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Un Forum social mondial : pour quoi faire ?jplarche, Wednesday, January 21, 2004 - 09:28
Janvier Cliche, président du Conseil central de la CSN en Estrie
Mumbai (20 janvier 2004) - Au Forum social mondial (FSM), j'ai croisé beaucoup de manifestations des mouvements sociaux indiens, qui sont présents en nombre. L'un des manifestants arborait un slogan révélateur: « Il n'y a que deux grandes puissances dans le monde: les États-Unis et le peuple dans la rue ». Voilà une façon révélatrice de signifier que tous les autres gouvernements ont abdiqué où ne font pas le poids devant la puissance américaine. Il n'y aurait plus que la force de la mobilisation des peuples pour changer le cours des choses. Les gouvernements ne sont pas invités au FSM, bien que plusieurs partis politiques y participent (l'UFP est présente). La réflexion sur les alternatives à la mondialisation néolibérale n'est pas absente des partis politiques, mais ce sont les mouvements sociaux et les organisations syndicales qui sont au coeur des enjeux. Un forum mondial qui se répète pour une quatrième fois et qui réunit environ 100 000 personnes à Mumbai en Inde pour discuter sur un thème aussi vaste que la mondialisation, est-ce que cela est pertinent ? Bien qu'il puisse y avoir des répétitions d'une année à l'autre, la réflexion s'enrichie et l'échange s'avère le moment le plus important pour progresser ensemble dans la lutte. Les organisations syndicales et les mouvements sociaux du Canada se sont rencontrés ce matin pour partager leurs expériences et pour débattre de la suite du quatrième FSM. Pour les représentants syndicaux, cela fait déjà trois ans qu'il y a, à l'intérieur du FSM, un forum syndical qui initie des activités et des débats. Pour le monde du travail, les enjeux sont très importants, car les effets de la mondialisation sur les conditions de travail et de vie des travailleurs et travailleuses sont dévastateurs. Il faut constater que plus de trois milliards de personnes sont aux prises avec une énorme pauvreté et que cela va en augmentant. Rappelons que la naissance du premier FSM à Porto Alegre avait été fortement soutenue par la Centrale unique des travailleurs (CUT) du Brésil. La présence des organisations syndicales et leur support dans ce forum réunissant principalement des mouvements sociaux est essentielle pour réunir toutes les forces de changement et les conditions de réussite. L'un des premiers défis à relever est de s'assurer de la meilleure cohésion possible entre les syndicats et les mouvements sociaux. Les pratiques sont fort différentes d'un pays à l'autre. Nous, au Québec, avons une pratique intéressante et nous avons réussi un événement majeur en 2001 lors du Sommet des peuples des Amériques. Cet événement a réuni l'ensemble des mouvements sociaux et les syndicats pour lutter contre la mondialisation. Il nous faut poursuivre sur cette lancée. Les délégations canadiennes se sont rencontrées ce matin pour faire le point et débattre de la suite à donner, au retour du quatrième FSM. Il y a dans l'air un éventuel Forum social Canada-Québec et Premières Nations. L'objectif recherché n'est pas de tenir un forum, mais de progresser dans la lutte contre le néolibéralisme. Nul doute qu'il faudra bientôt se demander quelles suites donner, au plan politique. Le terrain politique devra aussi être inclus dans la démarche; et la question du rôle des partis politiques et de leurs programmes fera partie des débats des militants et militantes à la recherche d'alternatives à la mondialisation néolibérale.
Site officiel de la Confédération des syndicats nationaux
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