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WEF World Exploitation Forum

Anonyme, Wednesday, December 31, 2003 - 12:45

jixor en vacances dans votre bopays

le WEF c'est quand, c'est quoi...
ceci est un copier-coller, extrait de http://nantes.indymedia.org/article.php3?id_article=2151

Cette année le programme de contestation contre le Forum Economique Mondiale, le WEF (World Economic Forum) est bien chargé !

Le WEF se tiendra à Davos dans les montagnes reculées du canton des Grisons en Suisse du mercredi 21 au dimanche 25 janvier 2004. Les nouvelles stratégies et alliances entre politiciens, entrepreneurs et armées y seront développées dans la pure idéologie capitaliste afin de poursuivre l'éternelle croissance économique au dédain du respect de être humains

World Exploitation Forum

Le WEF est une fondation dont le siège est à Genève. En sont membres les 1000 plus grosses multinationales du monde. Le WEF est ainsi le lobby des entreprises les plus puissantes, dont le but suprême est le profit maximum. Fin janvier le WEF se réunit à Davos depuis 1971. En plus des membres des conseils d'administration et des topmanagers des entreprises membres, une sélection triée sur le volet de chefs d'Etat, de scientifiques, rédacteurs/trices en chef, artistes et quelques représentant-e-s d'ONG y est également invitée. En tout, 3000 participants et très peu de participantes se réunissent fin janvier, tou-te-s honoré-e-s du titre de « global leaders » par l'invitation personnelle du fondateur et grand gourou du WEF, Klaus Schwab. Ils sont accompagné-e-s par des milliers de gens en armes de tout acabit.

Le WEF est l'un des « think tanks » de la globalisation néolibérale. Lors de la rencontre annuelle à Davos, grande messe du capitalisme, les participant-e-s abordent d'une part toute une série de thèmes lors des sessions, d'autre part les politicien-ne-s et les représentants de l'économie les plus influents, et de plus en plus fréquemment avec des stars de l'industrie du divertissement, ont l'occasion de se pâmer dans la lumière des flash des médias. Mais ce qui fait le succès et la signification du WEF, ce ne sont pas les rencontres devant les caméras ou les discussions lors des sessions, mais les rencontres informelles des partenaires de business dans les arrières-salles, les bars et - pourquoi pas ? dans les saunas des hôtels. Là, des stratégies et des plans de gouvernance et d'exploitation du monde sont concoctés et des accords passés quant aux marchés les plus rentables. Ainsi sont créées les conditions préalables pour des plans d'action qui seront plus tard repris par les institutions de Bretton Woods (FMI, Banque Mondial), de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou des gouvernements.

Le WEF regroupe en son sein un pouvoir structurel énorme qui garantit les intérêts des « global leaders » à tous les niveaux : l'appropriation des moyens de production pour les plus nantis, l'exploitation des ressources naturelles dans l'intérêt des directions des multinationales sans égard pour les conséquences écologiques, la reconstruction des économies et infrastructures détruites par les guerres impérialistes, l'élimination d'« obstacles commerciaux » comme l'organisation syndicale, et l'appropriation du travail des femmes. Patriarcat et capitalisme étant fortement liés, on comprend mieux pourquoi les femmes sont si peu représentées au WEF. Il leur reste le nettoyage des chambres d'hôtel ou la prostitution de luxe au service de ces messieurs du WEF.

Quelques exemples de thèmes qui seront ou ont été traités dans le cadre du WEF :

lancement de l'"Uruguay Round" du GATT (The General Agreement on Tariffs and Trade), qui a abouti à la création de l'OMC (Organisation mondiale du commerce).
le WEF a rendu possible les discussions préliminaires en vue de créer l'ALENA (Accord de libre-échange Nord-américain) qui est la pierre angulaire dans le processus global de libéralisation en Amérique du Nord. C'est lors de son introduction que se sont soulevé-e-s les zapatistes le 1er janvier 1994 et qui fêtent en janvier les 10 ans de leur insurrection contre le néolibéralisme et pour l'humanité
des discussions quant à la réalisation (jusqu'à présent tenue en échec) de l'AMI (Accord multilatéral sur l'investissement).
la privatisation de l'eau, respectivement la répartition des droits de son utilisation. Des sources jusqu'alors publiques sont privatisées. De grandes multinationales comme Nestlé, dont le siège est à Vevey, sont en train de s'assurer leurs parts de sources d'eau au niveau mondial (comme ça s'est passé à Cochabamba en Bolivie, mais le peuple s'est soulevé et la gouvernement a dû reculer).
la privatisation de l'éducation et de la formation : voilà deux secteurs économiques aux mains de collectivités (Etat, ville, quartier...) qui ne dégagent aucun profit économique. Passée entre les mains de l'économie concurrentielle, la gestion de ces deux secteurs sera soumise au critère principal de notre époque : la rentabilité maximale, des économies sur la qualité des services et une inégalité d'accès au savoir de plus en plus marquée (par exemple, le processus de Bologne).
le lancement et la consolidation des plans « Plan Colombia » et « Plan Puebla Panama » qui contiennent entre autres la libéralisation continue de l'économie, la militarisation de la société et simultanément la destruction de la prévoyance sociale au Mexique, en Amérique centrale et en Colombie.
différents projets de barrages immenses comme GAP (en Turkie), Narmada (en Inde), Bio Bio (au Chili) signifiant le déplacement de milliers de personnes et une intervention massive sur l'environnement (le profit de toutes ces affaires ne revenant évidemment pas à l'économie locale, mais retournent dans les pays riches).
les acquis sociaux sont un frein à la rentabilité. Nous voyons depuis quelques années les résultats des luttes du début du siècle remis en cause : hausse de l'âge de la retraite, réduction des allocations de chômage.

Good Bye, Mister Schwab

Depuis dix ans le WEF à Davos est confronté à des manifestations et une critique croissantes. Le mouvement de protestation internationale qui s'est développé durant cette période ne peut plus être ignoré. Acculés à se légitimer et confrontés à la revendication de la dissolution de leur club, les dirigeants genevois du WEF ont réagi avec une stratégie d'intégration. La nouvelle formule magique s'appelle « Dialogue » et se matérialise dans l'« Open Forum » mis sur pied par les relations publiques du WEF. Parallèlement à la rencontre annuelle dans le bunker du centre de congrès de Davos, quelques « Global Leaders » de l'économie dialoguent maintenant dans l'Aula de l'école secondaire avec des milieux prétendument critiques provenant des ONG et de l'église. La population de Davos et les journalistes des médias bourgeois ont le droit de servir de public. Pour la première fois le WEF a organisé l'« Open Forum » lors de la rencontre de l'année passée, sous le nom prometteur de « Building Trust » (bâtir la confiance). L'« Open Forum » veut suggérer que seront exclusivement prises au sérieux les ONG qui se plient à toutes les conditions du WEF, à savoir jouer au faire-valoir et être prêtes à devenir des partenaires de dialogue pour rétablir l'image mise à mal du WEF.

Nous continuerons à placer notre confiance dans les luttes sociales et dans les structures auto-organisées. La répartition des richesses ne sera pas atteinte par un dialogue avec les messieurs les plus riches et puissants du monde en les priant de laisser quelques miettes supplémentaires pour les plus pauvres.

Le WEF est un club élitaire qui n'a aucune légitimité démocratique ou sociale et qui doit être anéanti ! C'est pour cela que nous refusons le dialogue avec le WEF et appelons toutes les organisations d'entraide, de solidarité, de femmes, écologistes, oecuméniques et les syndicats à refuser les offres de dialogue de la part des responsables du WEF et à boycotter l'« Open Forum ». Participons plutôt aux actions de protestations diverses qui ont comme but un autre monde !

Coordination anti-OMC de Suisse novembre 2003

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