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RÉVÉLATIONS SUR L’INFILTRATION POLICIÈRE DU MILIEU MILITANT MONTRÉALAISAnonyme, Friday, January 16, 2004 - 20:52
COBP
Un agent double de la police montréalaise a infiltré pour une période prolongée le milieu militant radical. Le flic-espion était infiltré si profondément qu’il a même été lui-même interpellé par ses collègues policiers du SPVM à trois reprises lors d’arrestation de masse de manifestantEs !! MONTRÉAL, le 16 janvier 2004. Un agent double du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a infiltré pour une période prolongée le milieu militant montréalais de 2000 à 2002. Le flic-espion était infiltré si profondément qu’il a même été lui-même interpellé par ses collègues policiers du SPVM à trois reprises lors d’arrestation de masse de manifestantEs !! L’agent double, le constable Benoit Charron, a confirmé son rôle d’infiltrateur lorsqu’il a eu à témoigner, cette semaine et la semaine passée, lors de deux procès différents mais tous deux reliés à l’affaire du squat Préfontaine (août-octobre 2001). Les témoignages sous serment de l’agent Charron permis de lever une partie du secret voilé qui entoure les opérations d’infiltration politique du SPVM. L’agent Charron a témoigné devant la cour du Québec le 8 janvier 2004 dans un procès pour trafic de stupéfiants, où un ex-squatter de Préfontaine était accusé d’avoir prit part à deux transactions de revente de dope avec l’agent double (la première pour 20$ de pot et la deuxième pour 40$ de crack). Il n’y avait pas de trafic de drogue au squat Préfontaine, c’était d’ailleurs interdit dans les règles internes. S’il y avait de la consommation, ceux et celles qui consommaient s’approvisionnaient en dope à l’extérieur du squat. Dans les deux cas, c’est l’agent Charron qui avait approché l’accusé pour lui passer ses commandes de weed et de crack. S’il y a eue de l’argent et de la dope qui ont changés de main, alors c’était du simple dépannage et non pas une activité de trafic à grande échelle. L’agent Charron avait réussit à se faire accepter parmi le squat Préfontaine et se faisait d’ailleurs appeler « Pat ». Par ailleurs, il était presque tout le temps accompagné d’une jeune fille, qui elle se faisait appeler « Julie » et qui agissait vraisemblablement comme sa partenaire de police. Bien qu’il gardait un profil bas et discret, il a réussit à gagner la confiance de plusieurs squatteurs et squatteuses. Avec ses longs cheveux blonds, son ti-pinch et son look à tendance gothik, le flic-espion n’avait justement pas du tout la tête de l’emploi du flic, car, avouons-le, nous sommes souvent habités de pleins de préjugés quand vient le temps d’imaginer des gueules de flics. Or, ce qu’il ne faut jamais l’oublier c’est que la police est à l’image d’un monstre qui peut prendre une multitude de facettes et se fondre sous différents visages. L’agent Charron, qui a soudainement cessé de fréquenter le milieu militant au printemps 2002, a depuis repris l’apparence du flic conventionnel avec son ensemble trois pièces et ses cheveux coupés au ras la tête. Lors du procès pour trafic de stupéfiants, le juge n’avait pas permis à la défense d’aller bien au-delà des deux transactions qui étaient reprochées à l’accusé dans son contre-interrogatoire de l’agent Charron. Toutefois, l’agent Charron a confirmé qu’il avait été arrêté à Westmount lors de la manifestation du 1er mai 2000. À la fin de l’avant-midi, le juge a rendu son verdict et déclaré l’accusé coupable des deux chefs d’accusation. La sentence n’a pas encore été prononcée, mais la poursuite demande neuf mois d’emprisonnement. Puis, l’agent Charron a été convoqué à la cour municipale le lundi 12 janvier 2004 pour témoigner dans un procès d’« attroupement illégal » pour la manifestation du 4 octobre 2001, qui s’était tenue le lendemain de l’éviction du squat. À cette occasion, les manifestantEs avaient transporté leur colère jusqu’à l’hôtel de ville, où les mots « Toc ! Toc ! » avaient été peints à la canette sur la porte principale. Un épouvantail d’halloween avait aussi été incendié et quelques pancartes électorales municipales vandalisées. Le flic-espion Charron et sa copine qui le suivait comme un chien de poche comptaient parmi les 31 personnes qui avaient été arrêtées au terme de la manifestation par l’escouade tactique à l’angle des rues Sainte-Catherine et Amherst. Évidemment, l’agent d’infiltration n’a jamais été accusé par ses collègues policiers. Toutefois, il a été lui aussi été menotté et conduit dans un panier à salade jusqu’au Centre Opérationnel Sud, sur la rue Guy. Il avait d’ailleurs été l’un des derniers à quitter le C.O. Sud parmi les personnes arrêtées. De toute évidence, les boss de Charron ne voulaient pas brûler la couverture de leur James Bond à la noix. Suite à l’arrestation du 4 octobre 2001, le constable Charron avait continué à fréquenter le milieu militant radical montréalais, assistant à des assemblées de la Convergence des Luttes Anticapitalistes ou prenant part à des manifestations. Le visage de l’agent Charron est aussi apparu sur une photo qui avait été publiée dans Le Devoir de l’arrestation de masse préventive du 26 avril 2002, au square Dominion. À la première journée du procès pour la manifestation du 4 octobre 2001, l’agent Charron a été convoqué pour témoigner dans une requête en arrêt des procédures présentée par l’accusée Geneviève Thibodeau, qui se représentait seule. Durant son témoignage, le constable Charron a admis avoir prit part à la manifestation du 4 octobre 2001 et avoir été arrêté en compagnie de 30 autres personnes. De plus, il a admis avoir continué d’avoir des contacts avec l’accusée dans les mois qui suivirent et a reconnu avoir rédigé un rapport relativement à cet événement. De son côté, le procureur Louis Duguay a affirmé au tribunal que la poursuite n’avait aucune connaissance de la présence d’un agent double parmi les personnes arrêtées. L’enquêteur au dossier, le sergent-détective Alain Bousquet, a aussi prétendu la même chose. D’une manière ou d’une autre, toutes ces cachotteries soulèvent des questions. En effet, si le SD Bousquet n’a pas menti (ce qui ne peut être exclu d’office) que faut-il alors penser du fait que la présence d’un agent double au sein des manifestantEs arrêtéEs lui aurait été caché ? Faut-il en déduire que le flic-espion ne faisait pas confiance à l’enquêteur pour qu’il garde le silence ?? Quoi qu’il en soit, le juge Richard Chassé a déclaré l’accusée coupable de participation à un « attroupement illégal » et l’a condamnée à une probation de deux années et à une amende de 200$.
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