté la publicité cherche à nous vendre n'importe quoi avec le sexe (et ça marche), de l'autre on sourcille encore sur le fait qu'une fille est envie de faire l'amour à 14 ans. Le baby boomer ne se gêne pas pour reluquer une écolière sexy mais n'ose penser que sa fille puisse faire une fellation à son camarade de classe... De toute façon, les médias exagèrent (comme toujours) la précocité sexuelle des ados. Ma blonde me disait que dans sa classe (université), plein de ses copines n'ont pas fait l'amour - elles ont vingt ans. Ceci dit, je n'aime pas cette mauvaise habitude des féministes à croire que la sexualisation de la mode peut les rendre "vulnérable". On dirait encore l'idée de la fille "qui l'a bien chercher à s'habiller de même!" Bien des matantes pensent que la fille de 13 ans ne peut pas comprendre le regards des hommes qui la reluque. Ben voyons. Elles comprennent très bien. Demandez aux profs. Quand ces derniers demande à une étudiante de se vêtir plus "convenablement" celle-ci le regarde en souriant et lui répond que c'est lui qui est mal à l'aise, c'est pas elle... Elle sont capable de se défendre. De toute façon on ne devient pas sexué à 25 ans, mais à la naissance. Il n’y a que les religions réprimer cette pulsion naturelle. Ainsi, vous mêlez l'endoctrinement à la consommation et la sexualisation. Le sexe, quand tout le monde se sera débarrassé de son puritanisme judéo-chrétien, ça ne marchera plus pour les publicitaires. Ils devront trouver autre chose. Et ils trouveront. L’idée, c’est de conditionné très tôt l’humain à ne pas penser. Le prêt à penser. Quand le système laisse aller les brebis dans l’enfance et l’adolescence, il risque de faire des expériences, de s’identifier à une culture « subversive » de leur point de vue, et de ne plus être ces montons serviles qu’ils ont besoin pour leur système. Les enfant d’il y a 50 ans devait très tôt porter des vêtements d’adulte : cravate et trala. Hier c’était l’Église catholique qui conditionnait, aujourd’hui c’est des pdg patentés qui ont remplacé les curés. Mais c’est la même idée, seul les outils ont changé. Plus ça change…


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Subject: 
Aussi sexy que la poupée Barby
Author: 
Bleuler
Date: 
Thu, 2004-01-29 21:54

Monsieur Claveau,

Je crois que vous surestimez les jeunes préadolescentes. Les adolescentes sont plus précoces psychologiquement et sexuellement que leurs grand-mères lorsqu'elles avaient le même âge, mais pas à ce point.

Je n'ai pas de doutes qu'elles sont en partie conscientes du registre dans lequel elles jouent lorsqu'elles s'habillent sexy, lorsqu'elles choisissent le pseudonyme "sexygirls" sur les chats ou lorsqu'elles adoptent un comportement du même genre. On ne peut pas douter du fait que ces enfants veulent jouer aux grandes filles. Mais ce comportement "préparatoire" n'est pas plus le signe d'une maturité sexuelle que le comportement d'une fillette de 8 ans qui habille la poupée "Barby" avec une robe de balle échancrée qui met en valeur sa poitrine légendaire. Pour beaucoup, elles en sont encore au stade du jeu.

Bien que plus précoces que leur grand-mère, les jeunes adolescentes de 12 ans n'ont tout simplement pas la maturité psychologique nécessaire pour comprendre toutes les implications de ce qu'elles font. Elles jouent aux femmes, mais elles n'en sont pas. Même lorsqu'elles ont des relations sexuelles précoces, elles ne sont pas encore des adultes sexuellement matures. Les jeunes filles qui ont des rapports sexuels durant le début de leur adolescence sont d'ailleurs très largement déçues. Elles n'ont presque jamais de véritable plaisir. Il en va de même pour leurs relations amoureuses qui ne reposent pas sur un véritable attachement affectif.

Lorsque votre ravissante belle-soeur de 28 ans se balade dans la rue avec une blouse transparente en affichant une pseudo-indifférence face aux personnes qui la regardent, il y a bien des chances qu'elle sache parfaitement ce qu'elle fait. La fillette qui adopte le même comportement joue un air dont elle ne connaît pas vraiment la chanson.

Je ne dénonce pas ces activités juvéniles préparatoires. Je veux juste vous mettre en garde contre l'erreur qui consiste à les prendre pour des comportements équivalents adoptés par des adultes. Car si les enfants ont de bons alibis pour excuser leur ignorance de ce qu'est la réalité adulte, les adultes en contrepartie n'ont aucune excuse pour justifier leurs ignorances de la réalité des enfants.

Amicalement,


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Subject: 
L'obssession du sexe
Author: 
Dominic Claveau
Date: 
Fri, 2004-01-30 13:17

Bleuer,

Vous pensez exactement comme les "matantes" que je parle dans mon texte. Ca n'a aucun sens d'être "prêt psychologiquement" à avoir une relation sexuelle. C'est votre passé judéo-chrétien qui vous ratrappe. Le sexe, c'est un besoin primaire. Comme manger. Un humain a t-il besoin d'être "prêt psychologiquement" a manger? Placez deux gamins mâle et femmelle sur une île déserte, je vous garantie qu'ils baiseront aussitot la puberté arrivé. Ca va tu finir cette obssession du sexe?! Seigneur qu'est-ce que je fait à cette époque! Vous pensez que les adolescentes on pas vraiment de plaisir lorsqu'elles font l'amour "trop" jeune? Je ne doute pas que les "études" de madame Sysyphe Carrier vous donne raison. Mais en tous cas, ce n'est pas ce que j'ai remarquer dans mon entourage... qui est composé, je dois le préciser, en grande majorité de "post-babyboomers"... ;-)


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Subject: 
Aveuglement volontaire et shème cognitif pathol chez l'adulte
Author: 
Bleuler
Date: 
Fri, 2004-01-30 16:05

Vous faite étalage de votre ignorance du développement psychologique des enfants. La sexualité apparaît dès la naissance, comme l'intelligence et la mobilité. Prétendrez-vous pour autant que les nourrissons peuvent courir? Poserez-vous des problèmes de mathématiques de niveau collégial à des étudiantes de secondaire II ?

La sexualité apparaît dès la naissance, mais elle sui des étapes progressives et intégratives qui lui donnent des contours fort différents suivant l'âge psychologique de l'enfant. À 12 ans, les fillettes n'ont pas atteint la pensée opératoire formelle. Leur développement moral est embryonnaire et leur sentiment d'identité est mal défini. Toutes ces acquisitions sont nécessaires à l'éclosion d'une sexualité adulte.

L'aveuglement dont vous faites preuve m'apparaît bien étrange.


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Subject: 
Développement moral?
Author: 
Dominic Claveau
Date: 
Fri, 2004-01-30 17:47

Bon. J'avoues que je me fit pas mal plus à mon intuition qu'à des acquis académiques. Ca vaut ce que ca vaut. Mais c'est un sujet qui m'intéresse, le sexe! ;-) Et je persiste à croire qu'on en fait une histoire aujourd'hui de la même façon qu'on en faisait une histoire quand une jeune fille montrait ses mollets au début du siècle... Un homme de cette époque qui se promènerait dans notre monde serait bandé 24 hre sur 24... C'est comme la bouffe, moins t'en a plus tu salive sur un vieux pain moisi. En tous cas je suis certains que même les spécialistes seraient d'accord avec le fait que la "morale sexuelle" dépend de la culture et de l'époque. Quand on pense que les adolescents Grecs de jadis se fait initier au sexe par des hommes adultes? Était-ce "moral"? ;-) Je aie ce mot. C'est bien simple, il me fait dresser le poils des testicules. Dire qu'au secondaire, javais le choix entre la morale ou la religion! Misère... Vous parlez d'une fille à 12 ans... Ouais, vous mettez la barrière basse! Pourtant, plusieurs sont déja mentruées à cette âge. Et une fille de 14, 15 ans? Je ne connais pas beaucoup d'adolescents mais j'ai entendu à plusieurs reprises que de plus en plus c'est les filles qui font de la pression pour les rapports sexuels (gagne de chanceux!).;-)
Merci pour votre réponse! Je vous embrasse...


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Subject: 
merci pour cette contribution pertinente
Author: 
jplarche
Date: 
Thu, 2004-01-29 17:35

Y'a pas de limite à la marchandisation semble-t-il. Enfin, peut-être l'information et l'éducation...
Merci à l'éditrice de Sisyphe qui m'a permis de me frotter à des analyses que je connais bien peu parce qu'on ne les entend pas souvent dans les réunions de chevaliers de Colomb, dans les journaux télévisés, ni même dans nos classes (contrairement à d'autres ragots stériles qui, eux, sont disséminés du sous-sol à la stratosphère)! Elles méritent bien sûr d'être critiquées mais au moins elles permettent d'envisager des perspectives d'avenir vers l'émancipation des femmes... et aussi, bien entendu, des hommes.

solidarité,
J-P


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Subject: 
Whats new?
Author: 
Bleuler
Date: 
Thu, 2004-01-29 20:23

Camarade,

Qu'est-ce qui est nouveau pour vous?

- Que les vêtements sont des marchandises?
- Que le corps de la femme soit utilisé pour vendre des marchandises?
- Que l'on dénonce cette utilisation parce qu'elle ramène le corps de la femme lui-même à une marchandise?
- Qu'un article écrit par une camarade féministe se termine en concluant que les femmes sont victimes?

Solidarité,


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Subject: 
Complément d'information
Author: 
Sisyphe
Date: 
Thu, 2004-01-29 21:07

« L'apparition de ce groupe spécifique, que les spécialistes américains en marketing nomment les « tweens », contraction entre « between » et « teenager », s'explique donc dans un contexte de consommation où les différentes industries sont constamment à l'affût de nouvelles cibles. On assiste simultanément à une sexualisation indue des jeunes filles (...)

« C'est l'ampleur du phénomène, et le jeune âge des filles ciblées, qui nous ont amenées à nous questionner sur son impact éventuel : vulnérabilité accrue à l'image du corps, à la dépendance affective, à la consommation, à l'exploitation sexuelle, etc. Par vulnérabilité, nous entendons la mise en place de conditions qui rendent les filles plus susceptibles d'être blessées (dans tous les sens du mot) ou qui donnent prise sur elles, c'est-à-dire, d'une part, la vulnérabilité conséquente à une formation identitaire centrée sur l'image et, d'autre part, celle issue de l'acquisition d'un savoir-faire sexuel précoce dans le cadre des rapports hommes-femmes. Ces dimensions nous intéressent tout particulièrement parce que de tels apprentissages favorisent les conduites de dépendance qui préparent, d'une certaine façon, à la victimisation. En voici des aspects variés : focalisation sur l'image, obsession de la minceur (près de 10 % des petites filles de 8 et 9 ans ont déjà suivi un régime), fixation sur les relations amoureuses, dépendance émotive, séduction/sexualisation, manque de confiance en soi, dépréciation de soi, dévalorisation par les autres, perte d'estime de soi, fragilité aux abus de toutes sortes. Comment ces effets de vulnérabilité s'organisent-ils dans un ensemble et quelle en est la cohérence ? Voici quelques éléments de réponse (...)

« Il y a cinq ans à peine, les « ado-naissantes » n'étaient pas constituées comme groupe social. Comme nous l'avons déjà mentionné, leur arrivée s'explique d'abord dans une logique économique de mise en marché et se manifeste dans la plupart des pays industrialisés, autant au Japon qu'en Australie, en Angleterre, en France ou aux États-Unis (..)

« La sexualité est aussi omniprésente dans la plupart des magazines analysés. Elle est souvent suggérée aux ados comme moyen d'obtenir autre chose, par exemple l'amour, la complicité amoureuse, l'indépendance, le pouvoir de séduction, la stabilité dans le couple. Le contenu général des magazines, articles et publicité, encourage donc ce que Catherine Gauthier appelle - à l'instar de la britannique Gayle Wald - l'érotisation précoce des filles. Dans le même sens, les vidéoclips destinés aux jeunes filles véhiculent une image dégradante des femmes où l'on voit les chanteuses mimer des actes sexuels dans des tenues associées à la prostitution (... ) »

« Depuis quatre ou cinq ans, les filles sont de plus en plus jeunes au moment où elles sont inscrites dans ce courant et les produits de consommation qui leur sont destinés sont de plus en plus accessibles. Par exemple, le produit Lip Smackers (un baume à lèvres fruité), très populaire aux États-Unis, vise le marché des 4-12 ans ».

Toutes les références des auteures sont dans l'article.

Cet article ne se termine pas par l'opinion que toutes les femmes sont victimes, mais par l'opinion que les fillettes sont victimes du monde de la consommation et de la publicité. Et la dernière phrase est celle-ci: « Pour ceux et celles qui s'interrogent à savoir comment intervenir avec leurs enfants, pensez sensibilisation et éducation : aux médias, aux stéréotypes, à la sexualité et à la consommation ».

Pour d'autres détails, voir l'article. De toute évidence, certains ne souhaitent pas qu'on parle des questions soulevées par les auteures. Mais en cela, il n'y a rien de bien nouveau ...


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Subject: 
Bleuler
Author: 
Pourquoi
Date: 
Sat, 2004-01-31 23:24

On vous demande au département des incohérences:

http://www.cmaq.net/fr/node/15336&cid=7773#7773

;-)


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Subject: 
Haaa ... le plaisir des nuances
Author: 
Bleuler
Date: 
Sun, 2004-02-01 09:18

Monsieur Pourquoi,

Vous faites probablement allusion au fait que je minimise les bases biologiques de certaines différences sexuelles pour en reconnaître d'autres. La contradiction n'est qu'apparente. Le comportement sexuel est plus proche de ses fondements biologiques que le choix de carrière, l'attitude face à l'argent ou les comportements en société.

J'imagine que pour vous les choses doivent être toutes noires ou toutes blanches. Apprenez que certaines personnes parviennent à percevoir la réalité de manière nuancée sans se sentir incohérent.

Amicalement,


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Subject: 
Aimeriez-vous voir votre fille top model?
Author: 
Sisyphe
Date: 
Thu, 2004-05-06 16:44

Complément d'information

À ce lien des exemples qui illustrent ce que les chercheuses veulent dire:

www.childsupermodels.com

Les chercheuses ont été alertées par une des pré-adolescentes qu'elles ont interviewées et qui leur a dit ceci: «J'aimerais m'inscrire à [nom d'un site], comme mon amie qui va bientôt être actrice et mannequin. Elle a mis son CV sur Internet» (Anne-Frédérique, 10 ans).


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Subject: 
Maintenant un livre sur le sujet
Author: 
Sisyphe
Date: 
Tue, 2005-09-20 19:48

Il y a maintenant un livre petit format sur ce sujet. Voir à cette page


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CMAQ: Vie associative


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